Très belle surprise. J'avais peur de me retrouver devant le bourrinisme froid de Wyler, les moyens exceptionnels et la virtuosité cachant mal un manque d'empathie et une certaine frime.
Rien de tout ça ici, même si le début fait un peu peur (scène un peu ridicule et inutile avec Chuck Connors qui fait des acrobaties sur un cheval). On se retrouve au contraire devant quelque chose d'ample (presque trois heures), mais aussi profond et cohérent : Les grands espaces, c'est d'abord un film sur l'idéalisme d'un héros, un dandy bostonien qui se retrouve dans l'Ouest (superbement campé par Gregory Peck), que les péripéties vont mettre à mal, jusqu'à un superbe final.
Wyler fait vraiment de très belles choses de tout ça : je retiens ces duels au poing et au pistolet filmés en plan d'ensemble (ça pète), de longues séquences silencieuses qui donnent une grande puissance à ce qui est montré, une utilisation assez géniale de la musique bourrine de Jerome Moross, et puis surtout, une des scènes de séduction les plus originales qui soient (Simmons et Peck se racontent des histoires horribles de leurs pays respectifs, et la musique de Moross se fait de plus en plus forte, jusqu'à complètement couvrir l'échange : déroutant et franchement réussi).
Un superbe film.
La flemme de chercher
