Après les relatives déceptions des derniers Lang américains que j'ai vu, j'en avais presque perdu l'envie de me colter ses derniers films que je n'ai pas encore vu. The House by the river fut presque une bonne surprise, avec ce film dont les 15 premières minutes sont absolument parfaites, tant dans la maitrise du cadre, du montage (les plans géniaux sur la fenêtre de la salle de bain éclairé, l'eau qui s'échappe par la bonde de la baignoire et le regard narquois de Stephen qui s'illumine), de la lumière et de la tension dramatique. A ce point parfait que j'ai presque eut le sentiment d'être face à un Hitchcock et non pas un Lang (je ne sais pas si c'est pure fantasmagorie de ma part, mais j'ai l'impression que le symbolisme d'Hitchcock est renforcé par son montage, tandis que celui de Lang l'est par ses mouvements de caméras, ce que je trouve finalement moins cinématographique et moins fort - tout du moins l'ai-je vu dans deux ou trois scènes marquantes de ce film).
Le problème, c'est qu'une fois le frère de Stephen à l'écran, le film commence à marcher sur courant alternatif. Il y a encore d'excellentes scènes disséminées ça et là, mais également beaucoup d'autres que je trouve plus théâtrales, voir empesées. Alors soit le scénario est d'une très grande richesse, la thématique du désir langien y est peut être même à son paroxysme, mais j'avoue m'être un poil emmerdé à quelques moments.
Sinon je commence à me poser de grosses questions sur le statut de Lang à Hollywood. Le mec était pas spécialement bien considéré? Je disais dans mes dernières critiques qu'il héritait de seconds couteaux, là c'est même les troisièmes qui sont de sortis, et pour un Louis Hayward pas loin d'être génial (au point que je demande pourquoi il n'a pas eu de plus grand rôle au cinéma), on se tape aussi un Lee Bowman qui a plus tendance à plomber le film qu'autre chose.
4.5/6