C'est du lourd : un muet du 2h50 qui allie film d'aventure, thriller, comédie, science-fiction, et romance.
Connaissant plutôt mal Lang, je vais éviter les comparaisons, mais il y a quelque chose qui saute aux yeux ici, c'est à quel point chaque scène est étirée, détaillée, jusqu'à montrer chaque étape, chaque mouvement, chaque regard : ainsi, le film s'ouvre sur une séquence d'exposition de 20 minutes, un simple repas entre deux amis, mais qui regardée de plus près, raconte déjà tout le film, en contient déjà toutes les thématiques ou presque. Et il en va ainsi pendant près de trois heures où jamais un détail n'est négligé, jamais une image n'est gratuite : Lang, avec une patience admirable, imbrique les scènes les unes dans les autres pour créer un seul mouvement parfaitement logique, tout en mettant au centre de son intrigue une femme qu'il filme comme s'il voulait qu'elle soit le seul élément iréel d'un programme éminement cartésien.
Ca donne quelque chose de franchement fascinant, toujours à la limite du basculement dans la pure description, et pourtant évitant avec grâce cet écueil, et ce de bout en bout.
Très grand film.
Un de mes plus beau souvenir de séance.
. Aux subtils détails de la première partie montrant la relation entre Fride et Helius - la main qui va chercher une cigarette dans l'étui qu'elle ne peut connaître que parce qu'elle a passé beaucoup de temps chez lui, on a droit aux lourdes larmes qui tombent sur la main d'un Helius blessé. La séance de courte-paille est le clou final de ce lourd mélodrame.