et elle a bien sûr développé l’analyse du couple, ce qui est d’autant plus intéressant que ça correspond à la différence fondamentale entre le système français et américain. les américains ne s’intéressent qu’aux faits.

et de tout cela, triet a fait l’un des plus grands films de procès – ever.

j’étais époustouflé par la prestation d’antoine rhaenertz, qui est à la fois légitime et épouvantable. cette dualité est vraiment la nature particulière des procureurs, et le smash complet d’écriture et d’interprétation m’a subjugué. son rôle est indispensable, son point de vue légitime, son interprétation mérite d’être exploré, il fait magnifiquement son travail. et il est humainement horrible, institutionnellement détestable, la rigueur et la malhonnêteté intellectuel se confondent sans cesse.

j’étais époustouflé par sa gestion du rythme des audiences. c’est très difficile à faire, les procès sont longs, lents, et chiants. à condenser un interrogatoire on le vide de sa vérité, à le représenter entièrement c’est à se flinguer d’ennui. elle a réussi incroyablement à donner l’impression que l’on assiste à de vrais morceaux d’audience, en sachant le faire durer quand nécessaire, en n’ayant pas peur de se perdre dans des arguties qui sont incontournables dans un interrogatoire, en n’allant pas directement chercher les morceaux spectaculaires – il n’y en a en vérité pas – mais en faisant naitre la vérité, l’émotion dans la durée.

elle ne pense donc pas pareil que tout le monde en ce moment, et elle ne filme pas pareil non plus.

dans la salle d’audience, elle arrive à retranscrire exactement des sensations, des regards que j’ai déjà eu. des morceaux de vie constants, observés et recrées.

Pardon mais ça ne dérange personne que le film emprunte autant à The Staircase de Jean-Xavier de Lestrade ? Est-ce que vous savez si au moins, Triet en parle spontanément comme influence ? Le revendique ? Et quand bien même, je reste dubitatif sur l'intérêt...

Bref, je verrai le film pour juger, mais y a un truc qui m'embête.

Y a aussi l'idée un peu appuyée de l'apparente désinvolture d'une société qui prend désormais les faits divers pour argent comptant,et comme du business as usual, via les experts qui se présentent à la barre les mains dans les poches ou les psys avec des schémas comportementaux tout faits.

Ça sonne faux parce que l'élément prépondérant du film c'est malheureusement son scénario, trop bien écrit, aux phrases trop ciselées. Franchement lors de la dernière intervention du fils à la barre, l'improbable (parce que trop juste, trop beau, trop écrit) flashback qu'il génère m'a lourdement fait rouler des yeux (le premier aussi d'ailleurs, que je trouve extrêmement maladroit et lourd).

J'ai une question sur le déroulement des procès en France. Cest normal que, comme dans le film, l'accusé puisse répondre et soit même sollicité pendant les autres témoignages ou à n'importe quel moment ou bien c'est juste une facilité du film ?

Moi ce qui m'a surpris c'est l'histoire de la caution je savais pas que ça existait en France.

Une anecdote intéressante (spoiler)

un procès hyper intéressant pour ça ce sera celui de cédric jubilar : le mec est détestable, a 90% de chances d'être coupable mais en même temps le dossier, d'un point de vu policier / juridique est quasi vide. l'acquitter serait autant respecter strictement les principes de charge de la preuve, du doute qui doit bénéficier à l'accusé qu'accorder une prime au crime parfait.

Oui mais ce genre de remarque est toujours faussé par le fait que ces personnes (comme Tarantino ou Nolan) écrivent pour elles-mêmes donc bon...

Moi direct, quand je vois que la première phrase c'est "Plans successifs...", j'ai envie de hurler.

C'est quoi pour toi le best ever? US et FR.

Meilleurs artistiquement ou plus réalistes ?

Mon Cousin Vinny est régulièrement cité comme l'un des plus réalistes qui existe.

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