Forum de FilmDeCulte

Si si j'avais trouvé ça pas terrible à l'époque. Un prolongement assez outrancier de son court métrage que je trouve admirable.

Le film sait être terrifiant mais a pas mal d'aveux d'impuissances (beaucoup de clichés finalement et une fin expédiée en trois coups de cuiller à pot).

À COURT

Ne serait la simultanéité de leurs sorties, rapprocher Le Violon de Francisco Vargas et Le Dernier des fous de Laurent Achard ne va pas de soi. Tous deux partagent pourtant un passé commun, puisque l'un comme l'autre sont le résultat de promesses de long émanant d'une forme courte. Le cas du Violon est assez commun et a des exemples réguliers (dont, par exemple, le prochain Cashback): allongement d'un court salué en festival, le film de Vargas souffre du syndrome 13 Tzameti, avec qui il partage d'ailleurs un même soin du cadre et une même tentation du noir et blanc esthétisant. Les symptômes du ratage sont également les mêmes: délaiement d'une seule idée, érosion du rythme, beaux passages (ici une introduction musclée et efficace, et quelques beaux va-et-vient musicaux) noyés dans une mécanique molle et, par conséquent, lassitude progressive. Au final, on aurait aimé voir le court métrage.


Le cas Achard diffère — et embarrasse davantage — en cela que, si La Peur, petit chasseur préfigurait bien Le Dernier des fous (univers provincial de cieux lourds et menaçants), celui-ci ne figure pas dans celui-là. Bien au contraire, les deux œuvres divergent tant qu'on n'est pas loin de demander le test de paternité. Là où l'hypnotique La Peur, petit chasseur, inventait, par sa forme (un fascinant plan-séquence fixe et en retrait de l'action, chargé d'une incroyable et paradoxale tension, renforcée par un exemplaire travail sur le son), un espace singulier, tant en accord avec son format qu'avec sa narration, Le Dernier des fous a de tristes airs de reculade stylistique. Achard y récite en effet sagement son petit Bresson illustré, en détachant si bien les syllabes et en s'appliquant tellement à disposer ses indices d'ambiance, qu'il en perd finalement l'ampleur tragico-lyrique qu'atteignait, avec une confondante simplicité, son si beau court. Impossible, pourtant, de nier que quelque chose plane dans l'air du Dernier des fous — une curieuse instabilité, un bouillonnement sous-jacent. Mais Achard semble trop occupé à scruter l'étrangeté (certes avérée, mais après?) dans les yeux du petit Cochelin, pour s'immerger pleinement dans cette atmosphère, à laquelle l'on aspire ainsi vainement, une heure trente-six durant.

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Je trouve qu'il vieillit bien, ce film. Y a plein de scènes vraiment fortes : le regard-caméra de la mère, les premières règles dans l'étang... Le petit est vraiment génial, de regard, d'allure, de voix. Après, c'est un peu trop sage, appliqué (Dumont + Bresson n'est pas égal à bon film), je trouve la fin naze, le perso du frère franchement faiblard... Donc un film très inégal, mais avec de gros pics.
Et la lumière est incroyable, c'est dingue d'avoir oser être si peu glamour.

bof, là ça me semble une formule, un effet gratuit, attendu, un peu comme la photo surgranuleuse et finalement juste plate, moche et convenue, du dernier Jacquot.

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Tu as tort!

Ce serait "formule" si c'était un programme pré-établi... Alors que non. L'exposition de l'avant-dernier plan (que j'aime pas, ceci-dit) est justifiée par toute la lumière préexistante. C'est sans doute un peu trop théorique, mais c'est pas juste "c'est glauque donc la lumière est terne". C'est un film assez onirique, finalement, et une telle lumière est justement assez contraire aux codes du genre.

Ensuite, attendu? Je connais très très peu de films comme ça... Même Dumont (puisqu'on en parle) fait tout sauf cela. Ca se rapprocherait plus des moments "plats" de Honor de Cavalleria en fait : lumière uniforme, sans reflets, sans contrastes, nature démagnifiée (hurmgf?)... Et puis, 90% des chef op' te feraient une lumière à l'opposée de celle-ci en lisant le scénar' (genre gros contrastes, quelques tâches de couleurs qui pètent, etc.)

