Forum de FilmDeCulte

C'est Portugais et c'est pas joyeux.



L'histoire de Rui qui doit faire face à la mort de son jeune amant, et d'Odete qui déclare être enceinte du défunt.

J'étais resté sur l'impression excécrable de O Fantasma (le film que tu vas voir avec ton plan cul *à chaque type de relation son film* et sa si subtile dernière demi heure où le héros fringué en Catwoman se roulait dans une décharge à ordures le tout dans le noir *moue pincée*), malgré son accueil délirant (et à mon humble avis terriblement disproportionné). Ca sera peut-être le cas ici, c'est mieux, mais c'est pas encore la joie.

Deux récits: celui, cérébral, de Rui, que je trouve assez fort mais qui n'aurait peut-être pas tenu le coup du long-métrage (ou alors ça se serait peut-être transformé en O Fantasma bis, avec alignements complaisants de scènes de cul glauques - on frôle encore le carnaval des pédé, tu seras musclé dans les terrains vagues les saunas les boites à beat). L'acteur à visage préhistorique finit par être assez touchant dans le décalage gueule de bovin et émotion qui palpite, surtout en slip orange devant Diamants sur canapé (genre on est gaulé comme un modèle de Bel Ami en étant avachi à boire et à fumer).

Le deuxième, plus mélo, celui d'Odete, est raté à mes yeux. Sursignifiant, surlourdingue, là où justement le réalisateur dit qu'il n'aime pas les symboliques trop évidentes...bah putain là on est servi rayon pachyderme. C'est surgnifiant dans l'écriture (la scène des bagues sur la tombe et du baiser) et dans la mise en scène (et hop on ajoute un travelling violent là-dessus si tu comprends pas), je passe sur la lourdeur insistante du changement de look. La scène de fin est assez ridicule dans le genre j'appuie bien sur la patafix.

Maintenant il y a aussi un vrai premier degré qui sauve parfois le film. Et puis il faut bien le dire, une façon de filmer ses acteurs, à les rendre sensuels même replié sur une pierre tombale, ou comme le canon (PUTAIN!) sculpté devant les toilettes en début de film (celui qui se fait jeter de la chambre là), là où la pauvre Odete est filmée comme un sac.

Ca sort qu'en janvier donc on a le temps, d'autres l'ont vu à Cannes ou pendant la rétro parisienne?

2-3/6

Et comme c'est fête une filmo spéciale Quinzaine des réals à Cannes 2005!

- ALICE de Marco Martins (Portugal)
- BE WITH ME d'Eric Khoo (Singapour)
- CACHE-CACHE d'Yves Caumon (France)
- CRONACA FAMILIARE de Valerio Zurlini (Italie)
- CRYING FIST de Ryo Seung-Wan (Corée du Sud)
- DOUCHES FROIDES d'Antony Cordier (France)
- FACTOTUM de Bent Hamer (Norvège)
- GEMINIS d'Albertina Carri (Argentine)
- GUERNSEY de Leopold Nanouk (Pays-Bas)
- JAZIREH AHANI de Mohammad Rasoulof (Iran)
- KEANE de Lodge H. Kerrigan (Etats-Unis)
- LA MOUSTACHE d'Emmanuel Carrère (France)
- ODETE de Joao Pedro Rodrigues (Portugal)
- RIDE THE HIGH COUNTRY de Sam Peckinpah (Etats-Unis)
- ROOM de Henry Kyle (Etats-Unis)
- SEVEN INVISIBLE MEN de Sharunas Bartas (Portugal)
- SISTERS IN LAW de Kim Longinotto et Florence Ayisi (Royaume-Uni)
- TBILISI-TBILISI de Levan Zakareishvili (Géorgie)
- THE BURIED FOREST de Kohei Oguri (Japon)
- THE PRESIDENT'S LAST BANG d'Im Sang-Soo (Corée du Sud)
- TRAVAUX, ON SAIT QUAND CA COMMENCE... de Brigitte Roüan (France)
- WHO'S CAMUS ANYWAY de Mitsuo Yanagimachi (Japon)
- WOLF CREEK de Greg McLean (Australie)

