Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Journal Intime / Aprile (Nanni Moretti, 1993, 1998)
https://forum.plan-sequence.com/journal-intime-aprile-nanni-moretti-1993-1998-t10519-15.html
Page 2 sur 3

Auteur:  Cosmo [ 06 Nov 2008, 17:29 ]
Sujet du message: 

Citation:
1. L'innovation dont vous créditez Moretti, le côté mise en abyme, cinéaste qui commente son film en direct et crée de ce fait une proximité avec le spectateur, Guitry l'avait déja implémenté soixante ans auparavant. C'était intéressant parce que ça vivifiait sa narration.


Justement, l'innovation n'est pas dans le commentaire en direct du cinéaste, mais dans le fait qu'il se permet d'emporter son film dans des trucs complètement fous. Sur la quinzaine de Guitry que j'ai vus, il ne me semble pas avoir trouvé autant de liberté, sauf sans doute dans Le Roman d'un tricheur (un film que je considère justement comme l'un des plus importants du cinéma français, sinon mondial).

Citation:
2. Plusieurs films de Guitry, inspirés de sa vie privée, réflexions sur son art, pourraient être qualifiés d'autofiction.


Pas tout à fait pareil. Il écrit des scénarios inspirés de sa vie. Mais aucun de ses films n'est un vrai journal intime (contenant d'ailleurs certains plans issus d'un vrai journal intime filmé). Si tu considères qu'une autobiographie, ou une semi-autobiographie, c'est la même chose que Journal Intime, je ne peux pas faire grand chose.

Citation:
3. Guitry est plus drôle, plus sexy et plus piquant que Moretti.


Humour totalement différent. Quant au côté sexy, faut arrêter, depuis quand est-ce un argument ? Est-ce qu'à un seul moment Moretti cherche à jouer là dessus ???

Citation:
4. La robe de chambre en satin, c'est plus infiniment plus classe que la barbe.


Cool.

Citation:
-> Ma comparaison, bien que déconcertante pour les esprits qui ne sont pas aussi lestes que le mien, brille par sa pertinence. Et est à l'avantage de Guitry.


Quand tu la sors, ton argumentation, au moins on peut en discuter. Mais un "Guitry, c'est mieux", ça ne veut strictement rien dire. Ça n'a rien de pertinent, rien de brillant.

Auteur:  the black addiction [ 06 Nov 2008, 17:33 ]
Sujet du message: 

Cosmo a écrit:
Ça n'a rien de pertinent, rien de brillant.


Ce qu'il vient de dire non plus, mais au moins il a essayé. Sans l'arrogance c'était bon. Pourtant je suis pas un anti skip, il dit des choses intéressantes parfois, mais des fois il y va fort. Je soupçonne beaucoup d'humour chez ce monsieur finalement...

Auteur:  skip mccoy [ 06 Nov 2008, 17:40 ]
Sujet du message: 

Citation:
Justement, l'innovation n'est pas dans le commentaire en direct du cinéaste, mais dans le fait qu'il se permet d'emporter son film dans des trucs complètement fous.

c'est quoi "des trucs complètement fou" ?
est ce que ce n'est pas "un truc complètement fou" de foutre son générique au milieu du film et d'en profiter pour changer la distribution ? En matière de liberté souveraine du créateur, ça se pose là. C'est dans Le destin fabuleux de Désirée Clary.

Citation:
Pas tout à fait pareil. Il écrit des scénarios inspirés de sa vie. Mais aucun de ses films n'est un vrai journal intime (contenant d'ailleurs certains plans issus d'un vrai journal intime filmé). Si tu considères qu'une autobiographie, ou une semi-autobiographie, c'est la même chose que Journal Intime, je ne peux pas faire grand chose.

c'est plus que de la simple autobiographie. A partir des années 40, c'est aussi des essais parce qu'il y a des réflexions sur son art (Toâ, Debureau...) .
Après oui, Guitry ne se livre pas intimement, il fictionne sa vie, il se joue de la frontière entre réalité et représentation, il théorise cette frontière. C'est la part "fiction" de l'autofiction. Cette mise en forme spectaculaire le rend à mon sens beaucoup plus intéressant que l'exhibitionniste Moretti.

