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La Villageoise (Emilio Fernández - 1949)
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Auteur:  Tom [ 19 Mai 2011, 22:55 ]
Sujet du message:  La Villageoise (Emilio Fernández - 1949)

Pueblerina en VO

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À sa sortie de prison, le paysan Aurelio Rodríguez retourne dans son village natal, à la recherche de sa femme. Celle-ci, retirée du monde avec son enfant née d'un viol, repliée et honteuse, refuse de parler à quiconque...


C'est toujours étrange de partir à la découverte d'un classicisme étranger aux USA, de voir ce que ça change, ce que ça a de particulier. Évidemment, un film d'un cinéaste n'est pas forcément représentatif, mais voilà, c'est intriguant.

Le film est plutôt bon : c'est un mélo au récit extrêmement épuré, calme et aéré, d'une grande attention pour ses personnages, maniés comme des objets délicats. Le film leur fait rarement violence (la prison, le viol, tout cela est derrière eux), et c'est la douceur de l'ensemble qui marque avant tout. Ça crée des scènes belles et lumineuses (le retour au pays en charrette, le face à face à la rivière, les croisements en ville), mais aussi un peu d'ennui, tant le scénario maintient un peu artificiellement les conditions du mélo faute d'action : beaucoup de choses liées aux choix arbitraires des personnages, à leur volonté de subir quand ils pourraient réagir, dans une série de renoncements qui leur retire leur intelligence - envie de les secouer tout le temps. L'extrême douceur se fait parfois niaiserie, aussi, quand les dialogues ne savent se départir d'un continuel "je ne te mérite pas " / "au contraire, tu es parfaite", etc.

Mais voilà, malgré ces défauts, le film a un truc, il sait étendre sa chaleur et sa bienveillance (tous les plans sur le gamin, par exemple), dans une approche très légèrement fantastique (ou du moins fantomatique : la femme retirée du monde, la fête vide, l'isolement constant). Le film, dans sa douceur généreuse, a un ton très mélodieux (on chante beaucoup, d'ailleurs, la musique faisant sur certaines scènes la moitié du boulot), et la fin, aussi simple qu'inattendue, vient réveiller un scénario qu'on croyait soumis à un fatalisme plan-plan.

Jolie découverte imparfaite mais prometteuse, qui me donne bien envie d'aller explorer la filmo un peu plus loin.


Et respect à la Cinémathèque pour ses sous-titres magiques traduits par babelfish et ré-orthographiés par une classe de maternelle.

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