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Doll, it's a heartbreaking affair

6- BE WITH ME d'Eric Khoo (Singapour)
La critique demain, c'est sublime *mais pourquoi c'était pas en sélection officielle?*

5- DOUCHES FROIDES d'Antony Cordier (France)
Premier film très touchant *oui c'est de la review télépoche*

4- GEMINIS d'Albertina Carri (Argentine)
hop

4- KEANE de Lodge H. Kerrigan (Etats-Unis)
Eprouvant *il aurait pas résisté à Cannes celui-là*

4- LA MOUSTACHE d'Emmanuel Carrère (France)
Tout est beau et fort mais un détail me frustre *je sais pas encore pourquoi*

2-3- ODETE de Joao Pedro Rodrigues (Portugal)
Bon ben voilà

3- ROOM de Henry Kyle (Etats-Unis)
Bien troussé mais un peu vain

2- THE BURIED FOREST de Kohei Oguri (Japon)
Mignon mais ultimate dodo

5- THE PRESIDENT'S LAST BANG d'Im Sang-Soo (Corée du Sud)
Brillant et c'est à l'affiche paf

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Doll, it's a heartbreaking affair

plutôt curieux de voir ça... bonne critique dans libé si je ne m'abuse...

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Mais c'est very Gégé Lefort quand même (d'ailleurs il avait adhauré son précédent je crois, tu l'as vu tiens?).

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Doll, it's a heartbreaking affair

je sais plus, c'était quoi?

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O Fantasma pardi *bah lol j'en parle juste au dessus uhuh*

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Doll, it's a heartbreaking affair

ah ben pas vu, alors...

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Ah là je suis bien d'accord. Quelle horreur ce truc, et acclamé en plus.

J'en ai même ajouté un "c" à exécrable tellement ça l'était humpf. Alors souvenir souvenir, l'accueil critique (spéciale dédicace à celle de l'éternel Jean-Philou)

http://www.allocine.fr/film/revuedepresse_gen_cfilm=27838.html

"Chef d'oeuvre de la culture gay" qu'on te dit.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Ok, allons-y !

- ALICE de Marco Martins (Portugal)
2/6, c'est presque la même histoire que Keane, la ville est bien filmée, mais c'est assez chiant.

- BE WITH ME d'Eric Khoo (Singapour)
5/6, Une splendeur que je dois aller revoir.

- CRYING FIST de Ryo Seung-Wan (Corée du Sud)
3/6, pas trop mal, mais long, trop long... Choi Min-Sik est grand.

- DOUCHES FROIDES d'Antony Cordier (France)
4/6, quelques maladresses mais un bon premier film sur les ados...

- FACTOTUM de Bent Hamer (Norvège)
3/6, du Bukowski adapté un peu trop platement, Matt Dillon est bien.

- GEMINIS d'Albertina Carri (Argentine)
0/6, chiant et mal filmé...

- JAZIREH AHANI de Mohammad Rasoulof (Iran)
Film iranien, j'ai dormi, pas de note.

- KEANE de Lodge H. Kerrigan (Etats-Unis)
6/6, une baffe.

- LA MOUSTACHE d'Emmanuel Carrère (France)
4/6, voir topic.

- ODETE de Joao Pedro Rodrigues (Portugal)
5/6, j'avais beaucoup aimé, c'est quelque part entre ridicule et sublime, toujours sur la corde raide.

- RIDE THE HIGH COUNTRY de Sam Peckinpah (Etats-Unis)
6/6, Peckinpah est grand. (mais bon, c'était une reprise, ça)

- TBILISI-TBILISI de Levan Zakareishvili (Géorgie)
Sorti au bout de dix minutes, pas du tout in the mood for ce truc.

- THE BURIED FOREST de Kohei Oguri (Japon)
Sorti au bout de dix minutes, pas du tout in the mood for ce truc.

- THE PRESIDENT'S LAST BANG d'Im Sang-Soo (Corée du Sud)
5/6, impressionnant

- TRAVAUX, ON SAIT QUAND CA COMMENCE... de Brigitte Roüan (France)
3/6, sympa mais trop hystérique..

