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Auteur: | Stark [ 02 Juil 2008, 15:28 ] |
Sujet du message: | Questionnaire cinéphilo-projectif |
Je ne sais pas si ce petit jeu a déjà été proposé ici, mais pour ceux que ça amuse, que répondriez-vous à tout ça ? (vous n'êtes pas obligés de faire toutes les rubriques évidemment) Quel est votre préféré dans chacune des catégories ? Un film : Une histoire d'amour : Un sourire : Un regard : Un acteur : Une actrice : Un clown triste : Un début : Une fin : Un coup de théâtre : Un générique : Une scène clé : Un plaisir coupable : Une révélation : Un gag : Un fou rire : Un film malade : Un rêve : Une mort : Une rencontre d'acteur : Une scène d'amour : Une réplique : Un silence : Un plan séquence : Un plan tout court : Un choc plastique en couleurs : Un choc plastique en N&B : Un choc tout court : Un artiste que j'aime détester : Un artiste sous estimé : Un artiste surestimé : Un traumatisme : Un gâchis : Un souvenir de cinéma qui hante : Un film français : Deux réalisateurs : Une découverte récente : Un fantasme : Un baiser : Une bande son : Une chanson pour le cinéma : Un somnifère : Un frisson : Un monstre : Un torrent de larmes: |
Auteur: | Stark [ 02 Juil 2008, 15:33 ] |
Sujet du message: | |
Allez, je m'y colle, en images et en commentaires... Un film - La trilogie Star Wars Sans doute le socle catalyseur de mon amour pour le septième art : ces trois films ont pour moi une valeur sentimentale absolument inestimable. Une histoire d'amour - Betty/Diane et Rita/Camilla dans Mulholland Drive Des sommets de douceur et de tendresse émerveillées, deux filles fragiles et adorables dont je tombe moi-même amoureux, une relation délicate qui magnifie la sororité et l'euphorie des "premières fois". Puis la douleur insoutenable de la perte et de l'abandon, stigmatisation de l'indicible mal-être du sentiment non partagé. En dialogue constant, les deux segments dessinent le désir désespérément romantique d'un être blessé qui, en mourant, concrétise en songe toute l'affection qu'elle aurait voulu donner à la femme de ses rêves. Sublime catharsis, explorant avec une sensibilité déchirante toutes les manifestations du sentiment amoureux. Un sourire - Laura Palmer à la fin de Twin Peaks Pour la délivrance au bout du chemin de croix, et parce que les larmes qui coulent sur les joues de cette magnifique héroïne, retrouvant l'ange qui l'avait abandonnée, sont aussi les nôtres. Un regard - Noodles à la fin d'Il était une fois en Amérique Inoubliable. La fresque monumentale de Leone, fable mélancolique sur le rêve américain à travers l'histoire d'une amitié trahie et d'un destin tragique, revêt à son terme des accents proustiens : cette histoire n'était peut-être que la rêverie opiacée son héros, réinventant la nostalgie du temps perdu. "Je me suis couché tôt"... Un acteur - James Stewart Une filmographie absolument extraordinaire regroupant les plus grands films de Capra, Hitchcock, Ford, Lubitsch, Mann et bien d'autres, une personnalité profondément attachante de plus en plus travaillée par des forces ambigües, inquiétantes, troublantes, une subtilité de jeu qui se redécouvre à chaque film, et une capacité d'empathie qui ne trouve peut-être pas aucun égal dans l'histoire hollywoodienne. Une actrice - Naomi Watts Ma grande chouchoute depuis la découverte sismique d’il y a maintenant six ans et demi (eh oui, je suis fidèle). J'adore tout chez cette nana, depuis la profonde vulnérabilité qu'elle dégage jusqu'à la sensibilité exceptionnelle de sa palette, en passant bien sûr par son charme mutin délicieusement craquant, qui m'affole au plus haut point. Et puis, mine de rien, elle se construit petit à petit une filmo très respectable. Un début - Apocalypse Now Ouverture-transe sur le The End des Doors, où l'on pénètre d'emblée dans la psyché du personnage de Martin Sheen, reflet halluciné de l'inconscient collectif américain. Dans un étourdissant ballet de fondus enchaînés, une plage tropicale figée dans une moiteur ambrée, des hélicoptères bourdonnant comme des frelons de la mort, la tête d'une statue khmère, le bouquet de flammes des palmiers napalmés. Fantasmagorie visionnaire. Une fin - Le Nouveau Monde Ce sorcier de Terrence Malick