Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)
https://forum.plan-sequence.com/the-croods-kirk-micco-chris-sanders-2013-t16230-30.html
Page 3 sur 4

Auteur:  rotary [Bot] [ 07 Mai 2013, 00:19 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Tom a écrit:
Que le scénario ait pris une part moins importante dans les films hollywoodiens récents, c'est un fait, mais c'est pas ça qui fait qu'ils sont moins narratifs. La scène de la jeune fille qui monte en haut de la falaise, sur le papier c'est rien, mais l'ivresse de la mise en scène raconte ce qu'il faut nous raconter à ce moment là pour que la scène fonctionne. En l’occurrence, les scènes les plus riches du films ici sont loin d'être les plus scénarisées.
Les travers des Croods, notamment dans sa dernière partie, ou dans ses scènes émotion en général (ne serait-ce que le fait qu'on les pense comme des "scènes émotion"), sont un problème lié au projet dans son ensemble.

A moins que tu expliques ce que tu entends par un film "narratif" et une scène "plus scénarisée", je ne peux répondre. Mais ton précédent message était clair :
Tom a écrit:
rapide : c'est carrément devenu hystérique / tout à 200 à l'heure / le décor se casse par pans entiers / scénar supra-balisé / réchauffé (la famille/le clan face au changement, les archétypes de persos...) / de grosses limites, c'est dans les lignes narratives, et donc émotives / j'ai l'impression de l'avoir vu mille fois, et pour le coup là on est à l'extrême opposé de l'inventivité / Chaque scène "émotion" arrive comme en pack, sans la possibilité de se déplier et de respirer

etc.
Ces commentaires s'appliqueraient à la moitié des blockbusters actuels. Hollywood s'est adapté à l'âge des spectateurs. Les travers que tu vois dans The Croods illustrent une tendance générale du cinéma d'aujourd'hui.


PS : J'aime le cinéma actuel. Il a beaucoup perdu en termes d'épaisseur psychologique et beaucoup gagné en force visuelle. J'aime aussi des films véhiculant des valeurs plus adultes, avec des personnages plus nuancés que des archétypes de BD et des préoccupations plus proches de la réalité. J'aime les deux.

Auteur:  Tom [ 07 Mai 2013, 07:33 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Pour moi,
Narratif = l'art de raconter une histoire
Scénario = l'un des nombreux outils à disposition pour raconter cette histoire.

Au cinéma, tout peut participer à raconter une histoire : pour prendre un exemple extrême, on peut changer le sens d'une scène en décidant de la filmer en contre-jour. Quand je dis que le film a des carences narratives, je pointe donc ainsi quelque chose qui dépasse le scénario de base (sans nier les problèmes internes à celui-ci), et qui tient aussi à la manière dont les réals ont approché ce récit, la manière dont ils le manient. Quand je dis que l'émotion arrive en scène-packs, c'est pour le coup un truc à imputer autant aux réals qu'aux scénaristes... Je ne pense pas que le déchaînement visuel dont on parle ici soit gratuit : lui aussi te présente les évènements sous un certain angle qui les fait parler (c'est particulièrement clair dans la première attaque hystérique pour trouver de la nourriture, qui n'a de légitimité et de sens que parce qu'elle est filmée ainsi).

Qu'il y ait ces dernières années une mise en valeur de la mise en scène (qui devient ostentatoire, hurlante) par rapport aux films hollywoodiens plus sobres des années 80-90, pourquoi pas, mais ce n'est qu'une reconfiguration. C'est pas ça qui empêchera les films de raconter quelque chose. Qu'ils y réussissent ou pas, après, c'est un autre problème.

Auteur:  Tetsuo [ 07 Mai 2013, 08:28 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

rotary [Bot] a écrit:
Ces commentaires s'appliqueraient à la moitié des blockbusters actuels. Hollywood s'est adapté à l'âge des spectateurs. Les travers que tu vois dans The Croods illustrent une tendance générale du cinéma d'aujourd'hui.


PS : J'aime le cinéma actuel. Il a beaucoup perdu en termes d'épaisseur psychologique et beaucoup gagné en force visuelle. J'aime aussi des films véhiculant des valeurs plus adultes, avec des personnages plus nuancés que des archétypes de BD et des préoccupations plus proches de la réalité. J'aime les deux.


Mais ça c'est quand même un gros lieux commun, c'est à dire que non seulement c'est plutôt insipide comme pensée mais surtout c'est faux et très réducteur (pour le cinéma contemporain et classique). Et j'aime bien le raccourcis des années 50 sur les "achétypes de BD".

Auteur:  Tetsuo [ 07 Mai 2013, 08:45 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Tom a écrit:
Au cinéma, tout peut participer à raconter une histoire : pour prendre un exemple extrême, on peut changer le sens d'une scène en décidant de la filmer en contre-jour.