- WHO'S CAMUS ANYWAY de Mitsuo Yanagimachi (Japon)
5/6, l'un des joyaux de la Quinzaine. Chronique attachante sur des étudiants en ciné...

- WOLF CREEK de Greg McLean (Australie)
2/6, Survival sans grand intérêt, malgré une fin assez brutale

FDC te sert aussi de guide Têtu

http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1324



LES NOCES FUNEBRES

Cinq ans après le pachydermique O Fantasma, Odete, qui aurait pu porter le même titre, s’attache à une narration plus conventionnelle autour des fantômes d’un amour qui refuse de faire son deuil. Où la pluie continue à tomber sur le trottoir, quand les comprimés blancs pour s’endormir sont éparpillés sur le lit un peu vide. Le récit est tranché en deux, l’un, aux drames artificiels et aux symboles de plomb, relit péniblement son Vertigo du point de vue d’une paumée qui pose sur ses épaules fragiles les anciens vêtements d’un défunt pour s’y réfugier, quand elle ne s’endort pas dans un cimetière, comme une réminiscence de la décharge d’O Fantasma. L’autre, plus touchant, narre l’affliction d’un amoureux plongé dans une solitude qui lui dévore sa peau nue, poupon au corps bodybuildé que Rodrigues encense comme il canonise en début de film le dos et la chute de reins d’un Adonis statufié. Le réalisateur trempe alors son film dans un érotisme dont l’éclat se heurte à la glace de la rupture ou de la mort comme des poupées dans un crash automobile. Dommage qu’Odete ne s’embarrasse d’une mise en scène parfois appuyée, ou d’une fin surlignée, à la limite du ridicule, là où le trajet silencieux d’une alliance donnait le 'la' sur ce qu’il advient des cœurs broyés.

3/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Comme on l'avait vu ensemble (*aaah, notre première séance ciné à tous les deux*), je dois donc en déduire que j'étais un plan cul ? Ah, si j'avais su...

Ah oui? *fouille dans sa mémoire* ah oui. Ah bah c'était bien choisi dis donc.



Ah non je suis pas comme ça moi. Juste un Letton qui passe les années bisextiles.

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Doll, it's a heartbreaking affair

La belle introduction (sa réduction à quelques éléments essentiels, le beau trajet d'une étreinte à l'autre, le face à face au sang craché) fait partie des choses qui continuent à me donner l'impression que Rodrigues peut être un réal très solide quand il le veut, et notamment quand il est dans ce premier degré brut (une histoire d'amour, point).

Mais le court-métrage qu'est cette histoire se devait apparemment d'être un long, et le personnage d'Odete, chargé de remplir les trous, ramène avec elle tous les stigmates du ciné de festival. L'hystérie, le symbole sursignifiant, le comportement absurde, le glauque, le complaisant... Il y a quelque chose de très ingrat, je trouve, chez ce personnage féminin dont on sent bien qu'il ne sert finalement qu'à être le trait d'union utilitaire entre les deux amants masculins, le mort et le vivant, et qui finit pourtant par phagocyter tout le film. Son histoire à elle, celle de la grossesse nerveuse, est un récit totalement détaché de ce qui peut secouer le film, ou qui s'y colle en tout cas de manière bien trop théorique, comme un grosse métaphore ambulante et embarrassante. Truc révélateur, je trouve : de tous les personnages filmés, c'est le seul qui n'est pas désirable. C'est un cadavre. Enfin bref, ce que le réal fait de ce perso et de cette actrice, et du seul pôle féminin du film en passant, je trouve ça assez moche.

Rodrigues reste expert dans cette espèce de sensualité crue et macabre tout au long de son film, qui maintient une sorte de tension, mais qui donne aussi l'impression qu'on tient le spectateur par la bite pour ne pas lui laisser voir que, pendant ce temps, se déroule sous ses pieds le petit programme illustré du film-d'auteur-européen-morne-glauque-et-signifiant.