Musique totalement fascinante et pourtant je n'aurais jamais pensé apprécier ce tchac-poum synthétique qui sonne comme si on était en 86 - et participe un peu de l'ambiance eighties du film : j'ai souvent repensé à un polar des frères Coen 1ère période comme "Blood Simple" mais sans l'humour ou au Jarmush de l'époque Mystery Train-A night on earth.
Mais j'adore comment la musique se rend totalement indispensable au personnage de Gosling avec ces choeurs féminins qui lui susurrent à l'oreille et cette rythmique synthétique suffisamment rapide pour la conduite mais pas trop hystérique. C'est de la musique parfaite pour un solitaire en bagnole en pleine regression intra-uterine
Le reste du film me parle moins. Ryan Gosling dans la première partie est convaincant avec son sourire à la limite de l'autisme et sa semi-incapacité à vivre son histoire naissante. Quand il prend les choses en main, c'est assez épouvantable - la scène du motel où il menace sa complice de fait avec son doigt ganté pointé sur elle est presque génante. Carey Mulligan est adorable mais elle disparait aux deux tiers du film et on ne la revoit que pour une scène de l'ascenseur pour le coup aussi extraordinaire que mal branlée sur le plan du récit. Et puis je n'ai jamais aimé les plans trop chiadés avec des éclairages bizarres, là il y en a plein surtout dans l'appartement de Carey Mulligan avec des clairs obscurs que je trouve fatiguants à regarder et surtout pas utiles (la scène où le petit lui donne la balle est emblématique à cet égard, on n'y voit rien).
Bel objet, BO à tomber mais il y a encore de sacrés défauts.