Forum de FilmDeCulte

Dans un futur lointain, les émotions ont été éradiquées en supprimant toute trace d'histoire. Seul "The Giver" a la lourde tâche de se souvenir du passé, en cas de nécessité. On demande alors au jeune Jonas de devenir le prochain "Giver"...


Film à l'univers SF clinique simplette, un peu vite-fait-torchée, qui tient sur un principe ludique forcément plaisant (je vais te faire découvrir la neige, puis la musique, puis l'attachement, puis...). Ça cultive très facilement l'empathie comme ça, mais le film fait tellement le service minimum sur la question que c'en est indécent. C'est notamment catastrophique pour le choix des images de "souvenir", simple bandes d'image we are the world repiqué des stock shot de JT (et je parle pas des reconstitutions de traumatismes, encore pires), pourries de ralenti saccadés foireux quand on a fait l'effort de reconstituer. Le degré zéro de l'imagination.

Pour le reste, le film fait joujou avec les couleurs relativement efficacement (discrètement), et tient surtout sur les épaules de Jeff Bridges, qui fait un sacré boulot pour donner du corps à un personnage dessiné à trois traits. Mais on retient surtout le côté flemmard qui donne l'impression de voir un synopsis filmé (voir cette traversée de "rien" qui constitue le morceau de bravoure du film). Je suis pourtant pas contre ce genre de trucs candide, contre cet hollywood teen-sf à présent callé sur les ados et leur élans, qui va sur le terrain des choses naïves du style "l'émotion c'est mieux que rien", "le malheur est indissociable de la joie", etc. Mais faudrait quand même un minimum de travail pour qu'on accepte de rentrer dedans.

Faudrait d'ailleurs s'interroger un jour sur tous ces films qui viennent actuellement idéaliser notre époque à rebours, sur le mode "le présent est pas si horrible, prend conscience de combien il y a du beau dans ton époque : regarde, des bébés qui rient".

Un des livres cultes de mon enfance, je dois dire que c'est pas sans un serrement au cœur que j'ai vu le film.
Il y a quelque chose qui m'émeut vraiment dans l'exposition mais c'est peut-être pour la raison suscitée et parce que j'étais dans un état d'épuisement énorme. L'émancipation du héros, c'est quand même un livre assez dur pour les enfants, le film dans un premier temps parvient bien à retranscrire cette dureté, tandis que l'aspect totalitaire du monde est rendu de manière assez effrayante (cette manière de se taper le côté de la cuisse en choeur)



Très regrettable. C'est de l'imagerie publicitaire, avec des émotions qui se veulent paroxystiques du style faire du parapente, etc. C'est de très mauvais goût. Comme l'épisode avec les braconniers, dans un autre style (ce chapeau, franchement).


Hum, je suis pas sûr que ce soit le propos du film et du livre au départ.

J'aime assez ce qu'il se passe dans la première demi-heure, il y a vraiment quelque chose entre Thwaites et Bridges (dont je suis toujours aussi fan). Noyce capte ça assez joliment, la quête initatique n'est pour une fois pas relou : c'est vivant, il y a de belles choses ici et là.

Mais ensuite, quand le film commence à enfiler les clips Discovery Channel AMV Bring me to life, ça sombre dans le pathétique. Et que je t'enchaîne des discours sur l'amour tellement empesés qu'ils feraient passer la fin d'Interstellar pour un film noir, et que je te fasse du montage parallèle à suspense aussi énergique qu'une branlette de papy...

Dommage, parce qu'il y avait vraiment moyen de faire quelque chose de ce matériau.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."