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Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)
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Auteur:  latique [ 01 Mai 2020, 14:27 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

Castorp a écrit:
Tu passes de la critique artistique au militantisme politique.

Mais ce n'est pas neutre non plus, politiquement, de les couper radicalement l'un de l'autre, comme tu voudrais faire. La critique artistique pure n'est pas pure.

Auteur:  Castorp [ 01 Mai 2020, 14:51 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

latique a écrit:
Mais ce n'est pas neutre non plus, politiquement, de les couper radicalement l'un de l'autre, comme tu voudrais faire.


Il y a "couper radicalement" et "essayer de tenir ça à distance" : à partir du moment où tu verses dans la caricature, comme tu le fais ici, c'est qu'il y a un truc qui cloche.

Auteur:  latique [ 01 Mai 2020, 15:17 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

Oui, c'est une affaire de décision. Mais qui décide du moment où elle est juste, et du moment où elle est caricaturale? La limite ne se fixe pas absolument, et pas par toi. Tu ne décides pas pour moi, je ne décide pas pour toi. Question de sensibilité, esthétique et politique.

Auteur:  latique [ 01 Mai 2020, 15:40 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Faudrait illustrer avec l'entretien quand même pour se permettre de comparer à un vulgaire BHL.
Parce qu'en survolant le truc comme tu le fais, on imagine facilement que pour toi Orwell=BHL.

C'était cet entretien, je crois. En tout cas, il en parle:
https://www.rferl.org/a/interview_film_director_peter_weir_on_the_way_back/3548934.html
Jamais revu le film depuis la sortie.

J'ai pas lu Orwell.

Auteur:  Castorp [ 01 Mai 2020, 17:10 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

latique a écrit:
C'était cet entretien, je crois. En tout cas, il en parle:
https://www.rferl.org/a/interview_film_ ... 48934.html
Jamais revu le film depuis la sortie.


Il critique le gauchisme des années 60, qui était bien connu pour sa défense romantique du communisme, y compris du stalinisme.
Et c'est sur ça que tu bases ton "anticommunisme primaire" ?

Auteur:  Bêtcépouhr Lahvi [ 01 Mai 2020, 17:12 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

latique a écrit:
Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Faudrait illustrer avec l'entretien quand même pour se permettre de comparer à un vulgaire BHL.
Parce qu'en survolant le truc comme tu le fais, on imagine facilement que pour toi Orwell=BHL.

C'était cet entretien, je crois. En tout cas, il en parle:
https://www.rferl.org/a/interview_film_director_peter_weir_on_the_way_back/3548934.html
Jamais revu le film depuis la sortie.

J'ai pas lu Orwell.

Ok, vrai que c'est lui qui amène le nazisme sur la table et que ça n'a pas trop d'intérêt.
En dehors du fait que c'est peut-être une façon, grossière, de se défendre d'éventuels soupçons que les sympathisants d'idéologies totalitaires sont prompts à faire peser sur ceux qui les critiquent.

Anticommuniste, il l'assume.
Primaire, il semble quand même avoir réfléchi un minimum à la question. D'autant qu'il a vécu une certaine époque où la jeunesse pouvait avoir comme idoles des personnes qui se sont révélées terrifiantes pour un résultat discutable (les générations d'après ont pas d'idoles, comme ça, c'est bien pratique... un bon héritage du communisme ?).
Après, lire les propos d'un homme arrivé à un certain âge qui est capable de remettre en cause ses engagements de jeunesse pour en faire un parallèle à BHL... J'ai jamais lu BHL mais je sais pas si le gars a jamais renié ses engagements ou ses idoles.

Quant au film, j'ai pas souvenir que ce soit une énorme charge anticommuniste dans le sens où il n'y a pas vraiment de critiques de l'idéologie, plutôt du système totalitaire qui pourrait être tout autant qualifié de soviétique ou de stalinien.
Sous réserve, j'ai pas fait un décompte des qualificatifs.
Même je me souviens bien qu'à la frontière mongole, effectivement, le fait que les Communistes soient au pouvoir, c'est le grand désespoir (mais ya encore la gueule de Staline en plus de l'étoile rouge).