parvient, en un enchaînement opératique de plans sublimes, à faire ressentir les bruissements puissants et l'ordre secret du monde qui nous entoure. Au son extatique des notes wagnériennes, le parcours de son héroïne semble se fondre dans un éden mystique, un lieu au-delà des mots mais qui, pourtant, prend pleinement vie à travers le souffle d’images intensément lyriques. Un coup de théâtre - Usual Suspects La révélation de l'identité de Keyser Söze. Un classique, mais ça m'a tellement laissé sur le cul que c'est le premier qui me vient ici. Comme souvent dans ce genre de cas, il vaut également pour le plaisir de la deuxième vision, du démêlage des fils et de l'écheveau génialement tissé par son scénariste-mathématicien. Un générique - Casino Flammes stylisées, néons rutilants et lumières aveuglantes se mêlent sur la Passion de Saint-Mathieu de Bach. Orchestré par le grand Saul Bass, ce générique annonce d'emblée, par sa flamboyance, la couleur du chef-d'oeuvre de Scorsese : bienvenue en enfer. Une scène clé - La résurrection dans Abyss Un véritable miracle, au sens propre comme au sens figuré, que cet inoubliable morceau d'émotion pure et viscérale, où la vie est arrachée à la mort par la force des mots, de la foi et de l'amour. C'est sans conteste l'une des scènes les plus intenses du cinéma pour moi, qui me fait fondre en larmes à chaque coup, à l'instar de la bande d'amis fusionnant émotionnellement à l'écran. Un plaisir coupable - Twister Je prends un énorme pied devant certains navets qui tiennent plus du parc d'attractions que du cinéma, par exemple devant ce gros blockbuster pachydermique de Jan De Bont. Quelque chose de la stimulation gamine et régréssive que j'assume totalement. Une révélation - "Je suis ton père" dans L'Empire contre-attaque Un autre incontournable, évidemment. A côté, les meilleurs coups de théâtre inventés par les plus brillants scénaristes font office de tours de passe-passe juste amusants. C'est l'un des pics de la saga, l'un de ses moteurs dramatiques aussi. Un gag - Le réveil récurrent d’Un jour sans fin Encore une fois, j'adore. Un jour sans fin, c'est un peu la Rolls Royce du comique de répétition. Comment, après ce film, écouter sans s'esclaffer le chant traînant de Sonny and Cher, symbolisant à jamais le calvaire du pauvre Phil ? I got you babe... "Debout, les campeurs, et haut les coeurs !!!" Un fou rire - Tout Spinal Tap Difficile de choisir, pour cette catégorie (comme pour la précédente). Reste que le rockumentaire culte de Rob Reiner me vaut des crampes aux zygomatiques à chaque vision. L'ampli qui va jusqu'à 11, les effets scéniques foirés, les querelles d'ego, les musiciens qui se perdent backstage... ce film est une véritable anthologie de délire hilarant. Un film malade : Gangs of New York Une fois de plus, on pourrait citer pas mal de titres dans cette catégorie. Le cru Scorsese 2002 me semble assez symptomatique, distillant un souffle, une ampleur constamment court-circuités par un montage qu'on devine charcuté (la dernière demi-heure, très bizarrement torchée) et des contraintes commerciales (la romance à deux balles) qu'on subodore assez facilement. Il y a là une sorte de beauté qui cherche à s'épanouir mais qui est tuée dans l'oeuf, un côté film-monstre franchement déséquilibré. Un rêve - Celui de Scottie dans Vertigo Scène-clé de l'inégalable thriller romantico-nécrophile d'Hitchcock, qui innerve profondément sa logique interne et dont la composition esthétique complexe, très stylisée, continuent à chaque vision de me fasciner. Motifs de la spirale, visions inquiétantes et funèbres, sentiment de chute, de vertige... Une mort - Batty dans Blade Runner Très grand moment de tristesse et de lyrisme : le réplicant, se sentant partir, s'assoit, après lui avoir sauvé la vie, face à l'homme chargé de le tuer. Se découvrant poète, il improvise quelques vers d'une stupéfiante beauté, se laisse mourir, et lâche la colombe qu'il tenait depuis le début dans sa main. C'est avec ce genre de scène que Blade Runner est devenu un de mes films préférés. Une rencontre d'acteur - Al Pacino/Robert De Niro dans Heat Comme presque tout le monde, non ? Pur fantasme cinéphile que cette rencontre longtemps désirée entre les deux