pendant très longtemps, il a été un de mes cinéastes préférés. je stannais. son cinéma me fascinait et n'avait aucun équivalent, ni en france ni ailleurs. il poussait les murs de ce qui était possible, dans le fond et dans la forme. j'adorais quand il disait qu'il voulait faire des films qui ne pouvaient exister en tant qu'oeuvre uniquement sous cette forme-là, qu'il ne voulait pas faire des films qui auraient pu être des livres ou des pièces. c'était vrai, ça m'a profondément marqué conceptuellement. ça n'empêche que je suis allé voir sa pièce désolé pour la moquette (dans laquelle un personnage se faisait tuer et du faux sang giclait, et j'étais au premier rang et je me suis fait éclaboussé, et myriem boyer s'est arrêté pour me dire "ah désolée... la mort, ça tâche !") ... son sens de la provocation, son humour, tout me fascinait et me parlait profondément.
je m'en suis un peu éloigné, puis ces derniers temps j'y ai beaucoup repensé, en me félicitant que la gen z n'ait aucune culture en générale et française en particulier parce que s'il faut séparer l'oeuvre de l'artiste lui c'est bien l'oeuvre qui est le cauchemar de l'époque. des valseuses, à beau-père, au festival misogyne de calmos, en passant par mon homme, et la tornade de baffes que se prennent toutes les femmes dans ses films c'est vraiment un festival. il y avait de l'époque dans tout ça, de sa personnalité aussi, mais là encore c'était sa volonté de pousser les murs tout le temps, il parlait d'amour principalement et voulait en explorer les recoins les plus crados.
c'est bouleversant tous cs gens qui meurent, là. il avait écrit grosse fatigue pour michel blanc, mort. je regardais un extrait de calmos et marielle et rochefort son morts. il était dans un doc canal "des vies de cinema" ou il conversait avec leconte et tavernier, qui est mort aussi. terrible.
un immense monsieur et une grande perte, un des morceaux de son cinéma qui m'avait le plus marqué c'était la fin des acteurs, quand il apparait pour téléphoner à son père, et qu'il lui dit "tu me manques, papa. plus le temps passe et plus tu me manques" et la simplicité de la chose, en conclusion de ce film, de voir ce grand monsieur déjà âgé dire ça, j'avais chocked up. il a retrouvé son père, et avec les audiard c'etait le duo père-fils le plus mythique du cinéma français.
je vais revoir notre histoire et les acteurs, du coup...
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