Le label "indie" est suffisamment présent pour m'avoir plombé pas mal de moments durant le film, cette façon d'être gracile avec les arrière-plans flous et puis surtout les acteurs qui suintent le "vrai" dans leur façon de sourire et de regarder autrui (je déteste les deux séances collectives, dont la seconde, gros ressort narratif n'est que plomb). Ca m'énerve plus qu'autre chose.
Mais ! Demme n'est pas manchot et sa caméra immersive, parfois malheureusement trop shaky, est cependant essentielle dans la part de vécu qui fait frétiller par moments fugaces nos émotions propres remuées. Et l'écriture est parfois très juste, si bien que lorsque l'immersion par le cadre rencontre un jeu d'acteur ou une véritable émotion - une émotion qui ne suinte pas - de la situation (la répétition recèle quelques bons passages, comme l'asiatique bourré... d'amour
), j'ai été touché, presque ému même (ce qui est exceptionnel chez moi avec ce genre de productions).Cela dit, ça ne voltige pas au-dessus de 3/6, parce que c'est clairement trop poussif et que le grand-guignolesque de la rencontre mère-fille est impardonnable de ridicule (même si Demme sauve in extrémis son gros raté d'écriture par un bon gros cut in your face - très indie cependant
)