Lecture viscérale de la tragédie la plus célèbre et captivante de William Shakespeare, celle d'un vaillant guerrier autant que chef charismatique, plantée sur les champs de bataille au milieu des paysages de l'Ecosse médiévale, Macbeth est fondamentalement l'histoire d'un homme abîmé par la guerre qui tente de reconstruire sa relation avec son épouse bien-aimée, tous deux aux prises avec les forces de l'ambition et du désir.
J'adore Fassbender, je vénère Cotillard, j'ai été impressionné par les Crimes de Snowtown, et patatras, Polanski peut dormir sur ses deux oreilles tant il semble difficilement concevable de voir pire dans la dernière compétition cannoise. Voilà un film qui aurait pu paraître virtuose il y a dix-quinze ans et qui aujourd'hui n'est plus que la preuve assommante d'un cinéaste qui se regarde filmer, avec ses filtres bleus, rouges, jaunes, son armada de bougies et ses ralentis tayot à l'attaque. Si le film est si insupportable pour moi, c'est que la direction d'acteurs est à chier, tout le chapelet shakespearien semble dégluti sur une même note atone, Cotillard dans un semi murmure et Fassbender dans une fierté bravache. Du coup la fameuse adaptation vantée viscérale ressemble surtout à un répétitif film de chef op en roue libre, se gargarisant de son album photo là où on a décroché de l'histoire depuis le premier quart d'heure.
1/6