C'est pas loin d'être une purge.
C'est l'histoire d'un petit garçon devenu il y a 300 ans un vampire qui rencontre aujourd'hui un autre petit garçon orphelin. Ce qui pouvait représenter sur le papier un atout thématique plombe aussitôt le projet car, d'une part on ne saisit jamais vraiment qui des deux est le personnage principal, d'autre part le scénario ne met jamais à profit son univers fantastique pour sonder le rapport des enfants à la mort. J'veux dire, le héros est orphelinfor crying out loud, ses parents sont morts, et pourtant jamais cette rencontre avec un authentique mort-vivant ne va venir éclairer ou guérir quoi que ce soit chez lui. Même la relation du petit humain avec ses grands-parents est à peine traitée, ils sont comme des figurants. Tu compares ce film avec COCO et t'as juste envie de mourir.
Même en termes de backstory c'est mal fichu, et ça rejoint ce problème de point de vue: est-ce l'histoire de Michel ou de Petit Vampire ? Pourquoi commencer le film avec une explication des origines de Petit Vampire et du méchant, si c'est pour avoir à la fin une ré-explication des origines du bad guy ? Pourquoi ne pas avoir commencé sur Michel et ensuite découvrir via son point de vue la genèse du petit suceur de sang et de son antagoniste ?
Et même au-delà de ces problèmes c'est un film mal narré. C'est frustrant car tu crois constamment que Petit Vampire va sortir de son manoir, qu'il va y avoir une aventure, mais il n'arrête pas de revenir au bercail. C'est un film d'animation mais dans trois ou quatre décors. Ça tourne en rond et ça réussit à être ennuyeux en 1h20.
Au niveau de l'univers, c'est flou: on est chez les morts, les monstres, le surnaturel tout mélangé ? Y a un côté quadruple mumbo jumbo avec ce galion piloté par un Jean-Paul Rouve miscast dans le rôle du capitaine des morts et cette bande de petits qui mélange les vampires, les aliens, un chien-fantôme qui fait penser à Charles Pasqua, y a même un crocodile mutant... Quand ton fils de 6 ans te demande "Mais en fait pourquoi y a un crocodile ?" tu sais qu'il y a un problème. Je citais plus haut COCO. Ici c'est la comparaison avec MONSTRES ET CIE. qui fait mal. A rebours de l'éloquence pixarienne, on sent ce côté français, "foutraque" assumé...
Je passerai sur la fin avec les kawaï, ces petits êtres qui sont en fait des humains transformés par le méchant, qui... ne redeviennent pas humains. Genre vers le milieu du film le méchant chope un français lambda dans la rue, le transforme en kawaï, et à la fin t'as même pas la catharsis que le gars retrouve sa vie d'avant, il va rester un ver de terre dans l'espace.
Niveau mise en scène ça pèche aussi, avec un découpage faible, t'as l'impression parfois qu'il manque des plans. C'est le genre de film où quand un mec tombe de très haut vers des gens qui sont au sol, t'as un top shot sur les gens au sol où la caméra... monte au lieu de descendre (?). Et à la fin t'as une bataille entre deux galions dans le ciel et d'une part t'es constamment perdu entre les deux bateaux qui ont la même apparence, de l'autre c'est à deux de tension, zéro dynamisme ou presque.
Au final, je ne sauve que l'originalité de situer le film dans les Alpes-Maritimes, et quelques passages avec le méchant voicé par Alex Lutz.
Abyssin, je te retiens.
Et Art Core, je te met au défi de deviner quelle chaîne du groupe Radio France a son logo au début du film.
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