plus grands acteurs de leur génération, mise en scène avec autant d'intelligence que d'humilité par un Michael Mann refusant de les associer ensemble dans un plan qui aurait été historique. En cohérence avec le motif d'opposition du film, le dialogue est intégralement en champ/contrechamp. Et il tient toutes ses promesses. Une scène d'amour - Betty et Rita dans Mulholland Drive "I'm in love with you" : LA scène d'amour définitive pour moi. Les deux jeunes femmes, embrasées par un désir ardent, s’enivrent de tendres caresses et de voluptueux baisers. Un moment sublime de sentimentalité pure, de sensualité brûlante, d'intimité frémissante, d'abandon intensément partagé, qui porte l'érotisme à un niveau d'émotion, de félicité et de lyrisme sans pareil. La fièvre et la conviction de Naomi Watts et Laura Harring, bombes incandescentes, incendient la pellicule. Une réplique - "Rosebud" dans Citizen Kane Parce que ce mot-sésame représente tout ce que le cinéma peut susciter de fascination magnétique. La façon dont Kane/Welles prononce ce "Rosebud" en expirant, et le fait qu'il lance ainsi la plus extraordinaire enquête rétrospective de l'histoire du cinéma, me font frissonner. Un plan séquence - L'ouverture de La Soif du Mal Le mètre-étalon du plan-séquence, rigoureux dans la démesure, fondamental sur le plan dramaturgique, sous-tendant le film entier au niveau de la dialectique (on y passe la frontière mexicano-américaine comme l'intrigue naviguera ensuite dans les eaux troubles du conflit crime/loi). Ouverture en gros plan sur la minuterie, fermeture cinq minutes plus tard sur son explosion. Un plan tout court - Le fœtus astral dans 2001 : l'Odyssée de l'espace Achèvement en beauté du film-trip de Kubrick, qui a fait beaucoup glosé sur sa signification profonde (sous-texte nietzschéen ? délire sous LSD ? manifeste formaliste pur ? concept expérimental ?) Au fond, peu importe : la vision de ce foetus planétaire sur les notes de Strauss, incarnation nouvelle de l'astronaute emporté dans un vertigineux saut spatio-temporel, délivre un pouvoir de fascination incomparable. Un choc plastique en couleurs - Barry Lyndon Encore Kubrick, avec le film plastique par excellence, celui il semble vouloir rivaliser avec les plus grands peintres du Siècle des Lumières. Chaque plan est un tableau de maître, la composition du moindre cadre témoigne d'un souci de perfection qui défie l'imagination, la moindre lumière est sculptée avec une méticulosité d'orfèvre. Là, le génie de Kubrick intervient : ce qui pourrait n'être qu'enluminures poussiéreuses vibre, respire et palpite au rythme de l'histoire racontée. Un choc plastique en N&B - La Nuit du Chasseur Cette Nuit du Chasseur est une splendeur qui dépasse l'entendement, une poème qui file à travers la nuit des temps et retrouve la permanence et la pureté des contes immémoriaux. Elle est au cinéma parlant ce que L’aurore est au muet. Les ciselures du chef-op' Stanley Cortez, puisant dans le scintillement des rivières et la clarté des étoiles un expressionnisme onirique, sont indissociables de son extraordinaire pouvoir de fascination. Un choc tout court - Sur la Route de Madison Evidemment le film aurait sa place au registre "histoire d'amour"... Mais celle-ci était déjà prise, et puisque la rencontre bouleversante entre Francesca et Robert fait partie de celles, rares, qui ravagent les coeurs et font chavirer les sensibilités, je la mets ici. Choc, en effet, car la justesse et l'acuité avec laquelle cette oeuvre creuse et chamboule en profondeur les notions si universelles du destin, du choix de vie, de l'immanence, de la mémoire, a de quoi changer le regard. Un artiste sous-estimé – Paul Verhoeven Bien sûr, tout est question de point de vue, et le cinéaste de Total Recall et de Starship Troopers possède un cercle d’admirateurs assez large, que ce soit parmi le public ou la critique. Mais, il me semble que Paulo n’a pas toujours eu (et n’a toujours pas aujourd’hui) la reconnaissance qu’il mérite. L’acuité iconoclaste de son regard, sa maîtrise, la force avec lequel il sonde des zones que peut d’autres aiment sonder, tout cela en fait un cinéaste majeur. Son dernier Black book prouve qu’il est toujours au sommet. Un artiste sur-estimé – Darren Aronofsky La catégorie où il ne faut pas trop éléver la voix pour ne pas subir l’ire des défensueurs de ceux que l’on cite. Le gars Darren, je l’aimais bien quand il faisait Pi, son premier film et son plus réussi, de loin, à mes yeux. La suite sombre pour moi dans une esbroufe des plus déplaisantes, parfaitement symptomatique de la vacuité frimeuse que je ne supporte plus chez cette jeune génération formatée à l’esthtisme toc et aux vélléités fumeuses. Requiem for a dream était franchement moyen, The fountain est un authentique navet. J’ai dit, j’assume, je me casse vite fait. Un traumatisme - Ordet Le mot est peut-être un peu fort, mais il rend un hommage mérité à la façon dont Carl Dreyer parvient à interpeller les questionnements fondamentaux de la foi et de l'existence d'une puissance supérieure, capable de nous faire transcender le malheur et l'affliction. Infusé par une grâce frémissante, une incroyable tangibilité des êtres et des choses, et même un humour parfois truculent, le film, par sa rigueur absolue, se permet in fine une scène dont l'audace n'égale que la puissance - traumatique, donc. Un gâchis – John McTiernan Ce réalisateur était l’un des plus brillants représentants du cinéma d’action américain, ses deux volets Die Hard, ainsi que Predator ou A la poursuite d’Octobre rouge, sont pour moi des objets de culte. Aujourd’hui, après une série de films assez calamiteux, il est en taule pour une obscure histoire d’écoute téléphonique. Ce que j’appelle un bien beau gâchis. Un film français - La règle du jeu Sans doute le film le plus célèbre et admiré du cinéma français - statut qu'il mérite complètement à mes yeux. Il y a dans l'universalité à la fois humaniste et satirique de la peinture de moeurs, dans le brio époustouflant de la forme, la verve incroyable de l'interprétation, la virtuosité du mélange des genres, quelque chose du "cinéma absolu" que pratiquement personne n'est parvenu à égaler depuis soixante-dix ans. Ce film est une gigantesque montagne. Deux réalisateurs - R.I.P. : Stanley Kubrick Citer ce géant fait sans doute cliché, mais peu de réalisateurs ont atteint de telles cimes dans la mise à nu des angoisses, des erreurs et des ambitions humaines. Une oeuvre peu prolifique mais monumentale, qui a su explorer tous les genres et conjuguer toutes les exigences formelles, dramatiques et philosophiques avec une rigueur inégalée. Actif : Gus Van Sant Une sensibilité unique dans le paysage cinématographique mondial, une capacité assez miraculeuse à concilier impératifs hollywoodiens et exigeance artistique, un regard unique et profondément empathique sur le mystère et les fragilités des êtres, et rien moins que la plus grande proposition du cinéma contemporain : sa tétralogie Gerry/Elephant/Last days/Paranoid Park témoigne d'une cohérence, d'une profondeur et d'une puissance sans égales. Une découverte récente - Hafsia Herzi Kechiche avait déjà révélé Sara Forestier dans L'esquive, il fait au moins aussi fort avec cette jeune actrice à l'énergie stupéfiante, mélange incroyable d'impétuosité méditerranéenne et de générosité pagnolienne, qui semble tout donner à la caméra jusqu'à une scène de danse finale sacrificielle. Espérons que la suite de sa carrière soit à l'avenant. Un fantasme - Michelle Pfeiffer dans Batman, le Défi A marquer d'une pierre blanche dans mon inconscient (et dans mon conscient !) de cinéphile. Envoûtante créature féline bardée de cuir verni noir, Michelle, bien loin de se contenter de jouer de son charme physique considérable, confère une humanité contrastée à son incarnation de Musidora moderne. Toute en miaulements affriolants et mouvements étirés, la comédienne exécute le numéro le plus sensuel et désirable qui soit. Un baiser - Roger et Eve dans La Mort aux trousses Parce que c'est l'une des scènes où Hitchcock manifeste de la façon la plus éclatante son goût des cadrages sensuels, des étreintes passionnées, et où il témoigne le mieux de l’intensité dramatique très expressive qui afait dire qu'il filmait les scènes d'amour comme des scènes de meurtre. Et parce qu'Eva Marie Saint, avec sa blondeur virginale subtilement perverse, est magnifiquement filmée. Une bande son - Il était une fois dans l’Ouest