Enfin c'est cohérent avec l'itv quand il dit qu'il n'a pas voulu faire un film politique mais qu'évidemment, le film ne peut être qu'anticommuniste.
Mais c'est pas le but premier.
Pas le souvenir de cartons à base de "le communisme a fait tant de morts" ou "tant de personnes sont mortes dans les goulags".

La fin avec le héros polonais qui marche sur des images d'archives, c'est aussi une façon de rendre hommage à la résistance anti-soviétique en Europe de l'est et à la force de volonté du perso.
Et bon, hein, le film est sans doute d'abord ça plutôt qu'une charge contre le communisme : la capacité de résistance des hommes.
Que Weir semble retenir de l'Histoire que les peuples d'Europe de l'est (la majorité des personnages) ne sont pas devenus et, surtout, restés communistes par un plébiscite populaire, c'est quand même pas trop influencé par son idéologie. On peut quand même penser que c'est plutôt factuel.
Et d'ailleurs, plus qu'un questionnement idéologique, c'est un questionnement culturel que pourrait proposer Weir avec son film dans le fait que ce soit un Australien qui veuille rendre hommage aux Européens de l'est.
Je sais pas si en Europe de l'ouest on a assez conscience de cette Histoire. Ou si, comme Weir l'aborde pour le monde artistique et universitaire en général, on est capable, en Europe de l'ouest, de reconnaître qu'une bonne part de notre intelligentsia soutenait une idéologie qui a écrasé nos voisins directs. Même si l'intégration très rapide à l'UE a été en partie une façon de renouer les liens mais surtout économiquement (et quand on voit le discours antipolonais du Brexit ou celui français sur le plombier à l'époque...).

Après, le film n'est pas fou de toute façon (et je suis pas dans le bon fil).

Auteur:  latique [ 01 Mai 2020, 18:12 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

Castorp a écrit:
Et c'est sur ça que tu bases ton "anticommunisme primaire" ?

Ca et le film.
Castorp a écrit:
Il critique le gauchisme des années 60, qui était bien connu pour sa défense romantique du communisme, y compris du stalinisme.

Je ne réduis pas les mouvements des années 60 à ça.

Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
c'est aussi une façon de rendre hommage à la résistance anti-soviétique en Europe de l'est

Oui, mais comme tu le dis toi-même, ce n'est pas la même chose si c'est Orwell ou si c'est BHL ou si c'est Peter Weir qui le fait.

Auteur:  Castorp [ 01 Mai 2020, 18:23 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

latique a écrit:
Ca et le film.


Je compte le revoir bientôt, mais dans mon souvenir, le sujet du film, c'est pas du tout le communisme.
Et au-dela de ça, c'est un film sur les goulags ! Comment tu veux parler positivement du communisme avec un sujet pareil ?

latique a écrit:
Je ne réduis pas les mouvements des années 60 à ça.


Et qui te dit qu'il les réduit à ça ? Il critique leur aveuglement, et en ça, je vois pas en quoi il a tort, puisqu'il est avéré.

Auteur:  latique [ 01 Mai 2020, 18:26 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

Castorp a écrit:
Et qui te dit qu'il les réduit à ça ?

Toi.
Citation:
Il critique le gauchisme des années 60, qui était bien connu pour sa défense romantique du communisme, y compris du stalinisme.

Auteur:  Billy Budd [ 01 Mai 2020, 18:39 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

latique a écrit:
C’est pas incompatible avec la dureté, la nécessité de la violence. Cf Master. Ou cette scène de Witness:
https://www.youtube.com/watch?v=o07ecRzkLuM
Que dire de cette scène? Comment la rapprocher de Truman Show, et de ce que Jeronimo et Castorp disaient sur les "bons" spectateurs?


Je n'ai peut-être pas tout suivi, mais que reproches-tu à cette scène au juste ?


latique a écrit:
J'ai pas lu Orwell.


Evite, tu risquerais de devenir un anti-communiste primaire.

Auteur:  latique [ 01 Mai 2020, 18:53 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

Billy Budd a écrit:
Je n'ai peut-être pas tout suivi, mais que reproches-tu à cette scène au juste ?

