Un voleur d'œuvres d'art habile et chevronné prépare un casse impossible avec son équipe d'élite : subtiliser un demi-milliard de dollars en or à bord d'un avion en plein ciel.
Oui, salut, c'est moi, le mec qui regarde le nouveau F. Gary Gray day one à 9h sur ta plateforme préférée.
Jadis, F. Gary était mon Gray favori, mon faiseur de séries B sûr, mais depuis 2015 c'est la dégringolade.
Je sais que c'est devenu une formule toute faite et une vanne facile depuis sa création, que j'ai moi-même déjà employé, mais rarement ai-je autant eu l'impression de regarder un film écrit par ChatGPT. Cette fois, je ne dis pas ça parce que c'est mécanique et prévisible (même si ça l'est), mais parce que c'est l'illustration parfaite de l'argument de ceux qui veulent rassurer les scénaristes craignant d'être remplacés par l'intelligence artificielle. Ce n'est pas que ce heist movie manque d'âme (même sic c'est le cas), c'est qu'il n'arrive même pas à être fonctionnel.
C'est quand même le genre ludique par essence mais ici, malgré un high concept intéressant (un vol...en plein vol! lol) RIEN, que ce soit dans le recrutement, l'énoncé du plan, l'organisation et surtout l'exécution, ne semble relever d'un talent particulier. Des cartons nous présentent chaque archétype de l'équipe (la pilote, la hackeuse, le perceur de coffres, l'ingénieur) mais une fois dans l'action, jamais aucun ne rencontre la moindre difficulté.
Exemple : durant la préparation, le perceur de coffre fait un essai avec son appareil laser (qui, disons le en passant, fait absolument tout le taf à sa place, genre moi aussi je suis perceur de coffres expert si j'ai cet appareil) et fout de la zique à fond pour simuler les turbulences de l'appareil, montrant aux autres membres de l'équipe que ça va fausser la visée laser (et vu que lui ne fait rien, ça fait tomber le plan à l'eau). Le boss répond alors "il te faut un stabilisateur", le perceur : "oui mais quoi?", le boss : "un hexapode 560HE" (je paraphrase), le perceur : "mais oui! un hexapode 560HE!". Tu te dis qu'une fois sur place, malgré l'hexapode 560HE, ça va merder.
Bah non (désolé pour le spoiler mais ne vous inquiétez pas, ça va merder autrement...aka un méchant sort un flingue et les braque #scénarisme).
C'est pour ça qu'on dirait un film écrit par IA. Il y a les étapes mais il n'y a rien pour habiller, pour exciter. Il y a les déconvenues habituelles (genre celle que je cite juste au-dessus) mais sinon rien d'inventif, rien de propre au genre, aux spécificités de chaque rôle des membres de l'équipe.
En réalité, j'en viens à me demander si une IA n'aurait pas fait un meilleur job.
Et Gray, qui avait pourtant signé le très sympathique The Italian Job dans la même veine, réalise ça de manière tout aussi robotique, avec une photo numérique fadissime, mais il est dur d'insuffler de la tension, de la jovialité ou du charme quand l'écriture laisse autant à désirer et que ton cast est composé d'acteurs à moitié inconnus et dénués de charisme (notamment Kevin Hart, producteur, qui s'octroie le lead mais...dans un registre sérieux, comme s'il voulait casser son image pour être George Clooney mais l'absence d'alchimie avec sa partenaire est glaçant).
Quelle lose.
Qu'est-ce que je fais de ma vie?
