Forum de FilmDeCulte

Après quelques tergiversations au cours desquelles nous nous rendâmes compte que toutes les locations potentielles en guise de ratrappage de films de cette année se divisaient en deux catégories (films très probablement à chier - genre Camping 2 - et films très probablement moyen - genre Mr. Nobody, Gardiens de l'ordre), je me laisse amadouer par mon partenaire de visionnage de la lose qui me garantit qu'un ami à lui, qui "vénère Inception et The Social Network", lui a dit que Le Mac, c'était pas mal.

Alors on s'est pris Le Mac.

Et le DoMac.



J'avais pourtant vu les faits d'armes de la fine équipe au scénario :

Une idée originale de Thomas Gilou :



et Thomas Langmann :



Un scénario de Thomas Langmann et Vincent Lambert :



Avec la participation de François Uzan :



Si vous avez pas reconnu, c'est les géniales séries Que du bonheur et Plus belle la vie.

Donc tout ce beau petit monde s'est rassemblé derrière Pascal Bourdiaux, réalisateur repéré par Langmann qui, insomniaque, est tombé sur des épisodes d'Un gars, une fille réalisé par Bourdiaux...et comme chacun sait, Un gars, une fille est une série où la mise en scène change selon le réalisateur à la barre.
C'est bien connu.


Et ouais parce qu'il faut s'y mettre à 4 pour nous ressortir un pitch et un scénario qui semblent tout droit sortis d'un Terrence Hill/Bud Spencer, pas leurs westerns marrants, mais leurs comédies à gangsters caricaturaux à base de jumeaux et autres quiproquos de haute tenue genre "dans cette scène, le faux Mac doit récupérer de l'argent dans un resto jap, MAIS IL SE TROMPE DE RESTO ET VA DANS UN CHINOIS OU IL CASSE TOUT WAHLALA" ou genre "dans cette scène, le faux Mac doit tuer un indic qui est gros MAIS IL SE TROMPE DE GROS ET MANQUE DE TUER LA MAUVAISE PERSONNE FOUYOUYOU".

Oui parce que tout le film est construit en mode "dans cette scène, le faux Mac fait ci ou fait ça", succession de saynètes pourries sans liant comme si on avait adapté un personnage de sketches pourris de Garcia à la TV...indigence absolue.
On va même jusqu'à s'autoplagier avec une scène qui reprend l'espace d'un instant un truc de La Vérité si je mens 2 (mais c'est avec les mêmes acteurs, Garcia et Melki, ça doit être un hommage!).

Et Langmann ne manque évidemment jamais une occasion de nous balancer son flouze dans la gueule, genre "dans cette scène, le faux Mac doit convaincre Sylvain Wiltord (dans son propre rôle, boys and girls) de signer à Arsenal".

Le tout baigne aussi dans une vulgarité pire que celle à laquelle même Langmann nous avait habitué, à base de personnages féminins qui n'en sont pas vu qu'elles sont putes et qui ne servent qu'à se foutre à poil une scène sur deux.
Et vu les faux seins et les vrais accents de ces """"""actrices"""""", on en viendrait à penser que le casting s'est fait pendant le fameux tournage d'Astérix 3.
Et ça parle en verlan et ça s'insulte, parce que ça doit être drôle, non?
Et ça se fout des baffes à tout va, parce que ça doit être drôle, non?

Au milieu de tout ça, Garcia, qui est bon et qui arrive à arracher deux ou trois sourires...mais c'est résolument tout.

Le reste c'est l'AFFLIGEANCE, l'ATTERREMENT, la CONSTERNATION.

Y a rien, rien, rien à sauver.

Et ça fait des millions d'entrées.

0/6

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hé, Uzan, ce gros connard, que j'ai bien connu

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Tu m'as donné envie de le voir

Faut pas.

C'est une sombre merde.

Même pas un million et demi, y'a une justice quand même. Bon, après, c'est peut-être un million et demi de trop...

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"Les chances sur un million, elles se réalisent neuf fois sur dix".

2010 c'est pas si vieux et pourtant, plus rien de tout ce qui constitue ce film n'existe.