Moi, je posais une question. Z voit chez Weir le côté rêveur. Je cite cette scène qui montre que les rêveurs se font humilier, foutre le nez dans le cornet de glace: H Ford a-t-il raison de mettre une beigne aux marioles? Aurait-il dû faire comme les Amish lui demandent, laisser couler? A qui la scène donne-t-elle raison: au flic Ford ou aux Amish?

Auteur:  Bêtcépouhr Lahvi [ 01 Mai 2020, 19:06 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

latique a écrit:
Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
c'est aussi une façon de rendre hommage à la résistance anti-soviétique en Europe de l'est

Oui, mais comme tu le dis toi-même, ce n'est pas la même chose si c'est Orwell ou si c'est BHL ou si c'est Peter Weir qui le fait.

Et quand je dis "aussi", je dis "pas que".
Weir ou pas.

Comme on parle de Weir, qu'il puisse être vu comme un conservateur, pas sûr. Limite, je le verrais limite anarcho. Alors anticommuniste, oui. Il l'affirme et The Way Back en est l'illustration.
Il n'en fait simplement pas le coeur du film. Le héros ne fait pas 10 000 bornes en 50 ans pour retrouver son confesseur et Solidarnosc.

Parmi les autres choses, on peut, par exemple, relativiser ce que tu dis sur M&C et DPS (qu'il faudrait que je revois) sur l'attrait de la la hiérarchie et de l'autorité chez Weir, où le groupe dans The Way Back trouve un mode de fonctionnement plutôt anarchique, chacun ayant son intérêt pour la progression du parcours mais sans que ça ne donne vraiment de rapports de domination, en tout cas strict et arrêté. Ya de ça dans Gallipoli qu'est pourtant dans un cadre militaire.
Donc le côté primaire est de trop.

Je pense qu'il s'intéresse plus aux rapports de force, qui abordent alors évidemment de la question de l'autorité mais sans qu'il considère qu'elle doit être pérenne et stricte.

latique a écrit:
Billy Budd a écrit:
Je n'ai peut-être pas tout suivi, mais que reproches-tu à cette scène au juste ?

Moi, je posais une question. Z voit chez Weir le côté rêveur. Je cite cette scène qui montre que les rêveurs se font humilier, foutre le nez dans le cornet de glace: H Ford a-t-il raison de mettre une beigne aux marioles? Aurait-il dû faire comme les Amish lui demandent, laisser couler? A qui la scène donne-t-elle raison: au flic Ford ou aux Amish?

C'est une façon pour Ford de montrer aux Amish qu'il y a d'autres méthodes (et une façon pour le personnage de s'échapper de cette société, t'as compris à partir de là qu'il allait pas se convertir pour la veuve).
Après, ya pas de réponse sur la qualité de cette méthode. Puisqu'on ne saura jamais si les marioles ont arrêté de faire chier les Amish et ils ne viennent pas faire une expédition punitive non plus.
Pas le propos.

Auteur:  Billy Budd [ 01 Mai 2020, 19:07 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

latique a écrit:
Billy Budd a écrit:
Je n'ai peut-être pas tout suivi, mais que reproches-tu à cette scène au juste ?

Moi, je posais une question. Z voit chez Weir le côté rêveur. Je cite cette scène qui montre que les rêveurs se font humilier, foutre le nez dans le cornet de glace: H Ford a-t-il raison de mettre une beigne aux marioles? Aurait-il dû faire comme les Amish lui demandent, laisser couler? A qui la scène donne-t-elle raison: au flic Ford ou aux Amish?


La scène donne tort aux marioles.

Auteur:  latique [ 01 Mai 2020, 19:09 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

Oui, mais le film dit qu'ils existent; alors comment faire?

Auteur:  Castorp [ 01 Mai 2020, 19:10 ]
Sujet du message:  Re: Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir - 1989)

latique a écrit:
Castorp a écrit:
Et qui te dit qu'il les réduit à ça ?

Toi.
Citation:
Il critique le gauchisme des années 60, qui était bien connu pour sa défense romantique du communisme, y compris du stalinisme.


Revois la définition de "réduire à".

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