Forum de FilmDeCulte

Critique:

Le pari était audacieux, inédit en France: faire un thriller politique autour d’un président fictif. Seul souvenir un tant soit peu récent: Le Bon Plaisir avec son simili-Mitterrand, film par ailleurs incroyablement osé pour l’époque. Ici, Lionel Delplanque prend une approche plus américaine que Francis Girod en mettant en scène un président froid, cynique, qui règne sur un Elysée digne d’un film de genre. Le pouvoir n’est presque jamais représenté en France, et Delplanque s’y lance à fond avec des thématiques (une manipulation au sommet de l’état) et une facture visuelle (clair-obscur crépusculaire) que l’on n’a pas l’habitude de voir de ce côté-ci de l’Atlantique. Le film joue sur l’affrontement entre deux personnages: le Président, Albert Dupontel, qui n’est jamais nommé; et Mathieu, un jeune idéaliste au passé trouble, Jérémie Rénier, qui en vient à travailler pour lui. A la fois fasciné et dégoûté par le Président, Mathieu est notre fenêtre dans l’intimité du chef de l’état et des multiples machinations qui s’y déroulent: son passé trouble en Afrique, sa relation avec son mentor, Claude Rich, les imbroglios judiciaires auxquels il est mêlé… Dupontel et Rénier excellent dans deux rôles complémentaires, miroir l’un de l’autre.

Ce qui fait l’intérêt du film est aussi l'une de ses faiblesses: le titre du film est presque son synopsis. En voulant remplir ce vide monumental qui existe en France sur ce type de sujet, Delplanque a peut-être vu un peu trop grand, ou plutôt trop vaste. Le film aborde presque tous les problèmes que pourraient rencontrer un président, fût-il réel ou fictif: l’enjeu de la réélection, le risque de se faire destituer, la tentative d’assassinat, les accusations de magouilles... Delplanque réalise un film sur le fait d’être président plutôt que de prendre son personnage comme point de départ d’une narration précise. Ce n’est pas un mal en soi, mais on pourrait trouver que l’absence de véritable contexte politique (mis à part quelques références au passé français en Afrique) enlève un poil de son piquant au film et risque de frustrer dans un monde où le moindre épisode de A la Maison-Blanche aborde de front d’épineux problèmes, en nommant les partis et leurs positions. C’est pour ça qu’au final, la véritable réussite du film tient surtout dans ses personnages secondaires, Claude Rich bien sûr, toujours excellent, mais surtout celui de la fille du Président, Nahéma, interprétée par Mélanie Doutey. Son interaction avec son nouvel ami, Jérémie Rénier, et son président de papa, la manière dont elle se trouve tiraillée entre les deux, donne lieu aux moments les plus forts du film. L’ensemble est ambitieux et le pari, malgré quelques points de détails frustrants, est réussi. Président n’est pas une révolution, mais bien une évolution, preuve que notre frilosité française disparaît peu à peu.

Donc pour résumer, c'est bien, mais c'est FRUSTRANT ! Mais c'est bien. Mais c'est frustrant. Mais bon c'est quand même bien.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

en tout cas le démarrage en salle est timide, est-ce que ça va inciter à continuer dans cette voie si le film se plante...

y'a le Onteniente avec Tapie qui devrait sortir.

Y a aussi le Niels Arestrup avec Yvan Attal, LE CANDIDAT, qui sort... en août 2007.

Ahah sacrés français vous êtes vraiment les meilleurs !

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

yes! et le honteniente avec tapiiiiiiiie!!!

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On s'en fout, on a toujours nos bons vieux chansonniers.

c'est là que je me rends compte que ça fait longtemps que j'ai pas ouvert un pariscope

tiens je viens de lire l'interview de Delplanque, et juste pour corroborer un truc: le téléfilm de Thomas Vincent sur le SAC est le truc le plus impressionnant que j'ai vue dans le genre récemment, ça aurait presque mérité la sortie salle.