L'image était sans doute dispensable pour cette catégorie, mais le film est tellement magnifique... Pas grand chose dire, à propos de sa B.O., qui ne paraîtra redondant : l'immense Ennio Morricone, totalement en phase avec la tonalité élégiaque de son réalisateur, combine ses ambitions expérimentales avec une expressivité lyrique hors du commun. On ne peut penser aux images du film sans les faire coïncider avec la musique qui les accompagne - stridences d'harmonica en suspension dans l'air du désert, choeur féminin suivant le regard de Jill/Claudia sur les chemins de fer en construction... Un somnifère - Un film de Robert Bresson, par exemple L'Argent Il y en a d'autres, évidemment... Là encore, je n'en dirai pas beaucoup, tout simplement parce que je n'en ai rien à en dire, si ce n'est que je me suis vraiment battu pour vois ce film jusqu'au bout. Austérité absolue, inexistence des personnages, absence totale de chair dramatique... Je me sens très, très éloigné des préoccupations de Bresson (que n'ai toujours pas captées, d'ailleurs). Un frisson - Le Projet Blair Witch Davantage qu'un frisson, une paralysie absolue d'une heure et demie qui m'a semblé une éternité tant le calvaire des trois héros m'a été éprouvant. Pour moi, Le projet Blair witch atteint le degré ultime de la terreur par le simple minimalisme de son dispositif, par sa volonté impitoyable de ne rien montrer pour laisser vagabonder l'imagination et par la façon dont il titille les hantises les plus primaires - la forêt hantée, la nuit, l'inconnu, l'inexplicable envahissant peu à peu le quotidien le plus familier. Jamais je n'ai connu ni ne connaitrai une telle frousse dans une salle obscure. Un monstre - Hannibal Lecter Il y en d'autres, bien sûr, mais Hannibal (et sa muselière, idée délicieusement effroyable) fait partie des plus mémorables, parce que sa monstruosité est constamment associée à l'intelligence la plus aigue, au raffinement le plus subtil, et à un pouvoir de séduction qui trouble tous les repères. L'interprétation flamboyante et hypnotique d'Anthony Hopkins, face à une Jodie Foster butée et silencieuse, tout aussi admirable, a fait date. Un torrent de larmes - Le Silencio dans Mulholland Drive Encore une fois, je reviens à Mulholland Drive, et à cette scène dont je ne me lasse jamais de chanter les louanges. Le film entier me vaut un torrent de larmes, mais la séquence centrale du Silencio, formule canonique de tous les enjeux dramatiques, narratifs et conceptuels du film, en exprime peut-être le plus intensément le pathos incarné et bouleversant. Beauté(s) tragique(s), traversée des apparences, toute-puissance des affects, déploration déchirante d'un amour perdu ("Llorando por to amor")... Tout le film est là. Les larmes irrépressibles des héroïnes en attestent : la vraie nature de ce film, c'est l'émotion absolue. |
Auteur: | Baptiste [ 02 Juil 2008, 17:01 ] |
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EDIT Un film : 2001, l'Odyssée de l'espace Une histoire d'amour : celle du Chinois et de la fille dans L'Amant (de Annaud?) Un sourire : Un regard : Un acteur : Johnny Depp Une actrice : Penelope Cruz Un clown triste : Jude Law dans Bienvenue à Gattaca Un début : Une fin : celle de Blade Runner director's cut, où tout reste suggéré (H.Ford s'en va après avoir pris la licorne en papier) Un coup de théâtre : Un générique : Une scène clé : oula c'est dur... l'execution dans Paths Of Glory de Kubrick Un plaisir coupable : AVP, Film Freak m'y fait penser Une révélation : Un gag : Un fou rire : Un film malade : The Hole Un rêve : euh... toute la première partie de Mulholland Drive? :p Une mort : Une rencontre d'acteur : Une scène d'amour : Une réplique : "Dommage qu'elle doive mourir... mais c'est notre lot à tous!" Blade Runner Un silence : Un plan séquence : dans les Fils de l'Homme, pendant la bataille dans le camp de réfugiés Un choc : Un artiste que j'aime détester : Un artiste sous estimé : Un artiste surestimé : Cameron Un traumatisme : Un gâchis : Matrix 2-3 Un souvenir de cinéma qui hante : Un film français : Deux réalisateurs : Kubrick, Tarantino (classique) Une découverte récente : Un fantasme : Un baiser : Une bande son : celle de Kill Bill Une chanson pour le cinéma : Un somnifère : Fight Club, l'histoire ne m'intéresse absolument pas Un frisson : Un monstre : L'homme-mouche-cabine de The Fly Un torrent de larmes: |