Tu as tort!

lol

bah justement, ça sent le "faisons à l'envers"... la sous-exposition, la lumière plus ou moins foireuse, c'est un peu le truc du moment, le "à la Champetier", quoi, et franchement, moi, Champetier, j'ai l'impression qu'elle s'est perdue en route quand je vois le hideux (pardon, hein, c'est tout à fait subjectif, mais c'est physique) Un couple parfait, ou le tout plat Intouchable... Quand j'y repense, la photo du Petit Lieutenant n'était pas non plus son point fort, je trouve... A tout de suite, le N&B était raté... Je crois que ça date de là, en fait, le début des emmerdes, c'est Jacquot le problème (ça va faire plaisir à QGJ, ça !)...

Heu... je me suis égaré, là...

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A peine... Enfin bref, tout ça pour dire que les nanas et le cinéma, ça fait deux.

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oui, c'est dommage qu'elle n'en fasse plus

tiens, un truc, du coup, je me dis: c'est pas parce que c'est une belle parleuse qu'elle est surestimée, justement?

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ah mais elle doit être intéressante, hein, j'en doute pas, mais je comprends pas l'enthousiasme sur Un couple parfait, par ex, que je trouve imbuvable par quelque bout qu'on le prenne (et la technique en est un majeur: c'est moche et inaudible).

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oh quand même, filmo complexe, hein, y'a de belles choses (mais beaucoup que j'ai pas vues)...

Directeur de la photographie
Le Tueur (2008), de Cédric Anger
L'Intouchable (2006), de Benoît Jacquot
Nouvelle chance (2006), de Anne Fontaine
Un Couple parfait (2006), de Nobuhiro Suwa
Le Petit lieutenant (2005), de Xavier Beauvois
Terre promise (2005), de Amos Gitaï
A tout de suite (2004), de Benoît Jacquot
Princesse Marie (TV) (2004), de Benoît Jacquot
La Guerre à Paris (2002), de Yolande Zauberman
Cet amour-là (2002), de Josée Dayan
Novela (2002), de Cédric Anger
H Story (2001), de Nobuhiro Suwa
Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures (2001), de Claude Lanzmann
Carrément à l'Ouest (2001), de Jacques Doillon
Selon Matthieu (2001), de Xavier Beauvois
Le Vent de la nuit (1999), de Philippe Garrel
Lush (1999), de Mark Gibson
L'Ecole de la chair (1998), de Benoît Jacquot
Alice et Martin (1998), de André Téchiné
Par coeur (1998), de Benoît Jacquot
Nettoyage à sec (1997), de Anne Fontaine
L'@mour est à réinventer (1997), de François Dupeyron
Ponette (1996), de Jacques Doillon
N'oublie pas que tu vas mourir (1996), de Xavier Beauvois
En avoir (ou pas) (1995), de Laetitia Masson
La Fille seule (1995), de Benoît Jacquot
3000 scénarios contre un virus (1994), de Jean Achache
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1994), de Benoît Jacquot
Le Temps du bonheur (1994), de Caroline Champetier
Mensonge (1992), de François Margolin
La Sentinelle (1992), de Arnaud Desplechin
J'entends plus la guitare (1991), de Philippe Garrel
La Désenchantée (1990), de Benoît Jacquot
Les Dernières heures du millénaire (1990), de Cédric Kahn
La Fille de quinze ans (1989), de Jacques Doillon
La Bande des quatre (1988), de Jacques Rivette
Quand je serai jeune (1988), de Yann Dedet
Aria (1987), de Robert Altman
Puissance de la parole (1987), de Jean-Luc Godard
L'Amoureuse (1987), de Jacques Doillon
15 août (1986), de Nicole Garcia
Le Livre de Marie (1985), de Anne-Marie Miéville
Amerika, rapports de classe (1984), de Jean-Marie Straub
Toute une nuit (1982), de Chantal Akerman
Trop tot, trop tard (1980), de Jean-Marie Straub


Selon Matthieu, il me semble que la photo est très belle...
mais ses titres de gloire, les vrais, c'est au début de sa carrière: Straub, Godard, Doillon, Rivette, Akerman, Garrel...

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je m'insurge: le n&b d'a tout de suite est nullissime
sinon, j'ai l'impression que tu te contredis, non?

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comme tu dis que ces cinéastes s'éclairent seuls, je m'attendais à ce que tu exclues de ta liste les films de ceux-ci.

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Tiens, j'ai vu La Collectionneuse de Rohmer hier (éclairé par Almendros, donc), et je trouve la lumière sublime... mais ça n'irait pas du tout, selon moi, pour un film comme le Dernier des fous. Voilà, ça c'est de l'argument.