Quand Katie, une femme ordinaire, rencontre Paco, un homme ordinaire, quelque chose de magique et de miraculeux se produit : une histoire d'amour. De cette union naîtra un bébé extraordinaire : Ricky.
Je sens que Claudie Ossard va perdre beaucoup, beaucoup de thunes. C'est un suicide commercial, en tout cas ça ne ressemble à rien, le cul brinquebalant entre les deux chaises du réalisme social à la Rosetta et du fantastique pur assumé. Je salue l'initiative (le film est très différent de toute sa filmo jusqu'aux 20 dernières minutes) mais c'est assez foireux, ça tourne très vite en rond et ça ne va pas assez loin que le bout de son pitch.
En fait en attendant dans le hall de l'UGC Normandie je suis tombé sur la deuxième bande annonce du film qui révèle que Ricky (bon je le mets en spoiler mais bon à mon avis vous n'échapperez pas à la ba d'ici la sortie)
Mais là où le bât blesse c'est que passé le moment où tu sais ce qu'est Ricky (et le film est long à démarrer, très grisâtre, très sec) on ne va jamais à fond dans le côté Freaks, on reste à la lisière de la cupidité et de l'emballement médiatique. Par contre il y a une sorte de piste fétichiste à la Cronenberg vaguement exploitée avant d'être rapidement abandonnée, délaissant son ambiguité pour la symbolique lourdingue d'une découpe de poulet. Par ailleurs la post-synchro du bébé *assez pourri comme chiard malgré son côté blondinet yeux en amandes* est d'ailleurs particulièrement mal faite (genre on le filme de profil mais tu vois bien qu'il n'est pas en train de chialer ni de crier).
La toute fin m'a achevé, sorte de tambouille O-zonesque (la disparition de Sous le sable + un vague relan de temps qui reste pour la scène du lac + The greatest de Cat Power parce que hop + happy end de façade comme chez Cathy Breillat), assez prévisible, complètement gratuite laisse un goût amer de film en roue libre qui a dû coûter des fortunes pour pas grand chose.
2/6
