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Docteur Jivago (David Lean, 1965)
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Auteur:  Film Freak [ 11 Juin 2023, 20:24 ]
Sujet du message:  Docteur Jivago (David Lean, 1965)

L'ouvreur de l'UGC Ciné Cité Les Halles obligé de dire aux gens qui s'apprêtaient à entrer dans la salle : "au début y a de la musique sur fond noir pendant quelques minutes, c'est pas un bug". Moi ça m'a réjoui, j'adore ces Ouvertures à l'ancienne, avant même le nom du studio.
D'ailleurs, très bizarre que, de leur large catalogue de classiques, Warner ait choisi pour cette opération "100 ans, 100 films" un film...MGM.
Les frérots, c'est pas parce que vous avez les droits de distribution aujourd'hui que c'est un "film Warner".

Anyway, Lawrence d'Arabie étant un de mes films préférés et Le Pont de la rivière Kwai bancal mais tout de même classe et impressionnant, il me fallait compléter le trifecta des épopées signées Tonton David avec ce Docteur Jivago dont je ne savais littéralement RIEN, pas même l'époque à laquelle l'action se situait et ce que cela racontait.

Dès le départ, la structure et la focalisation sont pour le moins étrange, ce récit narré par le demi-frère, qui "spoile" d'entrée l'amour consommé entre Jivago et Lara, avant de flashbacker sur l'enfance de l'un pour finalement bifurquer assez longtemps sur l'origin story de l'autre, réduisant Jivago à une sorte de témoin. J'ai trouvé le parti-pris assez intéressant au départ mais c'est finalement assez révélateur d'un film dont le protagoniste qui lui donne son titre s'avère particulièrement passif et pas vraiment le plus intéressant.

Les deux choses qui semblent le définir sont ses poèmes et son amour pour Lara mais...aucun des deux n'est vraiment montré? Il n'y a pas un seul extrait de poème avant les dernières minutes, on ne voit pas les débuts de cette vocation artistique, lui-même n'en parle quasiment jamais, ce sont les autres personnages qui en parlent...assez difficile de ressentir à quel point ça l'anime alors que c'est censé être cet idéal qui le distingue, pas juste vis-à-vis de sa profession de médecin mais au sein de cette guerre et de cette Révolution.

Et donc il en va de même pour la romance avec Lara : ils se retrouvent par hasard sur le font alors qu'ils sont tous les deux mariés, ils échangent deux phrases le premier jour. Ellipse de six mois : le mec lui dit qu'il ne pense qu'à elle et veut l'embrasser et elle le retient. Encore une fois, c'est cet amour contrarié, adultère, qui va motiver les personnages tout le long du film et il n'est pas palpable. Comme ses poèmes, il nous est juste balancé comme une donnée à prendre pour acquis.

Perso, ça m'a posé un vrai souci d'incarnation pour accrocher alors que toute la trame entre Lara et Victor Ippolitevitch Koumarovski, campé par un Rod Steiger qui suinte le pourri, de la corruption de l'ingénue jusqu'à la balle tirée en public, m'avait bien agrippé. C'est d'ailleurs là qu'il y a certaines des plus belles séquences, que ce soit en termes de mise en scène pure (le plan-séquence depuis l'extérieur qui suit Koumarovsky attester de l'état maladif de la mère de Lara puis aller écrire une note, la mettre dans une enveloppe, parcourir l'appartement pour sortir la donner à un coursier) ou d'un point de vue dramaturgique (Jivago comprenant depuis l'autre côté d'une vitre la liaison entre Lara et Koumarovsky, raison de la tentative de suicide de la mère qu'il est donc venu soigner, le tout joué muet, le son du train se substituant aux dialogues pour amplifier l'émotion...Lean refera pareil un peu plus tard avec le son de cloches et c'est tout aussi fort).

Pas été particulièrement emporté non plus par la peinture politique de l'époque. J'apprécie l'aspect Conte de deux cités du récit de Pasternak, montrant chaque camp comme aussi totalitaire et sanguinaire l'un que l'autre - tu m'étonnes que ça a plus aux américains durant la Guerre Froide - mais si la poésie de Jivago existait davantage, le propos sur cet idéal romantique comme seule valeur indéfectible serait mieux passé, l'opposant au déshumanisé Pacha/Strelnikov. C'est pas mal en l'état (moi les films qui sucent l'Art, je graille bien) mais ça aurait gagné à l'être davantage. De manière à ne pas reposer presque uniquement sur les péripéties encourues par les personnages, destitués, déportés, séparés...à un moment, j'ai lâché (je me suis même assoupi).

Après, il y a des choses fabuleuses (ce décor expressionniste du manoir gelé) et j'aime beaucoup les personnages secondaires, à la caractérisation surprenante (l'opportuniste Koumarovsky qui ne trahit pourtant jamais et cherche toujours à aider, à l'instar du demi-frère, interprété par l'inénarrable Alec Guinness, flic du parti mais admiratif de Jivago sans vraiment savoir pourquoi).

Mais c'est le moins convaincant des trois Lean que j'ai vu.

Vous conseilleriez lequel maintenant que j'ai vu ces trois mastodontes?

Auteur:  Fire walk with me [ 11 Juin 2023, 20:35 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Je l'ai pas (encore) vu mais Great Expectations a une grosse réputation.

Auteur:  Déjà-vu [ 11 Juin 2023, 21:07 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Brève rencontre

Auteur:  Mr Degryse [ 11 Juin 2023, 21:07 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

J'aime beaucoup la fille de Ryan découvert récemment ( mais très different. Picturalement magnifique) et j'ai un très bon souvenir de la route des Indes mais vu il y a 20 ans.

Auteur:  Arnotte [ 11 Juin 2023, 21:17 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Déjà-vu a écrit:
Brève rencontre

Pas mieux! Chef-d’œuvre.

Auteur:  Cantal [ 12 Juin 2023, 13:54 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Et Oliver Twist

Auteur:  Fire walk with me [ 12 Juin 2023, 14:02 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Toute sa filmo donc.

Auteur:  Déjà-vu [ 12 Juin 2023, 14:22 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

(n'écoute que moi Bob)

Auteur:  Cosmo [ 12 Juin 2023, 15:35 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

La Route des Indes est vachement bien (souvenir d'un article qui conseillait à James Ivory d'en prendre de la graine. C'était gratuit, mais pas totalement faux)

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 12 Juin 2023, 17:40 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Arnotte a écrit:
Déjà-vu a écrit:
Brève rencontre

Pas mieux! Chef-d’œuvre.
Tout pareil.

Auteur:  Déjà-vu [ 12 Juin 2023, 17:42 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Les gais lurons ont parlé + 86 minutes = on a dead ça

Auteur:  Film Freak [ 12 Juin 2023, 18:32 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

C'était aussi le plus populaire sur Letterboxd.

Auteur:  Castorp [ 12 Juin 2023, 20:54 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Cosmo a écrit:
La Route des Indes est vachement bien


Le meilleur Lean, et un des plus beaux films de l'histoire du ciné.

Auteur:  Film Freak [ 12 Juin 2023, 23:26 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Et sinon, personne sur celui-ci? Pour me dire que j'divague ohlala?

Auteur:  Cosmo [ 13 Juin 2023, 07:07 ]
Sujet du message:  Re: Docteur Jivago (David Lean, 1965)

Ma mère me bassinait avec ce film, j'ai toujours refusé de le voir. Rien que le titre m'emmerde.
(Par contre, Brève rencontre est prévu à mon programme)

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