Le jeune Peter purge une peine de dix ans pour le meurtre d’un patron de café. Il raconte son histoire au psychologue de la prison. Peter est attentionné, généreux, serviable, mais timide et écrasé par ses parents. Il ne cesse de vouloir acheter aux autres l’amour qui lui a été refusé dans son enfance. Chaque jour, il couvre ceux qu’il aime de nouveaux cadeaux, malgré les soucis financiers grandissants…
Jusque là, j'avais toujours eu du mal à m'emballer pour le cinéma de Fassbinder, que je trouvais trop désincarné pour émouvoir, repaît de sa misanthropie. Tout change avec l'exhumation de ce petit bijou tourné pour la télé allemande, spirale tragique du manque affectif et de l'aliénation par l'argent. Et pourtant j'ai retrouvé au début tout ce que je détestais habituellement, le couple au physique ingrat (l'actrice ressemble à Martine Aubry jeune), les personnages englués dans leur médiocrité ou la détestation de l'autre, les intérieurs de classe moyenne de la RDA... Mais voilà petit à petit on se rend compte à quel point la mise en scène de Fassbinder fait sens, la composition très travaillée des cadres, la manière de ne pas s'embarrasser d'artifices scénaristiques (on sait que Peter court à sa perte) pour finalement faire naître d'une manière presque inoppinée l'émotion, jusqu'à cette fin que je trouve absolument déchirante.
5/6