je précise que je ne connais pas le cinéma de vecchiali, hormis son dernier film qui ne vaut pas vraiment grand chose, mais qui est attachant.
mais c'est pas la question.
Citation:
En 1981 (vous reconnaissez la date) j’ai proposé que le fonds de soutien ne soit plus affecté aux producteurs qui en avaient généré les sommes mais devienne une sorte de « banque du cinéma » auprès de laquelle les producteurs n’auraient pas à demander les compléments à leur financement mais iraient carrément les chercher en justifiant de leur plan de financement. Ricanements au Ministère (« Mais on ferait 300 films par an !!!!) et partout ailleurs. En 1985, j’ai suggéré que les sommes allouées à l’avance sur recettes soient divisées par le nombre de membres de façon à ce que les choix soient plus « pointus », moins formatés si l’on préfère. Ricanements au Ministère et dans la profession…. En 2003, j’ai fait un film où, avec humour mais bon sens – du moins, je l’espère – je tentai de montrer que ça ne fonctionnait plus ou très mal dans le cinéma français. Ricanements violents sur les radios (Claude Miller en tête que je film avait défrisé –je crois qu’il frise naturellement). Aujourd’hui, on me fait parvenir ces textes obsolètes – je veux dire qui ont trente ans de retard pour le moins ! J’étais ému par le discours pathétique de cette chère Pascale Ferran applaudi par un auditoire qui n’en avait rien à foutre de ce qu’elle racontait… En 1989, je faisais remarquer à Claude Sautet que 25 semaines de tournage induisaient 50 jours de matériels payés et inutilisés qui auraient pu servir à un jeune cinéaste pour ses premières armes ou à un autre en difficulté pour terminer un film commencé. Là, pas de ricanements, simplement : « Je n’y avais pas pensé ». Croyez-vous SINCÈREMENT que la solidarité puisse encore être de mise dans une profession où l’on se réjouit de l’échec des autres et où l’on marcherait sur un collègue pour prendre un argent dont on n’a pas toujours besoin ???? Augmenter le budget d’un film, c’est accroître la part de frais généraux (7%) qui iront dans la poche des producteurs à leurs fins personnelles. Alors pourquoi ne pas surenchérir ???? Entendre Langman dire : si mon père a fait des films commerciaux, c’est pour pouvoir financer des films d’auteurs, c’est émouvant mais quand il s’agit, en tant que film d’auteurs, de LA REINE MARGOT, de Patrice Chéreau, là on en pleurerait presque… Non, il y a clivage parce que les notions d’auteurs sont mal définies et, du reste, je préférerais qu’elles ne le soient pas du tout pour éviter les canada dry… Bref, comme disait Dalida à Alain Delon « Paroles, paroles…» ou, comme chantait Guy Béart « Celui qui dit la vérité… » Voilà pourquoi je ne crois pas une seconde à votre projet si généreux qu’il puisse paraître. Rien n’a été fait pour que les « professionnels de la profession » considèrent qu’ils font partie d’une même famille.
Symbole remarquable : la caméra repose sur un trépied. Le cinéma repose sur un tryptique : ART/INDUSTRIE/COMMERCE. Si l’un des pieds est diminué aux dépens des autres, le cadre se casse la gueule.
Codicille : avec mes droits d’auteur, j’ai fait en dv 3 films dans l’année, tous 3 refusés avant et après par l’avance sur recettes. Qu’on ne vienne pas me dire que je suis aigri !
Paul Vecchiali
c'est apparemment à propos de
ça