Auteur: | the black addiction [ 02 Juil 2008, 17:05 ] |
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Baptiste a écrit: Un film malade : The Hole Tu parles de celui de Tsai Ming Liang ? |
Auteur: | Baptiste [ 02 Juil 2008, 17:09 ] |
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Lol je me suis demandé si on me poserait la question, l'autre jour je suis tombé sur celui dont tu parles au ciné-club, j'avais l'air con à ne connaître que celui auquel je fais référence --> un film de je sais plus qui, avec je sais plus qui, racontant comment une bande d'ados timbrés s'enferment dans un sous-sol et commencent à s'entre-tuer. Sympa^^ |
Auteur: | the black addiction [ 02 Juil 2008, 17:13 ] |
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Baptiste a écrit: Lol je me suis demandé si on me poserait la question, l'autre jour je suis tombé sur celui dont tu parles au ciné-club, j'avais l'air con à ne connaître que celui auquel je fais référence --> un film de je sais plus qui, avec je sais plus qui, racontant comment une bande d'ados timbrés s'enferment dans un sous-sol et commencent à s'entre-tuer. Sympa^^
Lol ok, c'était juste pour la précision car le film de Tsai n'est pas malade du tout. Il est mignon le film dont tu parles sinon. |
Auteur: | Baptiste [ 02 Juil 2008, 17:18 ] |
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Tu as donc tout vu? Je pensais être le seul à connaître ce film. Jsuis déçu |
Auteur: | Tonton [ 02 Juil 2008, 17:25 ] |
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Baptiste a écrit: Deux réalisateurs : Kubrick, Tarantino (classique)
Une bande son : celle de Kill Bill Un somnifère : Fight Club, l'histoire ne m'intéresse absolument pas Oh bah non, quand même. |
Auteur: | Tonton [ 02 Juil 2008, 19:30 ] |
Sujet du message: | Re: Questionnaire cinéphilo-projectif |
En fait, c'est drôle comme jeu. Un film : Barry Lyndon Une histoire d'amour : le couple de The Lovers Un sourire : le travers d'Harrisson Ford Un regard : Cary Grant ou Clarck Gable Un acteur : Ti Lung Un clown triste : Sammo Hung Un début : Orange Mécanique Une fin : Combats de maître Un coup de théâtre : toutes les adaptations de Gu Long par Chu Yuan, avec une moyenne de 20 rebondissements en 80 minutes (pour n'en citer qu'un, son chef d'oeuvre The Magic Blade) Un générique :#It's a knock-off# Une scène clé : quand Michael Douglas entre dans son grand appart' Un plaisir coupable : Super Inframan, parce que c'est objectivement nul Une révélation : Wong Fei Hung jeune dans Iron Monkey est joué par une fillette ! Un gag : le gars-élastique interrogé par Bale dans Batman Begins Un fou rire : le jeu des bouteilles-humaines dans l'Intervilles d'il y a deux jours Un film malade : Brain Dead Une mort : un méchant dans The Big Heat de Johnnie To, touché par une balle, chutant de 10 mètres de haut sur un périphérique, se faisant renversé par une bagnole avant de s'éclater, gros geyser de sang, contre un trottoir Une rencontre d'acteur : Tom Hanks et Leonardo Di Caprio Une scène d'amour : les multiples pipes avec éjaculations successives dans la bouche de Joanna dans The Story Of Joanna. Un plan-séquence en travelling dérangeant et étonnamment érotique Un plan séquence : la voiture dans Les fils de l'homme Un plan tout court : la nana qui regarde la caméra dans Sans soleil. 1/24e d'image, pas plus court. Un choc plastique en couleurs : Scarlett Johansson Un choc plastique en N&B : Marlon Brando dans Un tramway nommé désir Un choc tout court : le viol dans Irreversible Un artiste que j'aime détester : Besson Un artiste sous estimé : Walter Hill ou Daniel Lee Un artiste surestimé : Zhang Ziyi Un traumatisme : revoir Hook adulte Un souvenir de cinéma qui hante : la première heure de La guerre des mondes au cinéma. j'attends toujours de revivre la même sensation Un film français : Le corbeau Deux réalisateurs : c'est débile ça Une découverte récente : Johnnie To Un fantasme : me taper Scarlett Johansson ou Shu Qi Une bande son : Blade Runner par Vangelis Un somnifère : le Festival Asiatique de Deauville 2008 Un frisson : Blair Witch Un monstre : |
