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Le client (Asghar Farhadi - 2016) https://forum.plan-sequence.com/client-asghar-farhadi-2016-t25096-15.html |
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Auteur: | Lohmann [ 16 Nov 2016, 09:00 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Abyssin a écrit: Vois de toute urgence Une séparation qui est son meilleur film. Si j'en crois IMDb, celui là est encore mieux noté (n'en déplaise à certains). Sinon j'aurais tellement de films à voir en urgence... |
Auteur: | Film Freak [ 16 Nov 2016, 09:19 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Qui croit encore IMDb? Surtout sur un film qui vient de sortir... |
Auteur: | Lohmann [ 16 Nov 2016, 09:33 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Film Freak a écrit: Qui croit encore IMDb? Surtout sur un film qui vient de sortir... Pour un même réalisateur dans une période de temps assez courte, ça me suffit. Mais sinon bien sûr que les notes IMDb sont à prendre avec des pincettes (et pas seulement pour les films récents, ça marche aussi avec des purges du muet). |
Auteur: | Art Core [ 16 Nov 2016, 10:07 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Oui mais c'est vrai qu'il y a vraiment un phénomène, film qui vient de sortir sur IMDB, dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs (des notes très basses ou trop hautes). Lohmann a écrit: Intéressante analyse. Le film ne m'avait pas suffisamment plu pour que j'ai envie de m'y replonger mais ça fait sens. |
Auteur: | Arnotte [ 16 Nov 2016, 11:12 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Totalement en phase avec l'avis de Lohmann. La mécanique du scénar ne fait que refléter l'extrême complexité des états d'âme plongées dans des situations que les dépassent. Et les diverses métaphores enrichissent le film plutôt que l'inverse. Perso j'étais littéralement scotché au bord du fauteuil du début à la fin. Putain de claque. |
Auteur: | Déjà-vu [ 16 Nov 2016, 11:23 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Arnotte a écrit: Perso j'étais littéralement scotché au bord du fauteuil du début à la fin.. |
Auteur: | Gontrand [ 16 Nov 2016, 12:14 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Vu la critique du film dans les Cahiers de ce mois ("film de festival typique des années 2010, etc trop vu, trop soutenu par le passé etc...") il y a visiblement actuellement tout un jeu de révisions positionnistes de la part de la critique autour de Farhadi. Evidemment que son cinéma est plus proche d'Haneke ou des Dardenne que de Christopher Nolan, mais ils avaient dû déjà le remarquer en 2010, non? |
Auteur: | Arnotte [ 16 Nov 2016, 12:51 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Déjà-vu a écrit: Arnotte a écrit: Perso j'étais littéralement scotché au bord du fauteuil du début à la fin.. OK, peut-être pas littéralement (là je suis pris en flagrant délit). (lol) |
Auteur: | Gontrand [ 19 Nov 2016, 20:41 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
J'ai bien aimé le début. Comme dans Elle ou Aquarius, un appartement est au centre du récit, et peut passer a priori comme une métaphore un peu conventionnelle d'une société avec ses clivages, séparations et points aveugles, mais Farhadi ajoute à la métaphore une sorte d'étrangeté polanskienne qui à la fois la retourne et l'enrichit . L'ouverture du film est très belle et donne la note du film : une femme affolée, visiblement plus pauvre que le couple, annonce dans la cage d'escalier que l'immeuble va s'effondrer, mais la mari ne comprend pas ce qui est dit et, tout en voulant planifier l'évacuation de sa famille, s'enferre mollement dans l'immeuble: la tension du film tient dans la non-compréhension de qui est pourtant avoué dès le début , c'est cette non-compréhension qui fait précisément du politique la métaphore et de traduction d'une violence plus sourde, pulsionnelle, familiale et indicible et inverse ainsi les conventions du cinéma de critique social à la Chabrol: c'est alors la séparation sociale qui est l'apparence et le prétexte pulsionnel qui est à la fois un signifiant fort et un secret. L'enquête obsessionnelle du mari revient finalement à progressivement effacer (sans s'en apercevoir) la possibilité de nommer le social que le film offrait pourtant dès le début: J'ai été moins convaincu par la fin avec le mari qui confronte le coupable avec sa famille, sans voir que celle-ci est à le témoin et l'explication du drame, qui est quasiment la même que celle d'une Séparation (mais on remarque ici plus fortement l'influence de Straw Dogs de Peckinpah dans le regard de Farhadi sur le couple, plus encore que Bergman cité dans le film par une affiche de La Honte en suédois dans le texte), à quelques glissements près Le film fait aussi pas mal penser à "Marseille" de Schanelec |
Auteur: | Gontrand [ 19 Nov 2016, 21:03 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Lohmann a écrit: Art Core a écrit: Personne répond à ma question. Pour vous c'est évident |
Auteur: | Gontrand [ 20 Nov 2016, 00:10 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Sinon je ne m'explique pas pourquoi les Cahiers ont été dithyrambiques avec Elle et 6 mois plus tard dénigrants et expéditifs avec le Farhadi, alors que les enjeux et la mise en scène des deux films sont extrêmement proches. La mécanique scénaristique du Farhadi est plus convenue, mais les deux films reposent sur le même rapport entre féminisme et un sadisme "absorbé" que la victime retourne en instrument de critique sociale "froide", que l' ironie renforce. J'ai aussi adoré le plan au début où l'actrice enlève son maquillage et sa fausse peau et que son visage apparaît strictement identique. Le grimage ne modifie rien et elle ne s'en aperçoit pas, mais il se justifiera plus tard quand elle aura le visage tuméfié et aura besoin de continuer à jouer pour surmonter l'agression. Il y a alors quelque chose de proprement monstrueux et effrayant sur le moment qui devient rétrospectivemenent émouvant et rassurant. |
