Jason Dorkel, 18 ans, appartient à la communauté des gens du voyage. Il s’apprête à célébrer son baptême chrétien alors que son demi-frère Fred revient après plusieurs années de prison. Ensemble, accompagnés de leur dernier frère, Mickael, un garçon impulsif et violent, les trois Dorkel partent en virée dans le monde des "gadjos" à la recherche d’une cargaison de cuivre.
J'attendais que quelqu'un lance le topic, j'avais grave la flemme... Je trouve le film assez épuisant dans sa première partie, dans l'exploration du monde gitan sur un mode un peu complaisant : impression que le réal ne se positionne pas par rapport aux défauts (la violence, la bêtise, la virilité de pacotille) de bon nombre de personnages qu'il filme, ce qui mène à une impression générale de freak show qui serait censé se suffire à lui-même, où rien que l'accent deviendrait spectacle digne d'intérêt, l'ensemble étant à peine sauvé par la veine Dumont (l'homme et le paysage, la beauté des visages bruts). En gros, "personnage méprisable, mais regarde moi cette belle tête en roc", j'ai du mal à rentrer tout sourire dans cette danse...
Le film retombe assez miraculeusement sur ses pattes à partir du moment où il s'installe dans le huis-clos de la voiture. Se dessine alors une trajectoire beaucoup plus audible, une sorte de "voyage au bout de la nuit" sur le mode du chemin de croix et de l'hallucination, à travers un monde qui semble de plus en plus nébuleux, abandonné, catastrophé, parfois presque fantastique (le monde en dehors de la voiture très vite réduit à une série de lumières changeantes et agressives)... Peut-être parce qu'il retouche à quelque chose du cinéma de genre, le films se fait en tout cas soudain beaucoup plus convaincant.
On s'endort un peu parfois (le rendu général un peu éthéré, hypnotique, y aide bien faut dire), et je peux pas m'empêcher de trouver cet espèce de salut en plastique (veine Dumont, là encore) un peu facile, déjà vu et revu. Rien de fou, mais dans l'ensemble ça vaut la vision.
