Une journée d'été à Yokohama. Une famille se retrouve pour commémorer la mort tragique du frère aîné, décédé quinze ans plus tôt en tentant de sauver un enfant de la noyade. Rien n'a bougé dans la spacieuse maison des parents, réconfortante comme le festin préparé par la mère pour ses enfants et ses petits-enfants. Mais pourtant, au fi l des ans, chacun a imperceptiblement changé... Avec un soupçon d'humour, de chagrin et de mélancolie, Kore-Eda nous donne à voir une famille comme toutes les autres, unie par l'amour, les ressentiments et les secrets.
L'argument des douces-amères retrouvailles familiales rappelle le Voyage à Tokyo d'Ozu (ou à Yokohama - donc) même si Kore-Eda cite plus volontiers Naruse, et la première heure est superbe, au fil des rituels simples de mijotage en cuisine ou pétage familial de la pastèque où l'écriture de Kore-Eda fait merveille dans son portrait de famille pleine de remords, de blessures et de fantômes. Le ton reste pourtant solaire, à l'image de cet été suant, capté avec autant de grâce par son chef op habituel, gamins perchés aux iris d'Inde et vieux microsillon nostalgique. D'ailleurs comme dans Nobody Knows, toutes les scènes avec les gamins font des étincelles (même s'ils passent davantage au second plan ici).
J'ai davantage de réserve sur la 2e heure, qui s'étire un peu plus et qui perd un peu en mélancolie lumineuse. Kore-Eda retombe pourtant bien sur ses pieds avec une belle fin still walking mais plus tellement, sans jamais qu'on ne carbure au plomb.
4+/6