Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Enter the Void (Gaspar Noe - 2009)
https://forum.plan-sequence.com/enter-the-void-gaspar-noe-2009-t11726-15.html
Page 2 sur 13

Auteur:  Jericho Cane [ 23 Mai 2009, 16:53 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

"Enter the Void" est clairement ridicule et prétentieux, mais il faut admettre un certain culot dans la forme et je n'arrive pas à détester ce film.

La scène de trip au début est vraiment envoûtante. J'aurais aimé que le film ne soit juste qu'une expérience psychotrope et totalement abstraite car dès qu'il raconte une histoire avec des personnages, Noé devient lourdaud.

2-3/6

Auteur:  The Scythe-Meister [ 23 Mai 2009, 17:54 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Lecerceau a écrit:
Après faut se montrer à la hauteur de ses prétentions mais même dans le cas contraire ca fait au pire un film raté (ce qui est toujours mieux qu'un film banal donc ).


C'est vite dit. On est en droit de plus apprécier un solide métier que des prétentions foireuses.

Auteur:  Le Pingouin [ 23 Mai 2009, 19:12 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

The Scythe-Meister a écrit:
Lecerceau a écrit:
Après faut se montrer à la hauteur de ses prétentions mais même dans le cas contraire ca fait au pire un film raté (ce qui est toujours mieux qu'un film banal donc ).


C'est vite dit. On est en droit de plus apprécier plus un solide métier que des prétentions foireuses.


Je suis d'accord. Je reconnais qu'il faut toujours saluer les intentions, mais bon, après, faut suivre. Tout dépend de ce que tu appelles un film "banal".

Auteur:  Lecerceau [ 23 Mai 2009, 19:58 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

En cinéma le "métier" est quelque chose de très particulier. A partir du moment ou il possède une équipe technique correcte, n'importe quel réalisateur peut réaliser un film "potable" avec des plans léché, et bien carré. C'est ce que j'appelle un film banal. En l'occurence le solide métier est plus assuré par une équipe qui tourne plusieurs films par an que par le réalisateur qui en quelque sorte se fait déposséder de son film car on ne retrouve rien de lui dedans, ou en tous cas rien de particulier ne ressort du film. Je fais une distinction entre le classicisme et la banalité. Par exemple pour moi Barry Lyndon est un film classique au sens fort du terme, tandis que le pianiste de Polanski par exemple est un film banal.

Un film banal est un film qui ne nous fait ni chaud ni froid, ce qui est je trouve la pire insulte que l'on puisse faire à un film. En terme de note sur 6 ca se situe "objectivement " a 3- voir 4/6 , mais dans mon échelle de valeur je transpose ca à 1 ou 2 sur 6. Par contre un film raté serait plutot un film dont l'intention artistique n'est pas tout à fait atteinte mais qui se laisse tout de même apercevoir par bribes plus ou moins forte. Tandis que dans un film banal on ne perçoit même pas cette "intention", ou cette "grâce" latente. J'aime les réalisateurs qui essaient d'atteindre cet état de "grace" que certains ont réussi à atteindre, alors que d'autre ne cherchent même pas à l'atteindre. Toute la différence entre un film banal et un film raté se situe la pour moi; dans un film raté un réalisateur essaie d'atteindre un certain état de grâce mais il se vautre (cependant il en reste des traces), dans un film banal il n'essaie même pas de le faire.

(edit : fautes d'orthographes et de frappes)

Compliqué je sais 8)

Auteur:  Nijal [ 23 Mai 2009, 20:18 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

C'est quand même bien subjectif ce que tu dis (même si c'est intéressant).

Je ne vois pas très bien ce que tu veux dire par "état de grâce".

Auteur:  Art Core [ 23 Mai 2009, 20:29 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Je suis assez d'accord avec Lecerceau, je dois dire.

