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Slumdog Millionaire (Danny Boyle - 2008)
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Auteur:  Arnotte [ 12 Jan 2009, 19:36 ]
Sujet du message: 

Moi je le sens bien. :)

Auteur:  Film Freak [ 12 Jan 2009, 23:11 ]
Sujet du message: 

Enfin vu ce film...

Je sais que j'ai donné à beaucoup l'impression de partir avec de gros aprioris négatifs, genre mec qui a déjà une dent contre le film à cause de ses prix face aux autres mais le pire, c'est qu'à l'entrée dans salle, j'avais sincèrement envie d'aimer.

Je me suis refait tous les Boyle sur une semaine, le pire et le meilleur, le pitch de celui-ci ne m'a jamais tenté mais la bande-annonce me faisait dire pourquoi pas...Et puis quand même, le succès du film rend curieux quoi...

Bah au final, le film est exactement ce que j'en attendais.
A savoir un bon film qui ne mérite absolument pas l'éloge qui lui est fait et dont le succès s'explique davantage par des raisons sociologiques qu'artistiques.

En fait, c'est un peu leur Bienvenue chez les Ch'tis.
C'est du feel-good movie à 500% où un anglais réussit à te vendre le Rêve Americain et le fameux "pursuit of happiness" à travers le DESTIN (parce que c'est quand même surligné tout le long ça) d'un jeune indien des bidonvilles.
Je sais qu'on a parlé de "film Obama" à propos du Fincher.
Bah ici, on tient le vrai "film crise 2008".

Ou comment réjouir le peuple en lui vendant, en cette période de désastre financier, l'histoire (VRAIE! C'est encore plus encourageant et enthousiasmant) du pouilleux devenu riche grâce à UN JEU TV.

Tu rajoutes une love story dans le lot et c'est bon quoi...l'opium du peuple.

J'ai l'air super méchant là mais non non, j'ai bien aimé le film.
Faut lui reconnaître ses qualités, c'est quand même bien foutu.
Mais bon, c'est surtout très calibré...le pitch donc, comme expliqué, mais même la structure avec ses flashbacks systématiques, ou le background qui mélange exotisme dépaysant à la mode (l'Inde) et petite leçon de vérité (la vie dans les taudis, c'est dur) de mise, sans oublier la BO mixant Bollywood (A.R. Rahman) et pop fashion (M.I.A.).
C'est dans l'air du temps...

Du coup, il s'en dégage une impression un peu de truc "fabriqué" quoi...
Mais bon voilà, c'est très efficace du coup, et même s'il y a des longueurs, le film se suit sans déplaisir. La BO, bah je l'aime bien justement.

Mais ça m'étonne vraiment pas que le film ait ce succès au final...ça fait deux années consécutives qu'un petit indé aimé "de tous" se fraye un chemin dans les 5 nommés...la victoire de l'un was bound to happen.
"C'était écrit".
Et ça tombe sur Slumdog Millionnaire. Danny Boyle peut remercier la crise.

Karloff me disait l'autre jour que c'était une commande pour le cinéaste et ça aussi, c'est pas surprenant quand tu vois le film.
Formellement, on note le même dynamisme, le même goût pour tantôt le beau (à la The Beach, Sunshine) et tantôt le réaliste (à la Trainspotting, 28 jours plus tard...) et dans les thèmes, y a toujours cette obsession autour de l'argent, ce qu'il apporte, ce qu'il implique, en quoi il nous motive, nous détruit, etc. (thème plus ou moins présent dans Petits meurtres entre amis, Trainspotting, Une vie moins ordinaire, Millions et ici donc).
Mais t'es pas sur le cul, là où 28 jours plus tard et Sunshine apportait un peu de fraîcheur aux genres qu'ils visitaient par le biais d'une mise en scène qui transcendait quelque peu les scénarios classiques/hommages (Romero pour l'un, Kubrick pour l'autre).

Beaucoup vont détester pour les raisons que je cite.
Perso, ça ne me gêne pas vraiment pour apprécier le film à sa juste valeur (c'est entraînant, tu découvres, tu ris, tu suspense, t'as mal, etc.) mais ça l'empêche clairement de prétendre à plus.

4/6

Auteur:  Le Pingouin [ 12 Jan 2009, 23:15 ]
Sujet du message: 

Danny Boyle est un monsieur que j'aime énormément, vraiment. Je vais pas refaire sa filmo, mais à part la plage et millions, je met 5/6 minimum à chacun de ses films.

J'aime la fabuleuse liberté de la mise en scène, cette idée de partir toujours à l'aventure, sans a priori dans le style, cette sensation de ne jamais faire la même chose. C'est la source d'un bon paquet de ses films et celui-là ne fait pas exception.

Et ça fonctionne vraiment sur le premier tiers du film, avec les enfants, l'Inde, les bidonvilles, la musique, la violence, la cruauté. Tout ce segment est vraiment fabuleux.

