La rencontre du réalisateur anglais Ken Loach et de l'ex-footballeur Eric Cantona ne provoque pas les étincelles attendues. Trop calibré dans son scénario, Looking for Eric ne prend aucun risque, simple bluette sociale mieux jouée que la moyenne.
Sur le terrain, Eric Cantona, le numéro 7 de Manchester United, aimait improviser et surprendre le spectateur par un geste d'artiste. Que pensera-t-il alors, une fois le buzz cannois retombé, du résultat final de ce Looking For Eric si décevant ? Le terrain était pourtant propice à une comédie sociale comme les affectionne le réalisateur du Vent se lève, Palme d'or en 2006, mais Ken Loach a préféré jouer en position de milieu défensif, sans prendre le moindre risque sur le plan artisitique.
Des aphorismes
Looking for Eric suit les foulées d'un postier en pleine crise d'angoisse. Rien ne va plus pour Eric Bishop. Occupée par ses deux beaux-fils, la maison familiale sert de base arrière aux petits trafics de l'aîné, alors qu'Eric est toujours hanté par un amour de jeunesse. C'est là qu'intervient Eric The King. L'icône de Manchester United apparait tel un ange gardien providentiel qui va remettre notre postier sur le droit chemin grâce à des aphorismes sur la vie, l'amour et les vaches.
Le meilleur du film tient dans la direction d'acteur et la profonde humanité qui se dégage des péripéties de notre anti-héros névrosé, même si un sentiment de déjà-vu affleure très vite dans l'esprit des habitués aux films enragés de l'auteur de My Name is Joe. En tant que joueur, Eric Cantona n'a jamais obtenu le Ballon d'or. Pour la Palme, également, il faudra patienter...
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