Auteur:  Mufti [ 23 Mai 2009, 21:14 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Oui... Comme le dit Nijal ce que dit Lecerceau est un peu subjectif et je pense que c'est aussi un peu partial (je pense qu'un réalisateur, même moyen, a plein de possibilités de se rapproprier son film), mais c'est une base de réflexion sur la fabrication du cinéma qui est intéressante.

En tout cas tout ce qui se dit sur ce film est fort excitant. C'est en général quand Bliss parle comme ça des films que je suis le plus susceptible d'être d'accord avec lui... Mais est-ce un film à découvrir plus tard en dehors de la salle obscure?

Auteur:  jiko [ 23 Mai 2009, 21:19 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Mais si l'intention de Noé, c'est bien de "choquer le bourgeois" ? Si son ambition c'est bien un spectaculaire un peu nauséabond avec des cartons "attention vous avez 30 secondes pour quitter la salle" et des longs gros plans sur des écrabouillages de gueule ? Dans ces conditions, que le film réussisse son projet ou non, comment peut il réussir quoi que ce soit à la fin, à part une épate grandiloquente ?
Ce que je veux dire c'est que "sortir des sentiers battus" pour aller direct dans la boue, c'est pas très intéressant. Une prétention ou une intention en soi ça veut rein dire, et parfois là où un réal voit une ambition courageuse on peut y voir une démarche puérile, que celle ci "se rate" ou non n'y change rien.

Auteur:  Lecerceau [ 23 Mai 2009, 21:35 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Nijal a écrit:
C'est quand même bien subjectif ce que tu dis (même si c'est intéressant).

Je ne vois pas très bien ce que tu veux dire par "état de grâce".


Ben ce que je considère comme état de grâce au cinéma, ce sont justement ces séquences ou cet enchainement de séquences particulières, inouïes, sublime , un agencement dans lequel une alchimie étrange s'opère pour conduire (c'est assez difficile à décrire) à une sorte de climax mais pas tant à un climax scénaristique, je parlerai plutot de climax "artistique". L'état dans lequel tout les enjeux émotionnels et formels du film se rejoignent en quelque sorte, une sorte d'extase. C'est un peu comme quand l'on regarde un tableau d'un grand maitre. C'est le syndrome de Stendhal mais appliqué au cinéma. Certains réalisateur n'arrivent à atteindre cet état qu'une fois dans un film, d'autres plusieurs fois, et dans le cas des chefs-d'oeuvres absolu c'est un état qui perdure pendant toute la durée du film. Par exemple pour moi Rydley Scott n'a atteint cet état permanent qu'une fois dans sa carrière, avec Blade Runner (tout les enjeux plastiques et émotionnels du film sont atteint;musique, image,trame, en particulier dans le fameux monologue de Rutger Hauer avant de mourir sur "les ceintures d'Orion" etc,.. un vrai état de Grace). Chez Malick c'est pareil, la mort du soldat Pitt dans la ligne rouge est aussi "un état de grace", on peut revoir la séquence 20 fois elle sera toujours aussi puissante. Le Barry Lyndon de Kubrick est pour moi aussi en état de grace du début jusque la fin. C'est cette sensation en regardant un film ou une séquence de ce film d'avoir atteint les firmaments d'expressivités que permet le cinéma, d'être véritablement au sommet , "l'état de grace" quoi. A partir du moment ou l'on se prétend artiste c'est une démarche naturelle pour moi que de tenter d'atteindre ce "sommet", que l'on soit réalisateur, écrivain, musicien,..

C'est un peu comme quand on écoute un solo de Charlie Parker, y'a un moment ou on se dit "ca y'est il est touché par la Grace". Un film c'est un peu comme un solo de Jazz, soit ca tombe complètement à plat (banal donc), ou soit y'a des touches de style, des fulgurances, des singularités qui font que l'on reconnait un vrai artiste.

