Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

4 mois 3 semaines 2 jours (Cristian Mungiu - 2007)
https://forum.plan-sequence.com/mois-semaines-jours-cristian-mungiu-2007-t7295-45.html
Page 4 sur 8

Auteur:  the black addiction [ 31 Aoû 2007, 09:50 ]
Sujet du message: 

Je trouve que c'est la continuité parfaite du reste du récit.
Le retour à la fixité d'origine, celle de la chambre, où l'on prend conscience avec le recul que le film n'a rien de social. Les deux corps opposables (je dis bien corps et non personnage, je pense que cette nuance a de l'importance, dans un film "social" le personnage peut prendre l'avantage sur le corps) se retrouvent avec un partage similaire à celui d'origine: La brune ahurie et déphasée face à la blonde qui guide et contrôle tout l'espace (lorsqu'elle sort de la chambre au début, car dans la chambre la fixité incarne l'équilibre des forces). Donc configuration similaire à la fin, elles retrouvent l'équilibre de leur univers, l'orage est passé. La fête en profondeur de champ insiste sur l'isolement de leur univers et met également le mouvement à distance, c'est le retour au calme.
Après pour le fait qu'elle commande à manger alors qu'elle n'en avait pas vraiment envie, cela coincide parfaitement avec les mouvements et les actes déséquilibrés de ce personnage lorsque son amie n'est pas là. Cette assiette commandée en son abscence notifie la nécéssité de l'équilibre précité. L'une sans l'autre ne peuvent exiter. La blonde ne contrôle plus son entourage lorsqu'elle n'est plus avec la brune (le magnifique plan chez les parents de son ami).
Dons trois actes: L'équilibre des forces, le trauma entrainant vertige, peur, et perte de repères, retour à l'équilibre.
Cela dit je comprends totalement, toi tu n'es pas rentré dans le film donc il t'était difficille de ne pas voir ce dernier plan comme une simple bouffonnerie. Moi j'étais dedans, ressentant à chaque instant, donc le dernier plan m'est apparu logique.

Je reviendrai sur la totalité du film.

Auteur:  Zad [ 31 Aoû 2007, 09:52 ]
Sujet du message: 

l'assiette d'abats, franchement? le rapprochement avec le foetus me semble évident, non? c'est complètement débile, non? J'ai lu hier je sais plus où une critique tout à fait positive (dans Politis je crois), qui regrettait justement ce dernier plan, cette "pirouette" super-malvenue...

Auteur:  Zad [ 31 Aoû 2007, 09:54 ]
Sujet du message: 

je comprends pas bien ce que tu veux dire par "le film n'est pas un film social"... çàd?

Auteur:  the black addiction [ 31 Aoû 2007, 09:54 ]
Sujet du message: 

Citation:
faire le procès, la morale, d'une époque, donner des leçons au passé


Pas du tout. je ne pense pas qu'il critique le passé. Ce passé difficile est un simple contexte, mais ce n'est pas son sujet. Je me répète, à mon sens, le film n'a rien ni de politique ni de social, c'est une expérience affective. En cela il s'écarte éffectivement de Lazarescu qui combinait les deux pôles.

Auteur:  Zad [ 31 Aoû 2007, 09:56 ]
Sujet du message: 

pourtant les indicateurs politiques ne manquent pas : les queues devant les magasins, la conversation chez les parents, la contre-bande, l'argent à la fois dévalorisé et roi, tous les trucs autour des pièces d'identité, la séquence avec la mère de l'avorteur...

Auteur:  the black addiction [ 31 Aoû 2007, 09:56 ]
Sujet du message: 

Zad a écrit:
l'assiette d'abats, franchement? le rapprochement avec le foetus me semble évident, non? c'est complètement débile, non? J'ai lu hier je sais plus où une critique tout à fait positive (dans Politis je crois), qui regrettait justement ce dernier plan, cette "pirouette" super-malvenue...


Bine sur mais ce personnage est hors de la réalité, elle n'est rien sans l'autre, ça je pense que tu l'as remarqué, donc quoi de plus logique que de lui faire faire n'importe quoi. Je ne contesterai pas le mauvais goût, c'est son choix, mais ça ne m'a rien gaché.

