Ça commençait assez mal avec la présentation de Cogitore qui se défend d’avoir fait « un film de genre ». Genre « attention mon film n’est pas une vulgaire série B ». Bref, ça puait un peu la prétention et surtout je vois pas trop pourquoi il ne pourrait pas assumer que son film est un film de genre, puisqu’après tout c’est un film fantastique. De toute façon, je comprends même pas pourquoi le préciser ? Bref.
Pour ce qui est de la prétention on la retrouve bien dans le film avec des trucs assez maladroits et fatigants comme cette utilisation de la musique classique pompeuse et souvent un peu inappropriée. Au-delà de ça il faut bien reconnaître que le film a une certaine gueule, une espèce de puissance mystérieuse et tellurique qui fascine. Cogitore s’amuse à jouer avec les différents flux d’images (vision infrarouge blanche ou tantôt verte) pour tenter de mettre à jour l’indicible. Il y a quelque chose d’assez beau dans ces décors de montagnes hiératiques et fantomatiques où des hommes disparaissent sans laisser de traces. Il y a un truc très mythologique dans le film, un lien entre la terre et le ciel (le personnage de Rénier s’appelle Antarès, la religion est très présente etc…), un rapport avec le sommeil aussi (c'est marrant j'avais vu la veille Cemetery of Splendor) c’est assez fascinant. On pense évidemment au Désert des Tartares de Buzatti avec cette guerre, sans guerre, ces personnages au milieu du désert sans raison apparente.
Dommage de pas l’assumer pleinement et de donner le sentiment de s’arrêter au moment où ça devenait intéressant. Je ne parle pas de donner une explication rationnelle à l’ensemble et encore moins de faire survenir de véritables phénomènes fantastiques mais simplement le film semble totalement se dégonfler à un moment et ne va plus nulle part. A ce titre la fin est totalement ratée. Pas crédible une seconde
3/6