Et plus il avance, plus le film s'enlise dans une histoire qui ne marche pas. Que les deux loulous s'aiment, limite, mais que Boyle n'arrive jamais à insuffler quoi que ce soit là dedans est une vraie déception. La faute à ce rythme bizarre qui ne pose rien. En gros ils ont une scène de temps en temps, au rythme brisé, pour exister, ces personnages, ils n'existent pas, ils sont caricaturaux, et ça explose encore plus quand ils sont adultes, où le film meurt doucement.

Alors après, il y a ce que Boyle filme, ces enfants, ces pré-ados, cette rage de survivre, contre tout, contre un système, une société entière voué à les détruire. Il y a des moments magiques là dedans, parce que Boyle n'est pas un tâcheron, qu'il sait faire de la magie. Mais rien de frais dans tout ça, avec le recul, ça sent la mécanique à plein tube, et c'est décevant, même si dans la salle, j'ai marché sur un bon tiers.

Et j'évoquerais bien le générique de fin qui est une TOTALE faute de gout énorme qui rabaisse encore le film.

Le pire, c'est qu'on va me dire "ouais, mais c'est parce que c'est le favori aux oscars...", sauf que devant témoin, je jurais que j'allais adorer ce film, j'étais confiant à mort, vraiment en plein désir. Et pendant la moitié j'aimais beaucoup, puis bien, puis moyen, puis "merde, je sais pas quoi en penser, c'est quoi ce déroulement?"

Donc bon, la déception est là, même si Boyle a quand même su par certains aspects faire un film intéressant.

4/6, tendance en baisse.

Auteur:  Dark Mireille [ 12 Jan 2009, 23:19 ]
Sujet du message: 

Excellent accueil sur imdb.
8,7/10

et #37.

Auteur:  DPSR [ 12 Jan 2009, 23:43 ]
Sujet du message: 

Bon maintenant vous savez, si vous voulez voir un très bon moyen métrage, vous vous barrez au bout de 45 minutes.

Auteur:  Film Freak [ 12 Jan 2009, 23:51 ]
Sujet du message:  Re: Slumdog millionaire (Danny Boyle - 2008)

DPSR a écrit:
générique de fin qui tue


Au contraire, il est juste complètement tosgra.
C'est limite la ghettoïsation d'un pays genre "si tu fais un film qui se passe en Inde, faut que ça soit du Bollywood".

Auteur:  Film Freak [ 13 Jan 2009, 00:02 ]
Sujet du message: 

Ok alors jusqu'à y a 5 secondes, je croyais comme un con que c'était une histoire vraie...j'ai limite envie de baisser ma note parce que oui, du coup, c'est vraiment super gros...même si ça se cahce derrière "le destin" et mes couilles et tout ça...

C'est assez triste aussi d'avoir un film qui se termine presque sur "Dieu est grand" alors que son précédent était plutôt le film d'un athée...

PS : le titre du livre original, c'est "Q&A" (Questions & Answers).
En France, ça devient "Les Fabuleuses Aventures d'un indien malchanceux qui devint milliardaire".

Teubé-land.

Auteur:  DPSR [ 13 Jan 2009, 00:02 ]
Sujet du message:  Re: Slumdog millionaire (Danny Boyle - 2008)

Film Freak a écrit:
DPSR a écrit:
générique de fin qui tue


Au contraire, il est juste complètement tosgra.
C'est limite la ghettoïsation d'un pays genre "si tu fais un film qui se passe en Inde, faut que ça soit du Bollywood".


C'est paradoxalement le seul moment où arrivent à exister les deux acteurs.

N'étant ni intellectuel ni anthropologue comme toi mon Bébert, j'ai trouvé ça bien fun.

Auteur:  Dark Mireille [ 13 Jan 2009, 00:04 ]
Sujet du message: 

Vous connaissiez Dev Patel ?
En gros, aviez vous vu Skins ?
Il a le même rôle ?

Auteur:  Jericho Cane [ 13 Jan 2009, 00:54 ]
Sujet du message: 

Mon Danny Boyle préféré. Un vrai conte de fées moderne et euphorisant qui file la banane.

5/6

Auteur:  Art Core [ 13 Jan 2009, 10:30 ]
Sujet du message: 