Citation:
Humour totalement différent. Quant au côté sexy, faut arrêter, depuis quand est-ce un argument ? Est-ce qu'à un seul moment Moretti cherche à jouer là dessus ???

calme-toi jean-premier degré.

Auteur:  the black addiction [ 06 Nov 2008, 17:43 ]
Sujet du message: 

skip mccoy a écrit:
c'est plus que de la simple autobiographie. A partir des années 40, c'est aussi des essais parce qu'il y a des réflexions sur son art (Toâ, Debureau...) .
Après oui, Guitry ne se livre pas intimement, il fictionne sa vie, il se joue de la frontière entre réalité et représentation, il théorise cette frontière. C'est la part "fiction" de l'autofiction. Cette mise en forme spectaculaire le rend à mon sens beaucoup plus intéressant que l'exhibitionniste Moretti.


Voilà, là je te rejoins, mais du coup c'est pas le même type de rupture. Moretti appartient bien au cinéma des années 1990 de toute façon, avec cette libération narrative dont parle Cosmo. Mais je ne suis pas très fan de Moretti moi non plus, je lui préfère largement Kiarostami et son Close up par exemple.

Auteur:  skip mccoy [ 06 Nov 2008, 17:44 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
skip mccoy a écrit:
c'est plus que de la simple autobiographie. A partir des années 40, c'est aussi des essais parce qu'il y a des réflexions sur son art (Toâ, Debureau...) .
Après oui, Guitry ne se livre pas intimement, il fictionne sa vie, il se joue de la frontière entre réalité et représentation, il théorise cette frontière. C'est la part "fiction" de l'autofiction. Cette mise en forme spectaculaire le rend à mon sens beaucoup plus intéressant que l'exhibitionniste Moretti.


Voilà, là je te rejoins, mais du coup c'est pas le même type de rupture. Moretti appartient bien au cinéma des années 1990 de toute façon, avec cette libération narrative dont parle Cosmo. Mais je ne suis pas très fan de Moretti moi non plus, je lui préfère largement Kiarostami et son Close up par exemple.


Close-up c'est du Welles en moche.
assez différent de Guitry et Moretti.

Auteur:  the black addiction [ 06 Nov 2008, 17:48 ]
Sujet du message: 

skip mccoy a écrit:

Close-up c'est du Welles en moche.
assez différent de Guitry et Moretti.


Je parlais surtout dans l'idée de se mettre en scène, pas forcement en terme de style. Mais Moretti a toujours admiré Kiarostami et assume le lien qu'il peut avoir avec lui, donc j'invente pas, mais c'est différent en effet.

Je zappe ta première phrase, tu m'en voudras pas...

Auteur:  skip mccoy [ 06 Nov 2008, 17:51 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
skip mccoy a écrit:

Close-up c'est du Welles en moche.
assez différent de Guitry et Moretti.


Je parlais surtout dans l'idée de se mettre en scène, pas forcement en terme de style. Mais Moretti a toujours admiré Kiarostami et assume le lien qu'il peut avoir avec lui, donc j'invente pas, mais c'est différent en effet.

Je zappe ta première phrase, tu m'en voudras pas...


elle est pourtant très pertinente.
F for fake est le film préféré de Kiarostami. et les liens entre les deux sont assez évidents. encore plus évidents que les liens entre F for fake et Guitry (que Welles admirait).

Auteur:  the black addiction [ 06 Nov 2008, 17:52 ]
Sujet du message: 

Je sais bien le lien, mais ton "moche" ne m'a pas donné envie d'en discuter. :D

Auteur:  skip mccoy [ 06 Nov 2008, 17:53 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
Je sais bien le lien, mais ton "moche" ne m'a pas donné envie d'en discuter. :D


et tu as bien raison. Welles soigne plus le rendu de son image, ça ne se discute pas tellement c'est évident.

Auteur:  the black addiction [ 06 Nov 2008, 18:01 ]
Sujet du message: 

skip mccoy a écrit:
the black addiction a écrit:
Je sais bien le lien, mais ton "moche" ne m'a pas donné envie d'en discuter. :D


et tu as bien raison. Welles soigne plus le rendu de son image, ça ne se discute pas tellement c'est évident.


