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MessagePosté: 31 Juil 2015, 10:39 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
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Dans l'Espagne des années 1980, deux policiers que tout oppose sont envoyés depuis Madrid dans les marais du Guadalquivir pour enquêter sur l'assassinat sauvage de deux adolescentes pendant les fêtes locales d'une petite ville andalouse.

Au cœur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé, parfois jusqu’à l’absurde et où règne la loi du silence, ils vont devoir surmonter leurs différences pour démasquer le tueur.


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Pas convaincu par ce thriller convenu tenu par un duo de détectives dont les portraits correspondent bien aux clichés du genre: on a donc évidemment d'un côté un détective jeune, calme, droit et intègre et de l'autre le détective expérimenté, violent, qui étouffe un passé douloureux dans des litres d'alcool et qui procède de façon pas très académiques.

Je pense que tout le monde aura fait la relation avec la série True Detective, dont La Isla Minima ressemble un peu trop à une adaptation cinématographiques dans les marais profonds du Guadalquivir. Malheureusement la comparaison est presque forcée et pas tellement à l'avantage du film qui tente in-extremis de se donner une dimension surnaturelle/spirituelle au détour de l'apparition quasi-fantomatique d'une femme (prostituée ?) au bord d'une route, ou des visions d'une fausse voyante dont l’ambiguïté est un peu trop appuyée dans ses quelques bouts de scènes. Tout ça fait un peu toc, comme la situation post-franquiste dans laquelle baigne l'histoire, qui sert davantage de décor que de réelle mise en contexte.

ça commençait pourtant bien avec ces plans aériens sur la nature sauvage espagnole en forme de cerveau, laissant espérer un film policier tendue à l'ambiance poisseuse.

Finalement ce n'est pas si mal fichu mais j'ai constamment eu la sensation d'avoir déjà vu ce film 100 fois. Malgré tous ses efforts, La Isla Minima n'a pas l'aura particulière qu'il aimerait se donner, j'ai trouvé ça relativement terne et sans grand intérêt.

2/6


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MessagePosté: 31 Juil 2015, 10:51 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Moi j'ai bien aimé. Pour la comparaison avec True Detective on y pense forcément mais il faut savoir que le film est sorti en Espagne au moment de la diffusion de la série donc c'est totalement fortuit.

Je trouve qu'il y a une vraie ambiance, lourde et malaisante où tu sens en permanence le mal sourdre dans ces décors pourtant magnifiques de l'Andalousie. Le film est bien rythmé, la mise en scène franchement solide bien aidée par une photo superbe.
Dommage pour moi que la fin soit ratée, la résolution de l'enquête n'est que partielle, trop d'élements sont laissés en suspens. On sent que le réal a justement pas voulu la jouer trop explicatif et didactique et c'est plutôt louable mais du coup on sort de la salle un peu frustré.

4/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 04 Aoû 2015, 16:55 
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Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
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Tout d'accord avec Art Core.

J'ai beaucoup aimé ce polar chorizo à l'ambiance bien poisseuse qui n'est pas sans rappeler un True detective à la sauce ibère même si c'est de loin tant les deux morceaux bifurquent niveau style. La résolution de l'enquête compte finalement moins que tout le chemin parcouru par nos deux policiers. Pour faire une comparaison littéraire, on lorgne ici plus du côté d'un Nestor Burma version Léo Malet que d'un roman à énigme à la Agatha Christie. Ecrits de manière assez anecdotique, les personnages des deux policiers sont parfaitement incarnés par deux très bons acteurs moustachus qui rattrapent le coup. Après, c'est assez rythmé, l'ambiance est sèche, les pièces du puzzle se mettent petit à petit en place, enfin bref bon polar à l'ancienne bien carré auquel on pourrait reprocher un petit manque de personnalité mais que je recommande vivement.


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MessagePosté: 13 Aoû 2015, 23:35 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86863
Localisation: Fortress of Précarité
J'ai failli ne pas y aller tant, malgré les bons échos, la bande-annonce m'attirait pas et au final, je suis quelque part entre les deux.

C'est pas forcément désagréable mais c'est pas folichon non plus cette enquête un peu longuette et globalement sans surprises que je trouve mal mêlée à un contexte politique sous-exploité.

C'est plutôt efficace narrativement et formellement mais bon, quand je vois les comparaisons à l'emporte-pièce avec True Detective...

