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After Blue (Paradis Sale) (Bertrand Mandico, 2022)
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Auteur:  Art Core [ 21 Fév 2022, 10:19 ]
Sujet du message:  After Blue (Paradis Sale) (Bertrand Mandico, 2022)

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Je me demandais pourquoi le nouveau film du tellement "hype" Mandico, semblait sortir dans l'indifférence générale. Vu quasiment aucun avis passer sur Twitter et ses projos dans les différents festivals n'avaient pas donné lieu à des retours particulièrement enthousiastes. Je comprends beaucoup mieux après avoir vu le film.

C'est tout simplement infiniment moins bien que Les garçons sauvages. Beaucoup moins généreux, foisonnant, étonnant et, beaucoup plus surprenant, dans son époque. Là où son premier film parlait genre et queerness, on est là dans quasiment l'inverse, un film limite hétérobeauf avec son casting intégralement féminin quasiment tout le temps à poil. Je ne suis pas fan du concept de male gaze mais là il y a quelque chose à creuser. Alors c'est plus un film de SF sexy faisant beaucoup référence à une certaine tradition de BD érotico/SF européenne (genre Druuna de Serpieri) qu'un regard libidineux mais ça interroge quand même.

Mais au delà de ça c'est juste pas intéressant. Un pitch de western pauvre (une vengeance basique) étiré sur plus de 2h chiantes comme la mort. Le problème du film est véritablement structurel. Si la première demie-heure fonctionne bien et s'avère prometteuse, très rapidement le film se transforme en un huis-clos insupportable dans ces deux décors cartons-pâtes où il ne se passe quasiment rien. C'est vraiment tout le paradoxe de Mandico dans ce film. Il revendique des dizaines et des dizaines de références et pourtant à l'image tu as l'impression d'un film totalement dévitalisé, sans idées autres que celles de départ, ce western sauce SF féminine et sexy écrit de manière grandiloquente avec des dialogues le plus souvent à la lisière du ridicule. Je me remets pas des flingues qui sont nommés par des marques comme si c'était les bijoux des femmes du film (un Gucci, un Vuitton, un Paul Smith), c'est risible de puérilité.

Il y a des trucs qui fonctionnent. Vimala Pons est le seul personnage un tant soit peu charismatique avec son style flamboyante de cow-girl/femme fatale, quand elle arrive à poil avec son grand chapeau difficile d rester indifférent. Je le répète mais le début est efficace, visuellement ça accroche l'oeil tout de suite. La musique apporte un peu d'ampleur ici ou là. Mais on s'emmerde et c'est moche, c'est cheap dans le mauvais sens du terme, c'est de la SF trop consciente de sa propre facticité pour qu'elle nous emporte. Ce qui se passe c'est Mandico est un metteur en scène très médiocre. Il n'a aucune notion de rythme et du pur point de vue de la mise en scène, de la composition de ses plans c'est famélique. Tout est filmé de la même manière en plans moyens fixes. Ca respire pas du tout, les personnages sont engoncés dans des décors positivement factices qui donnent l'impression de regarder une mauvaise captation de théâtre. A chaque décor tu te demandes où est le plan large qui permettrait de créer un peu un univers, de donner un semblant de

Vraiment pas bon et on sent déjà de manière évidente les grandes limites de son cinéma, entre incapacité à mettre en scène ses récits et à concevoir l'objet film comme une unité et non comme une accumulation fétichiste de pseudo-références ou collection d'images. Il est sans doute plus adapté aux formes courtes comme le clip ou le court. Et le mec est bien trop prolifique pour son propre bien (il a fait une mise en scène de Conan le barbare au féminin et est en train de réaliser la version film), son univers nous fatigue déjà. Rarement la hype se sera dégonflée aussi vite en tout cas.

2/6

Auteur:  Lohmann [ 21 Fév 2022, 10:30 ]
Sujet du message:  Re: After Blue (Paradis Sale) (Bertrand Mandico, 2022)

Art Core a tout dit (sauf que pour moi c'est ni pire ni meilleur que le précédent où je m'étais pareillement fait chier). Étonné que la salle soit quasi pleine hier aux Halles, mais évidemment ça a commencé à déguerpir au bout de 15 min.

Auteur:  Azazello [ 21 Fév 2022, 11:47 ]
Sujet du message:  Re: After Blue (Paradis Sale) (Bertrand Mandico, 2022)

Boro in the Box c'est assez beau visuellement quand même, mais c'est un moyen métrage et c'est parait-il son meilleur...
Ses listes de références sont cools mais effectivement en soi ça montre déjà la limite du cinéaste (même si bien sur on ne fait plus de cinéma sans influences).

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 21 Fév 2022, 11:57 ]
Sujet du message:  Re: After Blue (Paradis Sale) (Bertrand Mandico, 2022)

J'avais apprécié LES GARCONS SAUVAGES et la présence de celui-ci au Max Linder m'avait motivé. Mais la durée m'a refroidi et l'avis d'Art Core crucifié.
Lohmann a écrit:
Étonné que la salle soit quasi pleine hier aux Halles
LES HALLES LES GARS, LES HALLES

Auteur:  bmntmp [ 21 Fév 2022, 12:04 ]
Sujet du message:  Re: After Blue (Paradis Sale) (Bertrand Mandico, 2022)

Les images de la bande-annonce sont sacrément ternes. Ça a l'air bien nul (j'avais trouvé les garçons sauvages pas trop mal).

Auteur:  T.Rex [ 21 Fév 2022, 12:16 ]
Sujet du message:  Re: After Blue (Paradis Sale) (Bertrand Mandico, 2022)

Tout est dit, et pourtant je n'ai pas vu le film (je ne le verrais probablement jamais). Mais cela correspond tellement à ce que j'avais vu dans Ultra Pulpe déjà extrêmement pénible malgré sa courte durée, et celui-ci a l'air de pas mal lui ressembler esthétiquement et thématiquement. J'étais déjà pas bien convaincu par les Garçons sauvages.
L'objet arty épate bourgeois qui en oublie comme dit plus haut toute mise en scène qui pourrait faire tenir un peu l'ensemble.

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