Film Freak a écrit: Sinon, perso, faut que je le revoie (faut que je me refasse les 6 derniers Spielberg avant MUNICH), mais avec mes deux visions, même si ça passe mieux...je trouve le film trop "borderline"...enfin je conçois qu'on puisse adhérer à 1000% et je conçois qu'on puisse ne pas accrocher jusqu'à trouver ça carrément foireux...c'est trop bizarre, trop décalé, trop pas homogène, etc...et du coup, c'est également super riche, et en fait, tous les pas de travers sont pensés, réalisés, délibérés...c'est totalement maîtrisé en fait, et c'est un très, très bon film...mais bon...pour moi, le film aurait été parfait s'il s'était arrêté avec David coincé au fond de l'océan, priant à l'infini...je comprends l'épilogue, je comprends son propos, son sens, sa place dans l'histoire, et même si elle est, en réalité, sombre quand on y pense, ben j'aurai (mais ça c'est vraiment subjectif, c'est pas un reproche) préféré que ça finisse plus haut quoi...
En dehors de ça, d'un point de vue objectif, le film partait pas gagnant et s'en est pris un peu beaucoup dans la gueule pour rien...déjà Spielberg s'en prend parfois dans la gueule de manière gratos, ensuite, il reprenait un projet de Kubrick qui venait de caner, et puis il livre pas facile d'accès et plus subtil qu'on ne le croit...je pense que beaucoup n'ont pas fait l'effort de le comprendre...on voit de la guimauve là où il y a en fait une exacerbation d'un univers factice, on voit de la naïveté là où il n'y a qu'un point de vue d'enfant, on voit des aliens là où il y a des robots...
Ca va être très con à dire mais moi, je préfère quand il fait plus simple, Spielberg...lol...enfin disons que justement, tout ce jeu autour du froid et du factice dans A.I., bah perso, ça me bloque dans mon élan émotionnel et du coup, ça me touche moins que...chais pas, RENCONTRES DU 3e TYPE, E.T. ou JURASSIC PARK (pour ce qui est du merveilleux) et EMPIRE DU SOLEIL, SCHINDLER et CATCH ME IF YOU CAN (pour ce qui est du dramatique).
J'allais écrire un avis après l'avoir revu hier et je me rends compte que tout ce que j'allais dire, je l'avais déjà dit ici.
Puis dans la section Tops aussi :
Citation: Artificial Intelligence: AI (2001)
Probablement un des films les plus bizarres du bonhomme, partagé entre sa propre sensibilité d'antan, sa sensibilité à venir, et l'ombre de Kubrick. Reste une oeuvre d'une beauté et d'une cruauté surprenante mais du coup légèrement confondante. C’est pourquoi, malgré 3 visions, je ne suis pas à fond comme le sont beaucoup de gens. Et je m'en excuse. 5/6
Mais bon, détaillons.
Malgré chaque nouvelle vision, je trouve le film - pour le dire vulgairement - définitivement trop chelou et trop froid pour me toucher complètement.
C'est un film dont j'apprécie l'intellect.
J'aime, j'admire ce que le film est en théorie, toutes les thématiques, tout ce qu'il traite (cf. le message de The Scythe-Meister dans les premières pages du topic).
Je comprends et j'admire les parti-pris radicaux pour les représenter (cette première partie qu'on a qualifié de "kubrickienne").
J'adore voir comment Spielberg revisite son cinéma, dans le fond (l'holocauste, l'abandon parental, la communication, le retour à la maison, etc.) comme dans la forme (la Lune, les "aliens"), tout le long.
J'aime comme y transpirent les codes du conte de fées (Dr. Know!) et les questions de pure SF (l'intro qui pose le problème).
Mais pour un film qui parle tant d'amour, de notre capacité à aimer, de notre besoin d'aimer, et d'être aimé, jusqu'où on est prêt à aller pour une preuve d'amour, etc., je ne suis que rarement ému.
Peut-être un jour verrai-je la lumière, peut-être que le temps et l'âge et l'expérience m'apporteront la maturité nécessaire pour adhérer pleinement à l'étrange émotion dégagée par le film...
Au demeurant, c'est un peu les montagnes russes pour moi...tantôt je suis à fond dedans (en gros, le segment central, dès qu'apparaît Gigolo Joe jusqu'à l'amphibicoptère coincé devant la Fée Bleue, en passant par la Flesh Fair et Rouge City), tantôt je décroche (le premier acte qui s'apparente davantage à un thriller horrifique avec enfant démoniaque qu'à E.T.), il y a des scènes que je trouve déchirantes (l'abandon dans la forêt) mais d'autres qui devraient me faire pleurer me laisse circonspect (tout le dernier acte, même si j'aime "l'idée", une fois de plus).
Je devrais m'identifier à fond à David mais il m'est presque antipathique par moments, comme les parents (alors que j'adore Joe et Teddy).
Donc voilà, ça reste un film que je trouve précieux, et riche et intelligent...mais trop froid pour m'avoir à 100%.
Mais je perd pas espoir.
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Du coup j'étais passé à côté de l'émotion de la vraie fin. Mais la deuxième vision a rattrapé le coup.