Bon c'est contre ma nature de double poster mais puisque Freak me réclame
:Alors, alors.
Je m'étonnais au départ d'être tout seul à vraiment aimer le film, maintenant je crois que je comprend un peu mieux ce qui vous gène.
Il y a une maîtrise très prégnante effectivement, une maîtrise qui étouffent les personnages. Je comprend que l'on puisse ne pas adhérer, mais c'est pour moi passer à côté du sujet du film à savoir la manipulation.
Ici la manipulation est omniprésente à toutes les échelles, que se soit des ressorts scénaristiques, que de l'utilisation des personnages, jusque dans chaque parcelle de mise en scène, où chaque plan apporte une vérité contradictoire au précédent puis est à son tour désamorcé par le suivant. On a l'impression que tout est contrôlé, comme une sorte de Deus Ex Machina généralisé et paralysant (surprésence des accidents). Là où ça devient intéressant, c'est dans le rapport que s'établit entre le personnage et son créateur, symptomatiquement entre la mère et son fils. Il y a là un double mouvement à la fois de contrôle et de dépendance absolue. Ainsi, le personnage du fils semble être une pure création de l'esprit mais en même temps il échappe à toute élaboration, à toute prédiction, il est complètement imprévisible. En ce sens là, il manipule totalement le récit, ou plutôt il manipule les informations. Ce qui est plus important c'est qu'il est lui même dépendant de la mère tout en exerçant sur elle un contrôle absolu. La mère, d'abord spectatrice impuissante, qui bouge un peu dans tous les sens en ne remuant pas grand chose, parce qu'elle est le seul élément mobile. Tout le reste subit la loi de la manipulation, flics, avocats sont soumis à cette loi (seul l'ami un peu ambigu de son fils lui sert de catalyseur). Prise dans la toile, étant confrontée systématiquement à des murs infranchissables d'incompréhension, il y a un moment où tous les liens étouffants se réunissent et à ce moment là c'est l'explosion de la folie, qui échappe à tout contrôle. C'est symboliquement le cas dans le dénouement, mais cette idée est présente dans tout le film. La mécanique qu'on ne peut prévoir, c'est la folie parce qu'elle échappe à notre logique. Elle semble émaner même du contrôle tout en y échappant, elle est une source de variation permanente, et elle est présente dans chaque plan prête à éclater, en provoquant une sorte de décalage constant. C'est la surprise permanente d'éprouver une émotion inattendue alors qu'elle semble avoir été latente depuis le départ.
Le film entier joue sur cette ambigüité, sur les variations de ton, sur les apparences, sur les relations mère-fils, avec un brio inégalé jusqu'à produire une montagne russe d'émotions, mais comme le space mountain, dans le noir complet à regarder les étoiles pendant que le train plonge.
Donc 6/6
Et revenons au débat hors-sujet:
Moi j'ai eu une approche assez narcissique du nouveau forum créé, c'était pour moi l'occasion de me rendre important en étant là dés le départ, alors que je peinais un peu à m'intégrer sur filmdeculte, qui a déjà sa structure bien définie.
Donc si je poste plus là-bas, c'est d'abord pour participer moi-même à l'édification d'un espace auquel je me sens plus directement contributeur et où j'ai l'impression (sans doute fausse) de servir à quelque chose.
C'est vrai que je me sens plus proche dans les goûts des membres d'enculture, mais y a pas vraiment de camps à établir, le terme est pas très juste parce que ça implique guéguerre et compagnie, à la limite le terme de "famille" serait plus juste (bien qu'un peu fort quand même faut pas déconner).
Et j'ai l'impression que la famille d'enculture est plus à même de m'accueillir et je peux même prétendre à un statut patriarcal, alors qu'ici je ne suis qu'un rejeton qui veut s'intégrer de force dans une famille déjà assez fermée.
Mais je comprend que toi le Freak qui a le phallus patriarcal du forum, tu rechignes à voir partir tes rejetons préférés (Tetsuo, TBA etc...).
Bon ok je ferme ma gueule