Auteur:  the black addiction [ 31 Aoû 2007, 09:59 ]
Sujet du message: 

Zad a écrit:
pourtant les indicateurs politiques ne manquent pas : les queues devant les magasins, la conversation chez les parents, la contre-bande, l'argent à la fois dévalorisé et roi, tous les trucs autour des pièces d'identité, la séquence avec la mère de l'avorteur...


Oui avant le trauma, nous passons des Dardennes à tout autre chose, il y a une progression éffectivement, la première partie donne l'illusion d'une approche sociale mais les signes sociaux que tu as cité ne servent qu'à la contextualisation du film.

Auteur:  Zad [ 31 Aoû 2007, 10:00 ]
Sujet du message: 

je n'ai pas l'impression qu'ils disparaissent jamais...

Auteur:  the black addiction [ 31 Aoû 2007, 10:03 ]
Sujet du message: 

Zad a écrit:
je n'ai pas l'impression qu'ils disparaissent jamais...


Oui mais ils restent à distance, le film n'est pas fantastique, nous ne passons d'un univers à un autre, mais d'un régime de représentation à un autre. Voilà moi je ne peux pas dire qu'un film comme Elephant est social tellement qu'il touche à autre chose, pour moi là c'est pareil.

Auteur:  Zad [ 05 Sep 2007, 08:48 ]
Sujet du message: 

Zad a écrit:
Mungiu lui-même n'est, de ce que j'ai pu comprendre, pas tout à fait clair là-dessus...


l'édito de frodon dans les cahiers du mois : "Il semble que Mungiu lui-même soit plutôt contre l'avortement et qu'il ait réalisé son film avec cette arrière-pensée. Le film, de fait, ne saurait à aucun titre paraître en faire l'apologie -- c'est sans aucun rapport avec cette question qu'il est, effectivement, un très beau film."

L'apposition des deux phrases est je trouve très embarrassante : il n'y a aucun rapport entre la "beauté" du film et son arrière-pensée?

Auteur:  the black addiction [ 05 Sep 2007, 12:58 ]
Sujet du message: 

Ben non c'est pas sa priorité, il a choisi l'avortement comme prétexte car il est contre, le principal demeure l'histoire traumatique.

Auteur:  Cosmo [ 13 Sep 2007, 20:59 ]
Sujet du message: 

Bien... Bien... Mais j'ai envie de dire en sortant de la salle : "oui... et ?"

Le film semble court, il passe très vite, c'est l'une de ses qualités. Il dit beaucoup de choses, à travers un dédale de rue, de couloirs, à travers ses actrices excellentes, à travers cette caméra qui m'éblouit dès qu'elle devient fixe (la scène du repas... mais plus encore cette scène où l'avorteur et la blonde sont assis, de profil, et que la brune est hors champ)...

Mais je sais pas... J'ai l'impression que le film arrive trop tard. Un peu comme (pour ceux qui l'ont vu) le film L'Evasion du cinéma liberté et son discours sur la censure qui débarque quinze ans après les films de Wajda.

Ici, j'ai du mal à saisir le sens, le discours (s'il y en a un), le propos. Une nana en aide une autre à avorter. Beaucoup de choses sont mises en question durant cette journée. Le portrait de la Roumanie est assez effrayant (ces milices qui grondent mais qu'on ne voit pas). Mais c'est tout...

3.5/6

Auteur:  Cosmo [ 14 Sep 2007, 20:44 ]
Sujet du message: 

Un truc que je n'ai pas trop aimé, quand même, c'est cette façon de créer des fausses tensions autour du couteau ou de la carte d'identité que l'avorteur oublie.

Auteur:  Zad [ 15 Sep 2007, 07:25 ]
Sujet du message: 

Cosmo a écrit:
Un truc que je n'ai pas trop aimé, quand même, c'est cette façon de créer des fausses tensions autour du couteau ou de la carte d'identité que l'avorteur oublie.


kaupain! :D

Auteur:  the black addiction [ 15 Sep 2007, 11:58 ]
Sujet du message: 

c'est dans le lot des meilleures idées du film mais bon....

Page 4 sur 8 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/