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Frankenstein Created Woman en VO.



Au cœur de leur laboratoire secret, le baron Frankenstein et le docteur Hertz travaillent sur une expérience secrète : capturer l'âme d'un mort pour le transférer dans un autre corps. Un jour, leur jeune assistant, Hans, est accusé à tort d'un meurtre...


Le style de Fisher est un écrin décidément très confortable, et même si ce film n'est pas son plus inspiré, c'est toujours un plaisir de retrouver sa sobriété, sa décence, pour nous introduire aux premières saillies caractéristiques du bis d'après-guerre (femmes plantureuses, éclats sanglants et percées de couleurs, pulsions primaires). Une sorte de Bava sous corset, encore retenu, ne cherchant pas forcément à déborder, mais déjà tout à fait lucide sur ses pulsions secrètes.

C'est à double-tranchant parce que quand le film est calme (non tiraillé par ce genre de tensions liées à la question de la représentation), il ressemble à un drame historique académique et pauvre, on s'y ennuie ferme. C'est un cinéma qui par contre n'a pas son pareil pour décrire le vice inhérent, la décadence racée du bel habit (c'est d'ailleurs tout le programme de l'excellent Peter Cushing), la sexualité informulée dans les apparences sages des personnages. Tout ce qui tient au trio de jeunes riches est par exemple génial (les humiliations, la lubricité, puis la terreur infantile), ou encore à la jeune femme difforme, qui offre une tonalité doucement romantique à la première partie du film.

La partie fantastique, bizarrement, est moins marquante : le pitch (= le titre) n'est finalement l'affaire que du dernier tiers du scénar, et ce corps hybride a priori si troublant, cette cohabitation, me semble inexploité. Ça donne lieu à quelques images marquantes (qui me laissent penser qu'une grande partie de la Lady Van Tassel de Sleepy Hollow vient de ce film là, au-delà des têtes coupées qu'on y croise), mais sur ce plan le film laisse un fort goût d'inachevé, notamment via cette fin ultra-abrupte.

Agréable, quelques très belles scènes, mais au final le sentiment qu'on ne nous donne pas beaucoup à manger. C'est sûrement pas un essentiel de Fisher (dont j'avais rien vu depuis longtemps, donc je ne saurais pas trop trier sa filmo pour autant). Et c'est pas vraiment nanardesque non plus...


Concernant le DVD (Seven) : Image très propre aux couleurs parfaites, un tout léger manque de définition peut-être (et un poil de crénelage sur les génériques) mais c'est pour pinailler.

J'avais adoré celui là. Et toute sa série des frankenstein d'ailleurs, avec un sommet pour le deuxième.

Oui, j'ai lu ça hier soir. Avec apparemment un docteur Frankenstein qui varie du bon type au salaud selon les films.