J'ai trouvé ça super mal fichu.
Y a de gros problèmes de scénario dans ce film.
Déjà dans le fait d'adopter initialement le point de vue d'un personnage (Dennis, le "beau gosse") mais aussi celui d'un autre (Arnie donc), d'alterner un temps entre les deux pour ensuite complètement abandonner Dennis et le faire ressurgir uniquement quand le scénario a besoin de lui (faut bien quelqu'un pour arrêter Arnie!). C'est dommage, y avait un truc crypto-gay qui semblait se développer au début et qui est totalement abandonné du coup (puis y avait un truc à faire justement avec le basculement beau gosse/nerd entre les deux potes).
Le film ne sait de toute façon pas trop comment gérer ses persos. Cf. le perso de La Meuf (Leigh, jouée par une Alexandra Paul pré-androgynisation dégueue), complètement vide.
Le récit passe bizarrement beaucoup de temps sur l'exposition d'Arnie en tant que loser et ellipse malheureusement tout ce qu'il aurait été pertinent, pour ne pas dire nécessaire, de montrer : la transformation progressive d'Arnie de nerd en player (qui passe ici en 3 sec et un enlevage de lunettes) et l'emprise grandissante de Christine sur Arnie (qui reste malheureusement hors champ et surtout pas très claire, avant la toute fin, je savais meme pas s'il y avait vraiment emprise...et la mort d'Arnie est bien crétine par conséquent).
En l'état, on passe directement de la scène où Arnie arrive au match de foot avec Christine réparée, et accompagné de Leigh, à la scène où ils se galochent dans Christine avant que Leigh fasse une crise de jalousie en disant "tu passes tout ton temps avec elle, tu la préfères à moi"...chose que le film ne prend pas le temps de nous montrer, ne serait-ce que dans une scène. Une erreur.
Je veux bien que Carpenter fasse le choix d'une approche plus "atmosphérique", mais le rythme pâtit de cette structure maladroite.
Enfin, je dis "maladroite", mais c'est peut-être juste une facilité, comme cette grosse incohérence qui m'a choqué direct : pourquoi Christine se laisse-t-elle démolir par la bande de voyous? Ce n'est qu'un recours du scénario pour se fournir de l'action par la suite (aka des cibles à abattre pour Christine).
La toute première scène du film voit Christine tuer DIRECT un mec qui fait tomber DE LA CENDRE sur un de ses fauteuils, non, sur le PLASTIQUE qui recouvre un des fauteuils...mais là, les mecs arrivent avec des battes, des massues, des couteaux, un des gars CHIE SUR LE TABLEAU DE BORD et elle laisse faire.
C'est pas logique.
Je trouve ça dommage ce manque de rigueur vis-à-vis du postulat (d'ailleurs, autant j'accepte qu'une voiture roule seule, bloque ses portes et se reforme, mais une voiture qui fait s'étouffer une meuf avec un sandwich, c'est non, mais bon, on va dire que c'est due à la surprise de la radio qui s'allume seule), tant dans sa pure mise en pratique fantastique (le comportement de Christine, ses pouvoirs) que dans sa portée thématique (manifestation de la pulsion sexuelle d'Arnie le puceau).
Reste une imagerie savamment travaillée par papy John, avec une utilisation exemplaire du flare (cf. le plan posté plus haut), un vrai sens de la menace, du pouvoir évocateur de l'image (la lumière des phares de Christine emplissant le pare-brise arrière de la caisse des voyous, Christine enflammée dans la nuit) mais je continue à trouver ses films mous du genou (je ne peux plus mettre ça sans cesse sur le compte des années passées depuis).
3/6
|
...même s'il réévalue aujourd'hui son film 
),en tout cas l'un de ses plus sous-estimés...le commentaire audio du dvd est très sympathique. 
