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The Nest (Sean Durkin, 2020)
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Auteur:  latique [ 04 Mar 2021, 01:09 ]
Sujet du message:  Re: The Nest (Sean Durkin, 2020)

Baptiste a écrit:
Par contre il a raison sur le côté un peu niais et uniforme de l'intro où la famille coule des jours parfaits. On n'y voit pas le signe du dérèglement à venir, ce qui suggère que Durkin y voit une forme idéale de bonheur.
scienezma a écrit:
voilà qui devrait plaire à notre ami latique, malickien amateur de "paradis perdus"...
Je n'ai pas eu cette impression de bonheur idéal ou de paradis au début, à cause de ce caractère conformiste et répétitif dont tu parles, Baptiste. Si c'est le paradis, on ne comprend pas pourquoi le personnage de Jude Law s'y ennuie au point de vouloir le fuir.
Parmi les 10 films favoris all-time de Sean Durkin, il y a Shining, La Pianiste, Rosemary's baby, Les Oiseaux. Pas vraiment des illustrations du cocon familial comme nid douillet. Si on fait le lien entre ses deux films, on peut penser que ce qui l'intéresse, c'est plutôt de montrer qu'il n'y a pas de lieu fermé, de "nid", qui ne secrète son propre poison - mais il n'y a pas non plus de fuite possible. Ses personnages fuient d'un refuge à l'autre, sans que ça leur réussisse beaucoup.

Auteur:  scienezma [ 05 Mar 2021, 05:02 ]
Sujet du message:  Re: The Nest (Sean Durkin, 2020)

latique a écrit:
Si c'est le paradis, on ne comprend pas pourquoi le personnage de Jude Law s'y ennuie au point de vouloir le fuir.


Ben de toute évidence c'est un cas de psychose (ce qui rejoint du reste en tout point les films du top du cinéaste que tu mentionnes), c'est dit clairement par qqun ds le film, je sais plus qui : le type a un grain depuis longtemps, son entourage s'en rend compte ms pas lui, et ça n'a pas grand chose à voir avec le contexte économique de dérégulation des années 80 (d'ailleurs il me semble qu'à Londres il se casse les dents car il est trop dans la prise de risques alors que le chef qui le gère qui l'a fait venir et a raison de lui est plus dans une gestion économique "à la papa", de toute façon il n'est jamais clairement fait mention de ce contexte économique tout est ramené à la psychologie individuelle). Après on peut tjs rattacher ça à son ascension sociale puisque je crois qu'on sait qu'il part du bas de l'échelle pour en arriver là où on le voit au début du film, mais bon ça relève très largement de la projection... Pour moi c'est essentiellement ce qui "amuse" Durkin, de parachuter un cas psychotique dans une famille apparemment "normale" et de voir ce qu'il se passe, ça va pas plus loin, ça touche même pas vraiment à la cellule familiale bourgeoise dans le sens où ces "cas" sont des singularités qui n'ont apparemment rien de véritablement inhérent à celle-ci...

je retourne écouter la fin du merveilleux duo Corea/McLaughlin à Vienne en 91 (https://www.francemusique.fr/emissions/ ... 1991-91841)...

Auteur:  Lohmann [ 12 Mar 2021, 19:57 ]
Sujet du message:  Re: The Nest (Sean Durkin, 2020)

Au petit jeu des références cinématographiques (le topic semble s'y prêter), le film m'a beaucoup fait penser à A Ghost Story, même belles images léchées mais surtout (et malheureusement) la même auto-satisfaction du réalisateur content de ses petits effets (les tartes que l'on met 10 minutes à manger d'un côté, la surabondance du léger zoom avant ici qui insuffle un souffle pseudo-fantastique dont on peut questionner la pertinence), un vernis potentiellement alléchant pour un contenu somme toute très maigre. En fait s'il y a bien un film auquel comparer The Nest, c'est plutôt Théorème, qui en est l'exact opposé. Chez Pasolini l'élément subversif introduit au sein d'une famille bourgeoise était le révélateur de son caractère intrinsèquement vicié. Ici la famille est originellement pure et ne "doit" sa déchéance qu'à la corruption de l'un de ses membres. Le film de Durkin est finalement très moralisateur (voir réactionnaire), nous décrivant le pourrissement de la cellule familiale comme une recréation du péché originel, servi par un scénario cadenassé qui n'offre aucune liberté à ses personnages principaux, qui n'ont d'autres choix que de suivre la même descente aux enfers que Rory. Le bonheur, c'est l'harmonie familiale (les petits déjeuners où l'on se fait des grimaces et les après-midi où l'on joue au foot), malheur à celui qui ne saura pas s'en contenter. Allez, assieds-toi et vient donc manger un quart de pain de mie, les mêmes que ceux que ta maman te donnait au petit déjeuner. Sinon Carrie Coon est effectivement très bien, dans les limites de ce qu'on lui demande de faire.

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