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MessagePosté: 14 Aoû 2015, 07:17 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
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Film Freak a écrit:
quand je vois les comparaisons à l'emporte-pièce avec True Detective...


Un peu inévitable malheureusement


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MessagePosté: 14 Aoû 2015, 22:20 
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Inscription: 08 Mar 2009, 19:27
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Le genre de film où tu passes un bon moment mais oublié dans la minute ...

_________________
Castorp a écrit:
Nan mais je suis d'accord avec Antigone, là.


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MessagePosté: 29 Oct 2015, 22:57 
Je ne sais plus qui a dit plutôt bien que le film se contredisait: les flics sont modernes et ont de l'empathie pour les femmes dominées et leurs désirs, mais ce sont eux qui les délivrent, elles n'agissent pas, les flics ressentent leur alinéation à leur place.

J'ai eu du mal au début, la caractérisation des personnages est trop caricaturale et les dialogues explicatifs et sursignifiant (le moment où le jeune flic appelle son collègue "Juan" par son prénom...). iI n'y a pas vraiment d'opposition entre les flics,et l'enjeu présenté comme central est vite désamorcé
car l'ex-tortionnaire est bouffé de remord, aussi impulsif que scrupuleux, et prêt à tout pour se racheter, et est depuis le début bien plus à gauche que le flic intello-éditorialiste-de-choc. Ceci dit c'est un assez beau personnage, le film souligne finement qu'il avait sans doute des opinion, une sensibilité et une histoire proches de celles des gens qu'il torturait et agissait principalement poussé par la peur causée vis-vis du régime par cette ressemblance. Il est défendu, sans être justifié ou pardonné. Quand à la fin il dit tout "est en ordre" il y a une belle ambiguïté; d'un côté cela peut se compendre comme un ordre donné à son collègue ("je serais démocrate si tu oublies ce que tu sais sur moi et fermes ta gueule"), mais la phrase a un autre sens quand on sait qu'il dissimule son cancer.
Il y a quand-même un grand manque de suspense, lié à l'aspect tape-à-l'oeil de la mise en scène. Dès le début on comprend que le vieux flic est celui qui ira au bout, mais que le réformiste intègre fera carrière. Quand il écrit dans con carnet, c'est pour se le faire voler au plan suivant, quand l'indic court en travelling latéral la première fois, les flics font un tir de sommation, et la deuxième il se prend une balle de l'assassin (dès qu'il ouvre la parole et aide les flics on se dit "il va mourir").

Ce manichéisme est annulé de la pire des façons: par l'invraisemblance (que l'idée que l'après-franquisme est une réconciliation en trompe-l'oeil rend admissible)

Le trio se prend plusieurs balles (voir la photo de Mickey Willis), les deux flics se font sèchement cogner. Mais finalement trois plans plus tard plus personne n'est blessé et tout le monde sort en boîte, même l'intello-indic brisé est au fond de la salle et un peu plus et les deux mortes vont réapparaître faire un karaoké. Sans parler de la victime qui récupère ses orteils. Plus fort que les héros Marvel. On dirait que le but du métier flic est moins d'enquêter que d'enseigner qu'un peu de sens politique (mais pas trop) rend les gens physiquement indéstructibles et capables de s'auto-réparer comme des lézards.

Le milieu du film fonctionne mieux. J'apprécie bien le fétichisme du réalisateur, la manière dont il s'attarde doulourousement sur les objets qui recèlent encore une mémoire quand les hommes sont amnésiques. Sa mère avait vraisemblablement une Dyane 6 quand il avait 8 ans. La scène de poursuite en bagnole nocturne est très belle, celle sous la pluie ratée. Et les plans silencieux et zénithaux en drone, beaux au début, devinnent un tic agaçant.

Mais finalement, c'est encore un film de cette tendance moderne (le dernier Fincher, l'Araki) de films un peu chabrolien où les flics ont le scrupule morale, l'affliction et le sens politiques que même les victimes n'on pas alors qu'elles devraient l'avoir (lourde insistance: le flic le plus violent est celui qui est le plus sensible aux luttes syndicales, et identifie le coupabe on se fondant dans une manifestation, en se forçant d'prouver ce que les paysans resssentent).