Oui, ce qui me fait dire que la qualité du Kiarostami est ailleurs, ou que c'est une beauté autre, comme tu préfères. Je ne trouve pas ça moche du tout, même si c'est pas stylisé comme du Welles.

Auteur:  jiko [ 06 Nov 2008, 19:00 ]
Sujet du message: 

La Force de Journal Intime, c'est que Moretti arrête son film parce qu'il décide de filmer les immeubles de Rome et son amour pour eux, ou le chemin qui mène à la sculpture dédiée à Pasolini, qu'il danse sur sa vespa ou dans un bar, que la liberté du film n'est pas une liberté qui veut révolutionner le cinéma mais une liberté légère de celui qui a décidé de prendre son temps pour apprécier d'être en vie et de boire un verre d'eau.
Il y a un amour profond et pudique dans tout ce que filme Moretti dans Journal Intime qui n'a rien à voir avec ce donneur de leçon de Guitry.

Auteur:  skip mccoy [ 06 Nov 2008, 19:34 ]
Sujet du message: 

Citation:
Il y a un amour profond et pudique dans tout ce que filme Moretti dans Journal Intime qui n'a rien à voir avec ce donneur de leçon de Guitry.

Guitry n'a rien d'un donneur de leçons. Guitry est un jouisseur qui fait partager avec gourmandises ses diverses amours et admirations.

Auteur:  Azuma [ 06 Nov 2008, 19:36 ]
Sujet du message: 

jiko a écrit:
La Force de Journal Intime, c'est que Moretti arrête son film parce qu'il décide de filmer les immeubles de Rome et son amour pour eux, ou le chemin qui mène à la sculpture dédiée à Pasolini, qu'il danse sur sa vespa ou dans un bar, que la liberté du film n'est pas une liberté qui veut révolutionner le cinéma mais une liberté légère de celui qui a décidé de prendre son temps pour apprécier d'être en vie et de boire un verre d'eau.
Il y a un amour profond et pudique dans tout ce que filme Moretti dans Journal Intime qui n'a rien à voir avec ce donneur de leçon de Guitry.


Raaaaaa ! J'adore ce que tu écris ! C'est exactement ce que je ressens en regardant Journal intime...

Pourquoi vous écrivez mieux que moi ce que je ressens ? C'est pô juste...

Auteur:  the black addiction [ 06 Nov 2008, 20:37 ]
Sujet du message: 

jiko a écrit:
La Force de Journal Intime, c'est que Moretti arrête son film parce qu'il décide de filmer les immeubles de Rome et son amour pour eux, ou le chemin qui mène à la sculpture dédiée à Pasolini, qu'il danse sur sa vespa ou dans un bar, que la liberté du film n'est pas une liberté qui veut révolutionner le cinéma mais une liberté légère de celui qui a décidé de prendre son temps pour apprécier d'être en vie et de boire un verre d'eau.
Il y a un amour profond et pudique dans tout ce que filme Moretti dans Journal Intime qui n'a rien à voir avec ce donneur de leçon de Guitry.


D'accord pour Moretti, même si on peut trouver ça emmerdant, mais pas d'accord pour Guitry. Ce dernier est plus cynique de toute façon, il réfléchit sa condition même d'acteur, ça n'a rien à voir, c'est pour ça que je trouvais la comparaison de Skip un peu poussive dès le départ, mais les agencements de ce types ne sont pas interdits et restent intéressants.

Auteur:  Bub [ 07 Nov 2008, 00:38 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
Cosmo a écrit:
Ça n'a rien de pertinent, rien de brillant.


Ce qu'il vient de dire non plus, mais au moins il a essayé. Sans l'arrogance c'était bon. Pourtant je suis pas un anti skip, il dit des choses intéressantes parfois, mais des fois il y va fort. Je soupçonne beaucoup d'humour chez ce monsieur finalement...



Je me suis rendu compte recemment qu'il déconnait, c'est marrant, ça.

Par contre, non, jamais rien lu d'intéressant. Et même s'il déconne il n'empêche que c'est con, ce qu'il dit. Et c'est pas parce qu'il fait de l'autodérision que ça le rend fin.

Page 2 sur 3 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/