En souvenir de cet immense acteur qu'était Ian Holm...
J'ai trouvé ça excellent, voire admirable par moments, ce qui m'a d'autant plus surpris que que tous les autres films que j'ai vus d'Hytner vont du gentiment oubliable (L'objet de mon affection) au nanar (Center Stage).
Cette adaptation d'une pièce de théâtre d'Allan Bennett raconte la crise de la régence de 1788, où, suite à un coup de folie du roi George III, son fils, le prince de Galles, tente de prendre le pouvoir avec la complicité d'une frange du Parlement.
Je passe vite fait sur les qualités les plus évidentes du film, soient son écriture brillante, ses costumes, sa musique, et surtout l'incroyable performance de tout son cast, ce qui confirme encore une fois que les acteurs britanniques sont les meilleurs du monde (Hawthorne est fabuleux, Holm aussi), pour me focaliser sur l'étrange propos du film, soit une véritable compassion pour la marionnette qu'est devenue le roi dans la monarchie parlementaire britannique, où tout n'est que paraître et bouffonneries de Cour, où des médecins charlatans dictent leur loi au nom de la continuité du pouvoir.
Le film n'est jamais aussi réussi que quand il décrit l'impuissance totale du roi, réduit à l'état de marionnette vagissante, qui s'agite dans tous les sens mais est pourtant réduit à subir les pires humiliations. Hytner en réussit une description haletante, parfois cruelle, et il signe ainsi l'un des rares films sur la folie à traiter correctement son sujet.
On regrettera juste l'écriture du Prince de Galles, décrit comme une petit garçon capricieux, qui semble finalement n'être là que comme une figure qu'il faut forcément détester, alors qu'il aurait été possible de lui donner plus de corps et d'en faire un être un peu moins manichéen.
5/6