C'est vachement bien, et ça me donner envie de creuser Yates, donc je ne connaissais finalement que Bullitt.
Ce que je trouve étrange et passionnant dans cet excellent petit film de coming of age, c'est l'ambiance furieusement britannique qui règne là-dedans (ça fait penser à du Alan Sillitoe sans la révolte), malgré l'ancrage résolument américain du scénario et des péripéties (on est en plein été dans l'Indiana, et on ne quitte pas ce microcosme : les péripéties se cantonnent à une petite ville et à ses environs. Yates nous raconte vraiment l'endroit, ses gens, sa culture, ses tensions.) : c'est au final d'abord une histoire sur les rapports de classe, sur le mépris des fils de nantis des fils d'ouvriers. Yates part de ça pour finalement dérouler une comédie très légère qui fait de son sujet, le cyclisme, un à côté pour raconter la destruction du tissu industriel du Midwest, qu'incarne avec brio l'excellent Paul Dooley. Et à cette destruction, il ne trouve qu'une réponse viable : la famille.
C'est d'une grande tendresse, c'est souvent très drôle, et c'est vraiment bien filmé. Je recommande.
5/6