- produit par thomas langmann, la grande époque de thomas, où il embauchait à tour de bras pour des salaires absurdes en cdi dans sa boite, où il lancait 50 projets, où il s'endormait saoul / défoncé pendant les réunions de travail, où il ne se souvenait plus d'une réunion à l'autre ce qu'il avait dit la semaine précédente mais restait fixé sur une idée nulle qu'il avait eu 6 mois avant, et où les peripateticiennes et la schnouff circulaient librement.
- avec josé garcia, un monstrueux ego trip, on sent la toute puissante digne d'un delon de la grande époque où de tom cruise aujourd'hui, le projet monté par et pour lui, il décide et dirige tout. la puissance comique est indéniable, mais on ne monte plus rien sur son nom aujourd'hui et il est redevenu un acteur qui suit le texte écrit par des gens dont c'est le métier.
- la comédie blockbuster à 13m de budget, l'époque où le système claquait 10-20m sur n'importe quelle comédie qui passait.
- 1,4m d'entrées, l'époque reine de la comédie française nullasse oubliée de tous et des toutes.
- une exploitation sans vergogne du corps féminin nu, on tue un chien, des scènes de lynchages mafieux, dans une comédie produite par tf1 pour le prime time.

une autre époque, donc, et c'est intéressant d'avoir vu ça après welcome, qui date d'un an avant, qui avait fait à peu près le même score, et qui montre que si la "frange auteurs en commission pour seniors pendant les séances de l'après midi" du cinéma français n'a pas bougé d'un iota, le cinéma commercial, lui, a bien évolué.

alors l'évolution a du négatif : il y a quand même une folie dans la chose qui est plaisante, vraiment un film de gens tout puissants ayant perdu tout contact avec la réalité, le scénario qui ne ressemble un peu à rien - les comédies françaises ont longtemps eu une tradition des scénarios écrits par dessus la jambe en rigolant autour de la piscine, là c'est vraiment écrit avec le nez dans la poudre, mais au moins c'est libre et foufou. bref on va vraiment vraiment vers toujours plus de safe, de formaté, même dans les trucs mainstreams.
et l'évolution a du positif : c'est quand même un ego trip écrit le nez dans la poudre par deux hommes ayant perdu tout sens des réalités, une histoire à peine racontée au profit d'une succession d'idées nées dans une réunion avec un monsieur ayant de sérieux problèmes de concentration et de scènes sans grand lien avec le reste et qui sont fondamentalement des sketchs sur mesure pour une star de cinéma incontrôlable. en vrai ça n'existe plus trop ça.
et puis, c'était un peu le début des purs faiseurs, des "tâcherons" comme on disait avec mépris à propos d'américains et qui ont envahi le cinéma de divertissement français alors que ça n'existait pas vraiment à l'époque. ici c'est pascal bourdiaux, qui depuis s'est illustré avec les blagues de toto, par exemple.

sinon ça raconte l'histoire d'un mac extravaguant qui est une indic pour les flics au milieu d'un gros deal mafieux, et quand il disparait les flics le remplacent par son frère jumeaux, sage banquier qui doit donc apprendre les codes mafieux, adopter la personnalité zinzin de son frère... tout ça disparait assez rapidement parce que thomas aime bien les histoires de gangsters à la guy ritchie, et on se concentre alors sur des bouts de trucs sans intéret. mais josé garcia est quand même très drôle, j'ai loled une bonne dizaine de fois, il y a des scènes-sketchs vraiment drôles, d'autres un peu malaisantes parce qu'on sent que toutes ces filles de joie nues à l'écran et cette poudre blanche c'est avant tout la vie du producteur qu'il filme, et que tout ça est vaguement n'importe quoi.

mais c'est quand même une caractéristique française de profiter de sa toute puissance pour faire n'importe quoi, alors que les americains dans la même situation se transforment juste instantanément en entrepreneurs froids et calculateurs. ça a apporté quelques points de popularité chez moi pour pierre niney qui, tout hideux qu'il soit, utilise quand même son pouvoir pour faire les choses bien.

Qui asticote l'autre ?