Je l'ai pas vu malheureusement. J'ai juste vu le RAINBOW WARRIOR.

Et oui tiens, pub: mon entretien avec l'ami Lionel Delplanque, pour ceux que ça intéresse:
http://www.filmdeculte.com/entretien/president.php

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Peut être des bébés spoilers dedans.

J'ai trouvé ça assez décevant.

Si les acteurs sont dans l'ensemble excellents (Dupontel souvent au top, parfois pas terrible, Renier toujours pile-poil) le problème vient je pense de l'écriture. Le personnage de Renier a une évolution qu'on ne voit pas réellement à l'écran et ses "revirements" sont difficilement crédibles (la scène d'engueulade avec Doutey, la scène avec la rousse...). D'ailleurs, ce personnage de la rousse ne rime pas à grand chose. L'histoire du "dossier", de son vol et de sa récupération sont gérées en deux coups de cuiller à pot alors qu'il s'agit probablement du vrai seul revirement important pour Renier. En fait, tout ce qui touche la "contamination du pouvoir" n'est pas particulièrement bien rendu. C'était a priori une belle intention, mais ça ne se voit pas réellement. Bref. A coté, y'a de belles choses comme toute la retranscription du cabinet présidentiel, de son ambiance et de ses protagonistes (Berroyer, c'est yeah!). Et puis y'a certain plans très bien sentis (la dernière scène notamment).

Donc c'est intéressant mais c'est assez raté comme "thriller politique à la française".

C'est moi ou Jérémy Rénier joue peu ou prou toujours le même rôle?

en même temps il devient souvent un enfoiré à la fin de ses films...

Alors mon problème avec ce film c'est que jamais, jamais, Dupontel ne m'a paru crédible en Président. L'image ne passe pas. C'est sa voix principalement, son attitude, son style qui ne colle jamais avec l'image de l'homme d'Etat.

Alors du coup, le film passe un peu à la trappe, sauf par moments réussis (avec sa musique pompée sur le Shore de The Game, déjà pompée sur une autre BO, mais la présence White Rabbit me met immédiatement ce film dans la tête). Claude Rich est excellent et son jeu renforce sérieusement le film. Il y a de beaux passage de mise en scènes (la scène avec le grand discours), des essais permanent extrèmement louables, le réalisateur digérant pas mal d'influences plus visibles par le décalage que par le copier collé de scènes.

Un film intéressant mais pas abouti, plombé par son incapacité à exploser et à rendre un ensemble solide.

3/6

Entierement d'accord avec toi et c'est là mon plus gros souci avec ce film : DUPONTEL. Je l'aime bien mais je ne crois pas une seconde à son personnage de président de la république. Son timbre de voix, et son image font que pas une seule seconde je ne suis arrivé a voir le président de la république. Lors de la scene ou il engueule son cabinet je m'attendais presque a le voir sortir une pelle et les fracasser un par un.
Le reste du casting ne m'a pas convaincu plus que ca (a part claude rich, même si son personnage est un peu trop exagéré a mon gout), berroyer en particulier.
Cela ajouté a une intrigue pas assez prenante et ca fait une belle deception.

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bon ben plouf, hein, incompréhension abyssale: l'impression qu'une fois le titre posé, le film a déjà tout donné de sa prétendue audace.
La faute à un peu tout (les acteurs jouent globalement faux -- à commencer par Dupontel qui, comme le film, n'arrive jamais à se définir un ton propre --, la réa est inexistante -- super la caméra qui vole, mais y'a rien à filmer! -- pas de rythme, montage walou), mais surtout à une écriture désastreuse, qui fait qu'au bout de quarante minutes, le film n'a pas commencé... Et que je sors donc de la salle, parce que fatigue convalescente ne nécessite pas de s'emmerder comme un rat mort à ne pas voir le moindre embryon d'histoire, à n'entendre que des dialogues supra-convenus... Du rien super-agaçant. Je comprends pas que dès la lecture du script personne ne soit intervenu... En gros, qu'a foutu le producteur?

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