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L'Enfer des Armes / Dangerous Encounters of the First Kind / 第一類型危險 (Tsui Hark, 1980) https://forum.plan-sequence.com/enfer-des-armes-dangerous-encounters-the-first-kind-tsui-hark-1980-t27968.html |
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Auteur: | Gontrand [ 02 Oct 2016, 22:34 ] |
Sujet du message: | L'Enfer des Armes / Dangerous Encounters of the First Kind / 第一類型危險 (Tsui Hark, 1980) |
Hong-Kong, 1980. Trois étudiants se réunissent dans le luxueux appartement des parents de l'un d'entre eux pour fabriquer des bombes artisanales, par jeu. L'une d'elles explose dans un cinéma et ils doivent fuire. Leur coté “pieds nickelés” font qu'ils passent à travers les soupçons de la police. Ils sont surpris par Pearl, une jeune fille suicidaire, orpheline, qui vit chez son frère, flic enquêtant justement sur les attentats. Elle électrise le groupe qui devient une sorte de bande urbaine, même si les trois mecs ne sont pas à l'aise dans ce rôle, ils ne pensaient pas régner sur un territoire mais plutôt emmerder doucement leur famille. Dans leur fuite (vers les hauteurs de la ville, restées plus sauvages) ils croisent accidentellement la route de trafiquants d'armes de gros calibres opérant entre l'Occident, Honk-Kong, et le Japon, à qui ils dérobent -presque sans le vouloir- une sacoche remplie d'obligations bancaires en yen. Ne parvenant pas à encaisser l'argent dans une banque, ils commencent à entreprendre des combines, comme prendre en otage des agents de change, qui foirent. Ce faisant ils attirent l'attention de triades qui, en plus des trafiquant, vont se lancer à leur chasse… Je ne connaissais rien au cinéma de Hong Kong (lu juste le reportage de Daney) et j'ai pris une vraie claque avec ce film, qui par son sujet contemporain semble une exception dans la carrière de Hark. Le sous-texte politique du film (la transition aveugle de l'agitation gauchiste vers le terrorisme individualiste, sans qu'on repère de chaînon intermédiaire+ l'intégration du trafic d'armes international dans l'économie “réelle”, dont la financiarisation facilite d'autant plus le blanchiment+ les rapports heurtés entre occidentaux et chinois à Honk Kong, qui amènent à une opposition entre fonctions de pouvoir et de police) a heurté la censure et Hark en a fait une deuxième version où il refait entièrement le début...en reprenant l'argument (c'est malin) de “Mort d'un Cycliste” de Bardem à la place des attentats, soint en atténuant le contenu politiquement explicite du film tout en le renforçant comme sous-texte. Le film est génial, comparable à Melville et à Leone, à la Troisième Generation de Fassinder, mais avec une énergie Nouvelle Vague, (mais plus une sorte de désespoir eustachien tirant sur le punk à la Liberatore que Godard) et a beaucoup influencé le cinéma français des années 80, Carax et Beneix (et le néo-polar, comme the Hit de Frears) voire M.S. 45 de Ferrara (l'actrice ressemble beaucoup à Zoé Lund d'ailleurs). Le montage rapide et le génie dans le cadrage transcendent le manque de moyens (le BO repompe des bouts de disco-electro de Jean-Michel Jarre, de Goblin, mais malgré cet aspect patchwork est diégétique, structure de façon remarquable le rythme de certaines scènes. Le film mèle de stars, comme Lo Lieh qui joue le flic (et donne une interview émouvante dans les bonus du DVD HK, prise peu avant sa mort en 2002), et des acteurs adolescents amateurs dont le jeu est plus approximatif, mais qui introduisent une forme d'humour régressif qui permet d'aérer le lyrisme suicidaire de Hark (le film est aussi très drôle). Chaque séquence est porteuse d'ambiguïté, commençant dans la farce pour finalement se retourner en quelque chose de poignant, sous l'effet d'une violence inattendue à la fois codée et littérale ( C'est aussi un film codé mais sans métaphore, à la différence de Melville, les personnages centraux ne parviennent pas à devenir des archétypes , leur incompétence à la fois politique et technique ( Le film est visionnaire, il fait penser à Action Directe, au 13 novembre, mais sans racolage , il est à la fois fasciné et effrayé par sa propre violence. Les jeunes sont à la fois coupables (la violence est uen manière de ne pas penser ce qu'ils revendiquent, et est une forrme de circuit fermé, foncièrement conservateur) et victimes (leur amateurisme les expose à la violence de tueurs professionnels). Le film a sans doute aussi des points communs avec Glamorama de Bonello, mais semble plus subtil : Enorme |
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