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L'horloger de Saint-Paul (Bertrand Tavernier, 1974)
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Auteur:  Art Core [ 26 Mar 2021, 10:55 ]
Sujet du message:  L'horloger de Saint-Paul (Bertrand Tavernier, 1974)

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Premier film de Tavernier. J'ai adoré la première partie (très fan de la première scène de Noiret au restaurant avec ses potes et déçu que le film ne retrouve jamais l'énergie de cette scène), je me suis gentiment emmerdé dans la seconde. Une fois que tu comprends que l'intrigue criminelle n'a aucun intérêt mais que tout le cœur du film est cette relation père/fils vue par le creux, par l'absence, ça patine pas mal, même si le personnage de Noiret est très beau, très digne. Plaisir aussi de voir un film aussi "lyonnais" où on reconnaît plein de petits coins dont on se rend compte qu'ils n'ont finalement pas été tellement filmés au cinéma.

4/6

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 12 Oct 2021, 22:48 ]
Sujet du message:  Re: L'horloger de Saint-Paul (Bertrand Tavernier, 1974)

Un everyman voit son enfant accusé d'un crime et, loin de mener l'enquête, se balade, mélancolique, dans une grande ville de France. Ce film en fait c'est STILLWATER...

Presque totalement conquis par ce premier film de Bertrand Tavernier. Philippe Noiret y est absolument génial: à aucun moment on n'arrive à détacher les yeux de lui tant il est à la fois incarné et minimaliste dans son jeu, sorte de gros ours doux et usé... Performance brillante. Je suis pas un cultificateur des vieux acteurs du "cinéma de papa" mais je dois bien avouer que Noiret et Rochefort dégagent un truc de malade qui contribue au charme nostalgique du film - tout comme d'ailleurs cette vision d'une France de jadis où on s'arrête toutes les cinq minutes pour se boire un Beaujolais et manger des cochonnailles.

C'est d'ailleurs là l'autre atout du film: Tavernier filme amoureusement Noiret, mais également Lyon, qu'il prend un plaisir à magnifier ou dépeindre dans tous ses détails à travers une suite de plans parfois totalement gratuits.

Au milieu de cette double ode, le film ne manque pas de fond pour autant. Un peu old school d'un côté (scénario co-écrit par Jean Aurenche...) le film saisit la modernité de l'instant présent, montrant le début des médias mange-merdes, la soif de libéralisation de la société, la paranoïa omniprésente de voir des "gauchistes" partout, des proto-mouvements ACAB...

En fait c'est vraiment un pur film post-68 sur une génération qui n'arrive pas à comprendre ses enfants ; ces gens qui, tel l'horloger, ont l'habitude d'un monde qui tourne rond, et qui se retrouvent face à des gamins qui, comble de l'horreur, "brûlent une voiture !". Mais puisque Tavernier est lui-même un baby boomer (en fait c'est un Silent Generation, mais bon) il ne juge pas et dépeint ce choc des générations avec humanité et empathie.

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