Auteur:  DPSR [ 23 Mai 2009, 22:59 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Je suis retourné à Cannes rien que pour celui-là, je l'ai vu, je suis déçu. Malgré une maestria technique bluffante, où tous les 2h40 de plans flamboient de toutes les couleurs chamarrées et eurovision fluo des palettes numériques, Noé se répète et ressasse la réussite d'Irréversible.
Première heure assez molle où la caméra subjective est approvoisée comme une sorte de moustiquaire psychotropodélique attirée par toutes sources de lumière et trous (devine où ça va finir) en racolant un peu surt les spécificités des drogues (teasing ride d'enfer et hallu de folie pour la suite). Deuxième heure (la meilleure) où l'esprit du frère commence à vagabonder dans Tokyo réduite à une nuée de néons, où flashbacks d'enfances s'enchaînent jusqu'à se clasher épileptiquement. Troisième heure provoc un peu vaine dans sa manière d'amener le cul pour le cul pour ensuite se dédouaner en utilisant le même ressort rédemptif habituel chez Noé,
genre la teub dans la chatte à mummy (nouvel argument imparable pour un 6 sur Filmdeculte) mais le test, les ovules, les cordons, les volcans d'Auvergne.


Je n'aime pas mais je ne nie pas l'ambition, qui fait défaut à tout ce que j'ai vu en compet jusqu'à présent, excepté la leçon de mise en scène radicale de Kinatay.

2/6

Auteur:  Tetsuo [ 24 Mai 2009, 09:29 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Lecerceau a écrit:
C'est la critique qui revient souvent sur Noé (et sur Lars Von trier d'ailleurs), la soit-disant envie de choquer le bourgeois. Je pense que les deux ont largement dépassé ce stade, et que leur envie serait plutot de proposer à chaque fois une expérience cinématographique qui sorte des sentiers battus. En ce sens je préfère leur cinéma, que par exemple le cinéma d'un almodovar qui semble se reposer pépère sur son fauteuil ( Putain quand je pense à l'accueil dithyrambique que Volver avait eu de la part des critiques à Cannes! Alors que franchement :? ). Pour le dire autrement je préfère un film raté qu'un film banal (même si je pense que ni Enter the Void ni Antichrist ne soient raté). Mais au moins avec Noé (ou LVT) on sait que l'on peut s'attendre à découvrir quelque chose d'un peu différent; J'aime bien ca moi le cinéma prétentieux (adjectif qui de mon point de vue n'est pas péjoratif au contraire), quitte à passer pour des petits cons j'aime bien les cinéastes qui prétendent faire quelque chose de différent. Après faut se montrer à la hauteur de ses prétentions mais même dans le cas contraire ca fait au pire un film raté (ce qui est toujours mieux qu'un film banal donc ).


Bah moi je préfère un réalisateur qui fait humblement et honnêtement son métier qu'un connard bobo qui se la péte.

Auteur:  Zad [ 24 Mai 2009, 09:31 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

The Scythe-Meister a écrit:
C'est toujours un film de petit con qui veut choquer le bourgeois et qui croit que parce qu'il peut faire tourner sa caméra dans tous les sens c'est un grand cinéaste?


pas mieux.

Auteur:  DPSR [ 24 Mai 2009, 09:33 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Tetsuo a écrit:
Bah moi je préfère un réalisateur qui fait humblement et honnêtement son métier qu'un connard bobo qui se la péte.



Image

Auteur:  the black addiction [ 24 Mai 2009, 09:36 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

The Scythe-Meister a écrit:

C'est vite dit. On est en droit de plus apprécier un solide métier que des prétentions foireuses.


Ou alors on peut n'apprécier aucun des deux :!:

Auteur:  Tetsuo [ 24 Mai 2009, 09:39 ]
Sujet du message:  Re: Soudain le vide (Gaspar Noe - 2009)

Vous vous croyez malins là ? Vous vous croyez de gauche ? Allez vous faire foutre !

Page 2 sur 13 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/