Après avoir assisté à un acte de violence horrible, un jeune groupe de punk rock se retrouve piégé dans un lieu isolé. Pour survivre, ils vont devoir lutter contre une bande de skinheads bien décidés à éliminer tous les témoins.
Troisième film de Saulnier présenté à la quinzaine des réalisateurs et extrêmement bien accueilli par la presse. Une fois dégonflé le buzz cannois, on a affaire ici à une pure série B au pitch basique mais qui tire son épingle du jeu grâce à un réalisation nerveuse et à l'image de Blue Ruin une vision de la violence ultraréaliste qui sans verser dans la complaisance est à mille lieux d'un blockbuster hollywoodien et fait bien mal. Entre les chiens d'attaque, l'ouverture de ventre au cutter ou les joyeux coups de machettes, c'est une bonne boucherie qui a été offerte à Cannes.
Plus que le survival ou le slasher, le film tient du film d'assaut avec les punks terrés dans la green room (salle des artistes lors des concerts) qui doivent faire face aux assauts de skinheads nazis avec à leur tête un réjouissant Patrick Stewart. Même si le film a des gros défauts inhérents aux slashers (comportements un peu concons des protagonistes), qu'on s'en fout un peu des personnages, il y a un savoir-faire assez jouissif qui culmine dans une dernière demi-heure guérilla aérienne et de manière générale une photographie magnifique.
Même si Saulnier ne déçoit pas après Blue Ruin , il faut reconnaitre que ce Green Room est plus petit et beaucoup moins ambitieux. La question qu'on se pose à la sortie de la séance, est-ce que Saulnier va rester dans le petit monde du bis et de la série B avec des films inconséquents mais jouissifs ou sauter le pas vers la série A et des projets plus ambitieux où il pourra exprimer son gros potentiel.
Réponse au prochain film.
4/6