Auteur: | Lohmann [ 20 Nov 2016, 00:42 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Tout à fait d'accord sur le rapprochement avec Elle, je me suis fait exactement la même remarque durant la projection du Client |
Auteur: | Film Freak [ 22 Nov 2016, 01:46 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Art Core a écrit: En plus il y a quelque chose qui me dérange dans l'évènement initial. L'espèce de mystère sur ce qui s'est réellement passé Parce que c'est un non-dit dans le couple, justement. Lohmann a écrit: Ça peut être simplement pour se dédouaner même si ce n'est pas innocent de la part de Farhadi. Lohmann a écrit: Art Core a écrit: De mon côté j'ai l'impression que Farhadi veut nous faire douter sciemment et ne donne jamais vraiment les détails de ce qui s'est passé. Ce que je trouve bizarre et pas du tout efficient. Je pense que ça change tout. Ça donne une tout autre couleur au désir de justice du personnage principal. Et puis plus globalement pour moi ce n'est plus le même rapport entre les personnages. Voilà, j'ai pensé pareil. N'oublions pas qu'on est dans un pays où même le fait d'avoir été vue nue par un homme autre que son mari peut être vu comme une humiliation/une honte. Elle occupe déjà l'appartement d'une pute, le parallèle est vite fait. Lohmann a écrit: Pour ma part, je n'ai pas du tout eu cette lecture du film. Je trouve ça loin d'être inintéressant mais si c'est vraiment le propos, je trouve le film raté parce que ça demande un travail d'interprétation assez poussé quand même (et tu as un peu l'habitude de voir des choses qui ne sont pas là dans les films ). Lohmann a écrit: Oui enfin ça on l'avait bien compris, ça ne rend pas la mise en abyme plus finaude. J'en apprécie le sens également, comme toi, mais l'exécution est un peu lourde. Je trouve le décor théorique de l'appartement vide dans l'immeuble qui s'effondre plus réussi. Lohmann a écrit: Au delà des prouesses du scénario, Farhadi parle de la condition de la femme en Iran, du statut de l'acteur (qu'il dirige admirablement), use d'une mise en scène précise (voir clinique) qui nous fout la boule au ventre tout au long du film. Assez d'accord avec ça même si je trouve que le film n'a pas la force sociale d'Une séparation mais demeure moins artificiel que Le Passé et sa "cascade de twists" évoqués par DPSR dans sa critique. Toutefois, je m'aligne complètement sur la perception de Gontrand : Gontrand a écrit: la tension du film tient dans la non-compréhension de qui est pourtant avoué dès le début , c'est cette non-compréhension qui fait précisément du politique la métaphore et de traduction d'une violence plus sourde, pulsionnelle, familiale et indicible et inverse ainsi les conventions du cinéma de critique social à la Chabrol: c'est alors la séparation sociale qui est l'apparence et le prétexte pulsionnel qui est à la fois un signifiant fort et un secret. L'enquête obsessionnelle du mari revient finalement à progressivement effacer (sans s'en apercevoir) la possibilité de nommer le social que le film offrait pourtant dès le début: À l'instar de ses deux précédents films, Farhadi signe à nouveau une sorte d'improbable "polar de quidam" où l'on se perd dans le blame game plutôt que d'essayer de résoudre l'impasse communicative cultivée par la société. Moi aussi, je trouve la fin plutôt underwhelming (et longuette) alors que le film avait réussi à maintenir accroché, à défaut de complètement m'identifier. Mais ça reste assez efficace. |
Auteur: | Gontrand [ 22 Nov 2016, 04:45 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
Film Freak a écrit: Art Core a écrit: En plus il y a quelque chose qui me dérange dans l'évènement initial. L'espèce de mystère sur ce qui s'est réellement passé Parce que c'est un non-dit dans le couple, justement. Oui tout à fait c'est cela le noeud du film, le problème ce n'est pas tant qu'il y ait eu viol ou non (et que la femme soit symboliquement souillée ou pas, elle est tout à fait capable de se reconstruire et de surmonter le regard dominant, religieux, machiste, sur le viol et l'accusation implicite de complicité, la fausse compassion ou l'éloignement du mari, etc... c'est pas cela l'enjeu), le problème c'est que le mari pourrait à tout moment simplement le demander mais ne le fait pas. Et à la limite sa femme pourrait aussi lui demander ce qu'il a vu dans la salle de bain. Le mari a quand-même des excuses |
Auteur: | Film Freak [ 22 Nov 2016, 12:22 ] |
Sujet du message: | Re: Le client (Asghar Farhadi - 2016) |
[quote="Gontrand"]Oui tout à fait c'est cela le noeud du film, le problème ce n'est pas tant qu'il y ait eu viol ou non (et que la femme soit symboliquement souillée ou pas, elle est tout à fait capable de se reconstruire et de surmonter le regard dominant, religieux, machiste, sur le viol et l'accusation implicite de complicité, la fausse compassion ou l'éloignement du mari, etc... c'est pas cela l'enjeu), le problème c'est que le mari pourrait à tout moment simplement le demander mais ne le fait pas. Il demande quand même "Mais qu'est-ce qui s'est passé au juste?" et sa femme répond "Il s'est rien passé". |
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