Auteur: | Film Freak [ 02 Juil 2008, 21:41 ] |
Sujet du message: | Re: Questionnaire cinéphilo-projectif |
Un film : L'hybride de JFK et Battle Royal, une espèce de gros bordel vénère, immature et obsédé par la vérité ert la justice!!! Une histoire d'amour : Celle de Prime. Vécue. Un sourire : Un regard : Le sourire + regard caméra de Christopher Reeve dans le dernier plan de Superman, juste la joie de vivre. Un acteur : Jonah Hill. Une actrice : Non. Un clown triste : Non plus. Un début : La première heure de Batman Begins, parce qu'on trimballe tous notre présent avec nous (waaaaaaaaaah). Une fin : Le dernier plan d'X-Men 2, avec l'aura du phénix sur la surface de l'eau. Ou le Star Child de 2001, parce qu'on renaît tous après chaque expérience (waaaaaah 2). Un coup de théâtre : Le fait que Matrix 2 soit raté. Un générique : Celui de Spider-Man 2. Une scène clé : La plaidoierie de Jim Garrison dans JFK. Un plaisir coupable : Alien Vs. Predator, parce que geek. Une révélation : The Insider. Un gag : Le mec qui arrive en sifflant et se fait lancer une hache dessus dans Doomsday. Un fou rire : Elles sont nulles tes catégories... Un film malade : Alexandre. Un rêve : Total Recall. Une mort : Celle de Shmi Skywalker, parce qu'elle est drôle. Comme oim. Une rencontre d'acteur : Tom et Jerry qui se rendent chacun compte que l'autre parle dans Tom & Jerry le film. Une scène d'amour : Halle Berry qui se fait démonter dans Monster's Ball. Une réplique : "OH LA PUTAIN DTA MERE IL A UN FLINGUE" Un silence : Celui du cri de Marion qui s'étouffe lorsque les nazis referment la dalle du Puits des Âmes sur elle et Indy. Un plan séquence : Celui de la voiture dans Children of Men, parce qu'il est ouf. Comme oim. Un plan tout court : Le plan d'Indy face au champignon atomique, parce qu'on est tous dépassés par les événements (waaaaaaah 3). Un choc plastique en couleurs : Speed Racer. Un choc plastique en N&B : Citizen Kane. Un choc tout court : Ta daronne. Un artiste que j'aime détester : Je suis pas un blaireau. Un artiste sous estimé : Michael Bay. Un artiste surestimé : Lukas Moodysson? Un traumatisme : La déception Matrix 2. Un gâchis : Matrix 2. Un souvenir de cinéma qui hante : Munich. Un film français : Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) Deux réalisateurs : Putain pourquoi je réponds à cette liste débile... Une découverte récente : "Si j'étais une découverte récente?" Pitié... Un fantasme : Robert Hospyan. Un baiser : Brokeback Mountain. Une bande son : La Dernière Tentation du Christ, pour les instruments arméniens et le son '80s. Une chanson pour le cinéma : La chanson de fin de South Park le film. Un somnifère : Gerry. Un frisson : Signs. Un monstre : Le Predalien. Un torrent de larmes: E.T. |
Auteur: | Duck [ 02 Juil 2008, 22:01 ] |
Sujet du message: | |
Un film : Pulp Fiction Une histoire d'amour : Tony Leung et Faye Wong dans Chungking express Un sourire : celui de l'homme à la caméra dans Lost Highway Un regard : Claude Rains lançant un regard plein de sens à Humphrey Bogart à la fin de Casablanca Un acteur : Toshiro Mifune Une actrice : Tilda Swinton Un clown triste : Michel Gondry Un début : Nos Années sauvages Une fin : Old Boy Un coup de théâtre : Le limier Un générique : Catch me if you can Une scène clé : Sam Sheppard regardant les deux amants du toit de sa maison dans les moissons du ciel Un plaisir coupable : Timecop avec Jean-Claude !!! Une révélation : Ellen Page dans Hard Candy Un gag : Sasha Baron Cohen dans n'importe quelle séquence de Taladega Nights Un fou rire : la classe américaine, un fou rire permanant Un film malade : Dune de Jodorowski, tellement malade qu'il ne fut jamais tourné Un rêve : séquence onirique de la prisonière de Clouzot Une mort : l'exécution de Fredo dans le parrain 2 Une rencontre d'acteur : Bruce Willis et Samuel L Jackson dans Die Hard with a vengeance Une scène d'amour : Michael Shannon et Ashley Judd dans Bug Une réplique : I've seen things you people wouldn't believe! Attack ships on fire off the shoulder of Orion. I watched C-Beams glitter in the darkness at Tanhauser Gate. All those moments will be lost in time like tears in rain... Time to die. Un silence : Tous les silences