toujours compliqué les énormes morceaux comme ça, ça me fait peur, une sorte de pistolet sur la tempe pour trouver ça extraordinaire, mais je ne pas sensible à ça, mais l'impression que si t'aimes pas c'est que t'es débile et que ça t'es passé au dessus, tout ça, un peu compliqué de trouver des circonstances d'apprécier - ou non - mais sur des facteurs vraiment personnels, donc je repousse, surtout des trucs comme godard où tu t'imagines facilement des marécages intellectuels monstrueux dont tu vas pas te sortir...
le déclic s'est fait avec vie privée de louis malle, où bb chantait à un moment, j'ai écouté la chanson puis j'ai fini par passer l'été à saigner sa discographie sur spotify (c'est une preuve de son aura, d'ailleurs, que ses chiffres sur spotify sont énormes, elle explose toutes ses copines de l'époque, même avec des chansons méconnues). j'ai adoré tout ça, la vibe 60s, sa diction, le personne construit chanson après chanson, l'aspect terriblement français et estival de l'affaire, vraiment adoré.
donc la reprise en version restaurée s'est imposée, et c'était ma porte d'entrée, voir bb, et c'était aussi ce qui m'a le plus plu, d'autant que son personnage dans le film correspond en bien des points au personnage créé dans les chansons - .
et le fait est qu'elle est magique, iconique, et incroyable. elle est d'une beauté folle, chaque plan - qu'il soit totalement random ou hyper soigné - devient instantanément incroyable quand elle est devant tellement elle est charismatique et magnétique, chaque réplique devient iconique dans sa bouche - de quoi en faire un extrait à mettre dans une chanson, envie de l'imiter pour parler dans la vie quotidienne du couple pour tout rendre chic et magique -, chaque costume qu'elle porte créé une silhouette qui aurait donné une photo de mode inoubliable, son corps est sublime, elle est vraiment totalement incroyable.
le personnage est aussi marquant - cette fille ultra bonne, pas hyper futée, en couple avec le monsieur très intellectuel - on sent autant le fantasme de l'homme que le délire de l'artiste. elle a totalement pris son parti de cet aspect là, et en a tiré grand bénéfice, mais c'est un témoignage assez magique des relations hommes-femmes de cette époque, et au délà en vérité. ça doit pas toujours être simple.
cette relation elle même iconique. le film est fondamentalement une longue dissertation très intellectuelle sur des états d'âme sentimentaux, on discute sans fin pour sonder son coeur, la fille est nue sur un canapé en disant "fais moi l'amour" avant de dire quelques instants plus tard "au fond, je te méprise", c'est romantique et pittoresque et correspond à un cliché sur les relations françaises - j'adore tout cette vibe, qu'a repris aujourd'hui emmanuel mouret - j'imagine vraiment les gens du monde entier regarder ça et trouver ça tellement français et tellement romantique . c'était à la filmothèque, salle remplie à 90%, dont la moitié de jeunes gens très beaux en rendez-vous amoureux, y avait des hétéros et y avait des gays, pour aller voir ce film des années 60 où on disserte sur ses sentiments en étant tout nus, c'était tellement magique et iconique, vive paris vive la france et vive les français.
et tout ça est bien sûr complété par l'aspect visuel, la claque totale, chaque plan est à tomber, les couleurs sont incroyables, chaudes et vives, les cadres sont fous, chaque travelling provoque un frisson érotique, les lieux sont magiques - même ce petit appartement, c'est vraiment toute la beauté visuelle de l'époque dans ce qu'il filme - les lieux, les gens, les choses - et dans la façon de filmer. la restauration est simplement extraordinaire. vraiment fou.
après, toutes ces histoires de mise en abime ou quoi me sont totalement passées au dessus, plusieurs trucs m'ont gentiment emmerdé, je ne crois pas que ce qui m'a plu dans le film l'intéressait des masses - mais je m'en fiche, j'ai réussi à trouver ma porte d'entrée personnelle dans le film et ça donnait envie de faire l'amour puis de disserter sur la vie les fesses à l'air, et c'est quand même une chose glorieuse que peut provoquer un film chez ses spectateurs 60 ans après.