En dehors de Bunuel (et encore), tous les films espagnols que j'ai vu sont des films initatiques à sens politique (Crias Cuervos, le Labyrinthe de Pan, L'Esprit de la Ruche, le Labyrinthe de Pan). Le meilleur Almodovaa, la Mala Educaçion, aussi. Ce sont d'ailleurs des bons films. Ce film est similaire , à ceci près que le devoir de mémoire place les flics dans la situation qui était celle de la petite fille dans les films fait directeme,nt à l'époque du franquisme (cela d'ailleurs fonctionne assez bien), qui est la signification et non plus le sujet de cette initiation. C'est peut-être lié à la culture espagnole: ce n'est pas l'esprit critique qui permet de comprendre la peine et la douleur, à la fois politique et personnelle, mais plutôt la douleur qui devient une condition produisant l'aridité abstraite de l'esprit critique. Je ne sais pas si on peut parler de lucidité ou d'inversion. Sans doute les deux.

Il ya quand-même une idée intéressante: traiter le devoir de mémoire comme un objet de fantasme, un moteur généran des projections, qui dit le vrai par ric-hochet, mais recherche autre chose. Mais pourquoi une forme si classique pour dire directement qu'on n'en sera pas quitte avec l'histoire? Une forme de film procès à la Z pour représenter non une opinion sur des faits, mais la mémoire elle-même, comme faculté?
Ceci dit le film parle aussi du présenbt, il a été tourné quand le PP entendait interdire l'avortement, on peut en trouver un écho dans la situation du film.


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MessagePosté: 30 Oct 2015, 09:48 
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MessagePosté: 30 Oct 2015, 10:24 
Pour Ric Hochet je sais pas, mais c'est bien pompé sur "Twin Peaks" et "Chinatown"
il est probable que la mère soit aussi une des victimes, et que le vrai père des filles soit l'agresseur, par ailleurs les autres victimes n'ont pas de père, et la seule preuve est un enregistement télphonique qui mentionne "un père de 87 ans", à peu près l'âge qu'aurait eu Franco en 1980...
(ce qui n'est pas un problème pour un film de genre finalement assez B, regardable, mais en effet peu marquant, le sous-texte politique est mieux traité que le détail de l'enquête
le préfet interdit aux flics d'arrêter les suspects, et ils mettent une semaine à comprendre que celui-ci les couvre...ils sont vraiment cons
.


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MessagePosté: 09 Juin 2020, 13:29 
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Petit polar à la compétence scolaire qui se suit sans déplaisir et dont l'aspect le plus intéressant, seulement esquissé, est le contexte post-franquiste. Les deux acteurs moustachus et taiseux sont excellents et je ne déplore pas l'absence d'opposition marquée entre les deux. Le mystère du film, amplifié et non résolu finalement de manière un peu conventionnelle, porte sur le passé de tortionnaire franquiste de l'un d'eux. Les commentaires de Gontrand à ce sujet sont intéressants. Les photos présentées par le journaliste à la toute fin ont quelque chose de glaçant qui vient refroidir cette avant-dernière scène qu'il évoque. C'est une des rares fois où le film prend, brièvement, une dimension supérieure.


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MessagePosté: 06 Oct 2020, 20:33 
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Antichrist
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Solide polar espagnol à la réputation flatteuse, qui mêle décor de bayou ibère (avec flamants roses) et sous-texte post-franquiste. Le réalisateur a bien travaillé son James Gray illustré avec de belles scènes de poursuite sous la pluie et si ça manque un peu de personnalité derrière la caméra - je pense que Sorogoyen est un meilleur metteur en scène de Rodriguez, cela soutient aisément la comparaison avec ces homologues ricains. Le scénario, à défaut d’être très original, est plutôt solide, se permettant même le luxe de ne jamais tout expliquer. Bref je conseille (sur Univers Ciné par abonnement).
4/6


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MessagePosté: 07 Fév 2024, 09:31 
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Pas si mal. Essentiellement grâce au superbes décors des marais de Guadalquivir. C'est poisseux, malaisant tout en étant beau. L'intrigue policière est classique et plutôt secondaire. Le portrait des différents protagonistes élève ce polar au dessus du tout venant. Le duo des enquêteurs est très bien interprété. surtout par l'excellent Javier Gutierrez Alvarez que j'avais découvert récemment dans un tout autre registre dans la comédie Campeones. N'imprimera pas durablement ma mémoire mais reste très appréciable sur le moment.


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