de Nishi dans Hana-bi Un plan séquence : tous ceux de children of men Un plan tout court : le premier plan de Barry Lyndon Un choc plastique en couleurs : Dodesu Kaden de Kurosawa Un choc plastique en N&B : Détour de Ulmer Un choc tout court : Il était une fois en Amérique Un artiste que j'aime détester : Andrei Tarkovski Un artiste sous estimé : Fruit Chan Un artiste surestimé : Eli Roth Un traumatisme : Mulholland Drive Un gâchis : Phénomènes de Shyamalan Un souvenir de cinéma qui hante : des dos et des couloirs dansElephant Un film français : Le cercle Rouge de Jean-Pierre Melville Deux réalisateurs : Tarantino et Kitano Une découverte récente : Joseph Gordon-Levitt Un fantasme : Rita Hayworth Un baiser : Sarah Polley embrassant son père dans de beaux lendemains Une bande son : Taxi Driver Une chanson pour le cinéma : candy coloured clown dans Blue Velvet Un somnifère : La cité des douleurs de Hou Hsiao Hsien Un frisson : plusieurs même dans Funny Games Un monstre : Daniel Plainview dans There will be Blood Un torrent de larmes: Dersou Ouzala de Kurosawa et la lise de schindler de Steven Spielberg |
Auteur: | juLILO [ 02 Juil 2008, 22:04 ] |
Sujet du message: | Re: Questionnaire cinéphilo-projectif |
Film Freak a écrit: Une réplique :
"OH LA PUTAIN DTA MERE IL A UN FLINGUE" LOL énorme éclat de rire dans la salle hier! |
Auteur: | Stark [ 02 Juil 2008, 22:04 ] |
Sujet du message: | Re: Questionnaire cinéphilo-projectif |
Film Freak a écrit: Une actrice : Non. Snif, pourquoi ? Les actrices, c'est l'une des principales raisons pour lesquelles je suis dingue de ciné, perso. Film Freak a écrit: Une scène clé : La plaidoierie de Jim Garrison dans JFK. Anthologique, je confirme. Une demi-heure de cinéma brut qui te scotche au fauteuil. En fait, je pourrais dire ça du film entier. Film Freak a écrit: Une réplique : "OH LA PUTAIN DTA MERE IL A UN FLINGUE" C'est dans quoi, ça ? Ca me dit vaguement quelque chose, mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus... Ou alors c'est juste une vanne que je capte pas ? Film Freak a écrit: Un silence : Celui du cri de Marion qui s'étouffe lorsque les nazis referment la dalle du Puits des Âmes sur elle et Indy. Je me suis arraché les cheveux pour en trouver un, et j'ai abandonné. Merci, je le prends pour moi aussi, celui-là. Film Freak a écrit: Un somnifère : Gerry. Pas bien. Film Freak a écrit: Un torrent de larmes:
E.T. Ca coule de source. J'ai failli le citer ici aussi, mais je pense que je pourrais en citer un paquet, dans cette rubrique. |
Auteur: | Stark [ 02 Juil 2008, 22:14 ] |
Sujet du message: | |
(putain je suis mal barré si je commence à commenter toutes les listes...) Duck a écrit: Un regard : Claude Rains lançant un regard plein de sens à Humphrey Bogart à la fin de Casablanca I think this is the beginning of a beautiful friendship... Une des plus belles fins que je connaisse. Duck a écrit: Un coup de théâtre : Le limier Là c'est le film entier qui est un coup de théâtre. C'est le film qui enterre tout ce qui a été fait depuis à ce niveau-là, et c'est encore tellement plus que ça. Vénération. Dick a écrit: Une réplique : I've seen things you people wouldn't believe! Attack ships on fire off the shoulder of Orion. I watched C-Beams glitter in the darkness at Tanhauser Gate. All those moments will be lost in time like tears in rain... Time to die. Oui-oui-oui-oui. Dick a écrit: Un plan séquence : tous ceux de children of men 2è fois cité, celui-là. Dick a écrit: Une chanson pour le cinéma : candy coloured clown dans Blue Velvet
Dean Stockwell, son mascara, ses minauderies, la voix de velours de Roy Orbison. Cultissime. |
Auteur: | Film Freak [ 02 Juil 2008, 22:45 ] |
Sujet du message: | Re: Questionnaire cinéphilo-projectif |
Stark a écrit: Snif, pourquoi ? Les actrices, c'est l'une des principales raisons pour lesquelles je suis dingue de ciné, perso. Bah je me vois en aucune actrice... Citation: Film Freak a écrit: Une réplique : "OH LA PUTAIN DTA MERE IL A UN FLINGUE" C'est dans quoi, ça ? Ca me dit vaguement quelque chose, mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus... Ou alors c'est juste une vanne que je capte pas ? Speed Racer. |
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