Je n'attends rien d'un guichetier à part qu'il me donne mon ticket. Aucun ne m'a déçu à ce jour.

J'ai vu le film sans rien en savoir comme j'aime souvent le faire et ce fut une merveilleuse surprise. C'est vraiment un film d'une douceur assez incroyable. J'ai beaucoup aimé comme dans la première partie tu attends à ce que quelque chose de négatif, de cruel apparaissent chez ce couple trop gentil pour être honnête (notamment la première nuit, la fille dans son lit, la porte qui s'ouvre tu imagines tout de suite le père venir la tripoter et pas du tout) mais pas du tout. Au contraire plus le film avance et plus cette relation devient tendre et belle, sans effusion d'émotion ou geste d'affection factices, juste le bonheur de cette brève cohabitation.

Il y a des maladresses (la mégère trop démonstrative, ce suspense un peu nul autour du puits à la fin) mais ça ne m'a pas gâché l'émotion brute du film. J'ai particulièrement adoré la toute fin, ce que le film se permet, s'autorise et j'ai lâché les amarres à ce moment là Vrai grand moment de mélodrame et le film assume ainsi une forme intermédiaire très réussie entre chronique sociale presque naturaliste et la tentation du conte dickensien sans en faire trop, toujours à la bonne distance, sans musique lourdingue ou effet de style superflus. Juste trois lumières la nuit sur l'horizon maritime et l'émerveillement bref que ça convoque.

La petite est extraordinaire, son regard bleu est inoubliable. Beaucoup aimé plein de détails comme cette figure de l'enfant, silencieux et soumis, qui s'assoit pour attendre l'adulte et comment c'est réinventé dans cette nouvelle famille (le père qui pose un gâteau à côté d'elle). Gros coup de coeur.

5/6

Le doutage

Te fais pas avoir.

Là on est plus dans le premier cas que le second (même Art Core l’admet à demi mots).

Aucun chantage à l'émotion dans le film, faut pas abuser (et j'ai jamais dit ça).