Mmmm, faudrait que tu précises ce que tu appelles "sens". Pour moi un homme qui étrangle une femme, ça reste un meurtre que ce soit en contre-plongé ou en vue subjective. La réalisation fait ressortir certains aspects, peut nous faire comprendre des choses qu'on ne capterait pas de l'extérieur, mais je ne vois pas en quoi elle pourrait en changer "le sens". Où alors on parle du sens général sur film ?

Auteur:  Tom [ 07 Mai 2013, 18:53 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Tetsuo a écrit:
Tom a écrit:
Au cinéma, tout peut participer à raconter une histoire : pour prendre un exemple extrême, on peut changer le sens d'une scène en décidant de la filmer en contre-jour.


Mmmm, faudrait que tu précises ce que tu appelles "sens", ce qui est le principal. Pour moi un homme qui étrangle une femme, ça reste un meurtre que ce soit en contre-plongé ou en vue subjective. La réalisation fait ressortir certains aspects, peut nous faire comprendre des choses qu'on ne capterait pas de l'extérieur, mais je ne vois pas en quoi elle pourrait en changer "le sens". Où alors on parle du sens général sur film ?

Ça change surtout le sens que le film a envie de donner à cet acte (un meurtre en soi c'est pas une histoire, ça raconte rien : c'est un fait). Pour reprendre l'exemple extrême de mon contre-jour, d'un plan en ombres chinoises : si les deux seuls contre-jours de ton film c'est, par exemple, la naissance de cette femme et le moment où son mari l'étrangle, ça crée forcément narration et ça raconte quelque chose (ça te fait d'abord voir le meurtre comme la clôture d'une vie, avant d'insister sur l'acte, sur l'assassin, etc.). Je pense que l'approche de ta scène, qu'elle quelle soit (même sobre), la mettra toujours en perspective : est-ce que ce meurtre est conceptualisé ou vécu sensoriellement, quelle place lui donne la structure de la scène, quel temps on lui accorde et comment, etc.

Je veux pas nier l'importance du scénar, de sa dramaturgie interne, au contraire : je suppose simplement qu'il n'est pas dissociable de sa mise en scène ; qu'il n'est qu'un élément de mise en scène comme un autre, en somme (je précise que j'entends "mise en scène" au sens large : soit la gestion de tout ce qui compose le film selon une cohérence, celle du réal et de ce qu'il veut faire porter. Pour le dire autrement, le réal à mon sens c'est d'abord la personne garante de la cohérence du film). Le scénar des Croods, concrètement, on ne peut avoir une idée précise de ce qu'il est en soi, l'étudier comme un élément sécable et isolé, puisqu'on ne peut se l'imaginer (lui et ce qu'il raconte) que via le film dont il est issu, et qui lui a déjà donné une direction.

On a déjà eu cette discussion en fait, je crois.

Auteur:  rotary [Bot] [ 07 Mai 2013, 22:33 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Tetsuo a écrit:
Mais ça c'est quand même un gros lieux commun, c'est à dire que non seulement c'est plutôt insipide comme pensée mais surtout c'est faux et très réducteur (pour le cinéma contemporain et classique). Et j'aime bien le raccourcis des années 50 sur les "achétypes de BD".

Rien à voir avec les années 50. Quand au reste, ce n'est hélas ni faux, ni réducteur.

Tom a écrit:
Ça change surtout le sens que le film a envie de donner à cet acte (un meurtre en soi c'est pas une histoire, ça raconte rien : c'est un fait). Pour reprendre l'exemple extrême de mon contre-jour, d'un plan en ombres chinoises : si les deux seuls contre-jours de ton film c'est, par exemple, la naissance de cette femme et le moment où son mari l'étrangle, ça crée forcément narration et ça raconte quelque chose (ça te fait d'abord voir le meurtre comme la clôture d'une vie, avant d'insister sur l'acte, sur l'assassin, etc.). Je pense que l'approche de ta scène, qu'elle quelle soit (même sobre), la mettra toujours en perspective : est-ce que ce meurtre est conceptualisé ou vécu sensoriellement, quelle place lui donne la structure de la scène, quel temps on lui accorde et comment, etc.

Je veux pas nier l'importance du scénar, de sa dramaturgie interne, au contraire : je suppose simplement qu'il n'est pas dissociable de sa mise en scène ; qu'il n'est qu'un élément de mise en scène comme un autre, en somme (je précise que j'entends "mise en scène" au sens large : soit la gestion de tout ce qui compose le film selon une cohérence, celle du réal et de ce qu'il veut faire porter. Pour le dire autrement, le réal à mon sens c'est d'abord la personne garante de la cohérence du film). Le scénar des Croods, concrètement, on ne peut avoir une idée précise de ce qu'il est en soi, l'étudier comme un élément sécable et isolé, puisqu'on ne peut se l'imaginer (lui et ce qu'il raconte) que via le film dont il est issu, et qui lui a déjà donné une direction.