Moyen. J'aime beaucoup le début avec les gamins car le rythme est incroyable et les petites scénettes fonctionnent très bien sur le mode Oliver Twist mais par la suite tout s'effondre assez brutalement. Que ce soit la love-story improbable (l'actrice a un physique bonasse qui ne cadre pas terrible avec le jeunisme béat de Jamal) et tout le reste (sous-intrigue mafia bidon et les tergiversations autour du jeu qui deviennent un peu lourdes). Et c'est pas le générique final en forme de tentative fédératrice ridicule et puérile qui viendra arranger les choses.
Et plus j'y pense et plus je trouve que le film a un côté assez malaisant. Un anglais vient faire un film en Inde pour en montrer les côtés les plus crades et les plus bas. On se demande un peu quelle est sa légitimité, qu'est-ce qui justifie tout ça. Si on ajoute à ça beaucoup de choses un peu indélicates : le comportement des flics indiens :shock: , le fait que l'émission soit intégralement en anglais, que les personnages parlent d'abord indien puis soudain anglais sans raison et une réplique qui m'a paru totalement dégueulasse (j'ai pas réussi à savoir si c'était ironique), quand la touriste répond à l'enfant, qui lui dit qu'il lui a montré l'Inde, qu'elle va lui montrer ce qu'est l'Amérique en lui refilant un billet de 100 $. D'ailleurs le rapport à l'argent est assez gênant également. Car le film fait de la victoire de Jamal dans le jeu, l'enjeu important. Ce n'est pas une victoire dans un sport, une réussite personnelle aboutie suite à un travail mais le fait que le personnage va se mettre 20 Millions de Roupies dans les poches. C'est ça qui va galvaniser la foule. L'argent.
Bref c'est un film un peu étrange qui vieillit déjà très mal puisque derrière son histoire naïve et sa success story incroyable il y a quelque chose d'un peu indécent, d'un peu dégueulasse. Et aujourd'hui c'est ça qui me reste dans la bouche. Et c'est pas les ralentis hideux de Boyle (les mêmes qu'il utilise depuis dix ans) qui vont me convaincre du contraire.

2/6

Auteur:  Jericho Cane [ 13 Jan 2009, 15:19 ]
Sujet du message: 

"Slumdog Millionaire" est clairement conçu comme un conte de fées, une aventure improbable avec des méchants ogres arracheurs de yeux et une princesse emprisonnée que le jeune chevalier, après bien des galères, vient délivrer à la fin. Après tout, le film ne joue pas la carte du réalisme, vu la grandiloquence formelle que s'autorise Boyle avec ses cadrages et son montage dynamique. Je ne crois pas que Danny Boyle se prenne au sérieux, il assume l'artifice avec panache, il filme l'Inde comme un gros spectacle coloré pour mieux rendre compte de l'absurdité de l'écart entre la misère et la richesse (je trouve assez géniale l'idée qu'un jeu télévisé puisse illustrer le destin du personnage, belle mise en abîme du rôle de scénariste, ce qui fait qu'on n'est jamais gêné par l'invraisemblable). Du coup, le film dégage dans son final paroxystique une bonne grosse envie d'optimisme, que le public indien recherche justement dans les grosses productions de Bollywood, c'est pourquoi le générique de fin me semble aussi jouissif, d'autant plus que pour moi, le film fonctionnait un peu comme une comédie musicale avec sa BO très entraînante signée par un musicien star de Bollywood.

Mais bon, je n'ai pas été étonné de lire la critique très négative des Inrocks ce matin. C'est le genre de film qu'il est très facile de démonter... Je sens venir quelques 0/6 sur ce forum.

Auteur:  sponge [ 13 Jan 2009, 17:38 ]
Sujet du message: 

Art Core a écrit:
le fait que l'émission soit intégralement en anglais, que les personnages parlent d'abord indien puis soudain anglais sans raison


Ayant vu l'interview de Boyle sur canal, il dit que les jeunes enfants ne savent pas parler anglais, ils apprennent plus tard vers 10 ans, d'où le fait de faire jouer les gamins de 6 ans en Indi. Après je sais pas si le vai QVGDM Indien est en anglais ou pas.

Auteur:  deudtens [ 13 Jan 2009, 17:45 ]
Sujet du message: 

Quand je suis allé à NYC, j'ai pris un avion d'une compagnie indienne. Ben malgré le fait que je devais être le seul européen avec ma copine dans l'avion, l'équipage parlait systématiquement indi ET anglais. Après, vu que c'est en avion à destination des USA, c'était ptet un cas isolé... J'ai aussi tenté de matter certains films de bollywood (mon dieu, ya de ces merdes...), et yavait un film qui disait à un moment en gros "ya plein de touristes anglophones, faut absolument parler anglais pour survivreuhhhh". Enfin bref, tout ça pour dire qu'ils ont l'air plutôt enclins à parler anglais.

Auteur:  Art Core [ 13 Jan 2009, 17:51 ]
Sujet du message: 

Oui ok à la limite mais dans le film ils commencent à parler anglais entre eux natrurellement. Je ne vois pas ce qui pourrait motiver ce choix. Même si je parle anglais je vais pas commencer à parler anglais avec ma soeur, ça n'a aucun sens. Et puis ça m'étonnerait que l'émission à la télé soit intégralement en anglais quand même. Il suffit justement de voir des Bollywood (et deudtens il y a des chefs-d'oeuvre aussi dans ce cinéma là) pour se rendre compte que tout y est en Indien.

Enfin ça pourrait paraître un détail mais bon ça va dans le sens de ma gêne concernant le film.

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