Je suis d'accord. Comme toi, je suis pas très emballé par le fait de séparer script et forme. Tu peux attribuer la tendance générale du cinéma actuel à l'un, à l'autre, ou au deux. Mais le résultat, que tu regrettes dans The Croods, n'est qu'un des multiples exemples de cette tendance.

Auteur:  Tetsuo [ 08 Mai 2013, 08:08 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

rotary [Bot] a écrit:
Rien à voir avec les années 50. Quand au reste, ce n'est hélas ni faux, ni réducteur.


Quand tu auras démontré que tu connais un peu le cinéma autrement que par des généralités bidons, on en reparlera.

Auteur:  Karloff [ 08 Mai 2013, 08:31 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

J'aime beaucoup comme à chaque discussion tu sors l'argument du 't'y connais rien au cinéma, tralalalalalère'. Sois pédagogue, c'est plus intéressant.

Auteur:  Tetsuo [ 08 Mai 2013, 09:52 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Tom a écrit:
Ça change surtout le sens que le film a envie de donner à cet acte (un meurtre en soi c'est pas une histoire, ça raconte rien : c'est un fait). Pour reprendre l'exemple extrême de mon contre-jour, d'un plan en ombres chinoises : si les deux seuls contre-jours de ton film c'est, par exemple, la naissance de cette femme et le moment où son mari l'étrangle, ça crée forcément narration et ça raconte quelque chose (ça te fait d'abord voir le meurtre comme la clôture d'une vie, avant d'insister sur l'acte, sur l'assassin, etc.). Je pense que l'approche de ta scène, qu'elle quelle soit (même sobre), la mettra toujours en perspective : est-ce que ce meurtre est conceptualisé ou vécu sensoriellement, quelle place lui donne la structure de la scène, quel temps on lui accorde et comment, etc.


D'accord, donc on parle bien de sens sur la globalité du film, pas tellement le sens de la scène en soi.

Citation:
Je veux pas nier l'importance du scénar, de sa dramaturgie interne, au contraire : je suppose simplement qu'il n'est pas dissociable de sa mise en scène ; qu'il n'est qu'un élément de mise en scène comme un autre, en somme (je précise que j'entends "mise en scène" au sens large : soit la gestion de tout ce qui compose le film selon une cohérence, celle du réal et de ce qu'il veut faire porter. Pour le dire autrement, le réal à mon sens c'est d'abord la personne garante de la cohérence du film). Le scénar des Croods, concrètement, on ne peut avoir une idée précise de ce qu'il est en soi, l'étudier comme un élément sécable et isolé, puisqu'on ne peut se l'imaginer (lui et ce qu'il raconte) que via le film dont il est issu, et qui lui a déjà donné une direction.


Ca je suis entièrement d'accord. Pour moi la dissociation fond/forme ne veut même rien dire.

Citation:
On a déjà eu cette discussion en fait, je crois.


Peut-être, et ça a dû se terminer par moi te disant "t'y connais rien au cinéma, tralalalalalère", comme à chaque fois...

Auteur:  Tom [ 08 Mai 2013, 12:50 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

C'était exactement : "Je ne crois pas au débat, je ne pense pas qu'on puisse prêcher autre chose qu'un convaincu".

L'enthousiasme habituel, quoi :D

Auteur:  rotary [Bot] [ 08 Mai 2013, 17:05 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Tetsuo a écrit:
Quand tu auras démontré que tu connais un peu le cinéma autrement que par des généralités bidons, on en reparlera.

On va faire ça.

Auteur:  Tetsuo [ 09 Mai 2013, 19:45 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Tom a écrit:
C'était exactement : "Je ne crois pas au débat, je ne pense pas qu'on puisse prêcher autre chose qu'un convaincu".

L'enthousiasme habituel, quoi :D


Oui, ça par contre, je l'ai dit. :D

Auteur:  Baptiste [ 09 Mai 2013, 21:25 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Ce qui est totalement faux, soit dit en passant :)

Auteur:  Film Freak [ 09 Mai 2013, 21:26 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Sur ce forum? Pas vraiment.

Auteur:  Baptiste [ 09 Mai 2013, 21:36 ]
Sujet du message:  Re: The Croods (Kirk de Micco, Chris Sanders, 2013)

Film Freak a écrit:
Sur ce forum? Pas vraiment.


Ca se discute, mais je crois qu'il parlait en général.

Mais honnêtement, même sur ce forum, le débat peut faire changer d'avis, pour moi par exemple depuis que je suis ici il me semble avoir pas mal pris en compte les avis des uns et des autres pour me faire mon idée sur les choses. Personne n'avoue sur le coup changer d'avis ou évoluer, mais sur le moyen long terme le débat a souvent des effets.

Page 3 sur 4 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/