Forum de FilmDeCulte

Ben c'est ça, faut comparer ce qui est comparable, Peggy Lipton est plus âgée dans Twin Peaks que Madchen Amik. A mon avis, déjà plus belle par sa classe, mais oui moins sexy, forcément.

J'avais suivi à l'époque au rythme de diffusion, et ressenti le même mélange de fascination et de frustration que beaucoup.

Je viens d'y revenir pour la première fois, à raison de deux épisodes à la suite, sur une durée donc plus ramassée et sans la hype du moment.

Qu'est-ce que c'est beau à voir, quel plaisir visuel. Cadrage, lumières, décors, Lynch compose presque tout le temps ses fameux tableaux vivants qui renvoient beaucoup aux toiles de Edward Hopper pour tout ce qui est intérieurs, surtout le bureaux, et endroits "utilitaires" (stations services, motels, parkings etc.). Quant à la forêt autour de Twin Peaks, ce qu'il a à mes yeux filmé de plus magnifique et saisissant de toute sa carrière, je pensais beaucoup aux tableaux d'Ivan Shishkin : https://www.atlasofplaces.com/atlas-of-places-images/_scaled/ATLAS-OF-PLACES-IVAN-SHISHKIN-POETIC-REALISM-GPH-6.jpg

Inutile de trop revenir sur tout ce qui a été écrit et partagé ici, et puis comme précisé il y a quelques temps dans un autre topic, Pacôme Thiellement s'est chargé d'une analyse, notamment politique, tout à fait pertinente sur le sujet (dont on trouve des traces dans le message de Cyniquotron (bien joué pour le parallèle avec Faust I et II aussi)). Mais c'est encore meilleur la deuxième fois, on perçoit bien l'unité rigoureuse de ton et de rythme, la générosité extrême de Lynch envers ses acteurs (les longs plans sur Miguel Ferrer malade et fatigué, et bien d'autres encore), comme s'il cherchait à les filmer le plus possible avant la fin, toute la tristesse qui se dégage de cet univers où même les enfants s'en prennent plein la gueule, le refus de tout fan service déjà radicalement au coeur de Fire Walk With Me (même s'il y a deux ou trois fins d'arcs secondaires qui font plaisir), les hommages à foison (Brakhage pour le fameux épisode 8 ), les parodies bienvenues (Tarantino, notamment), ou encore le sound design aussi incroyable que la composition visuelle.

Incroyable réussite, sur tous les plans.

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Tant mieux pour Lynch et cette saison 3 de Twin Peaks, et ton texte m'a donné envie de m'y replonger encore ; mais dans ce que j'ai écrit il n'y a rien que je doive à Pacöme Thiellement, pour la simple et bonne raison que je ne lis pas ni ne le regarde.

Pour être exhaustif je l'ai lu il y a longtemps, dans la revue l'Eprouvette, et dans le livre qu'il a consacré à Mattt Konture, aux éditions de L'Association, ainsi que dans quelques revues pour des textes déjà d'un lyrisme gnostique que je n'ai aucune gêne à qualifier d'imbitable.

Je l'ai sans doute vu récemment dans une vidéo de BLAST pour présenter l'édition des Lundis de Delfeil de Ton.

Ah oui et même dernièrement en note de bas de page d'un texte dans une revue que je ne recommanderai pas, le pointant comme néo-gourou, et renvoyant à cet article (que j'ai eu la flemme de lire en entier honnêtement), vue la situation de cette revue de ce texte ce sont la paille et la poutre.

Il y a des sujets dont la lecture nourrit autrement, comme il me semble l'avoir déjà écrit quelque part sur ce forum.

Ceci dit je ne doute pas que nous avons des lectures communes avec Thiellement: mais je n'ai nul besoin de son truchement pour lire Nietzsche ou Debord, etc.

Oui, j'ai bien en tête que tu ne le lis pas. Mon intention était surtout de souligner que même sans ça, tu as la même intuition que lui, notamment ici :



C'est un des fils rouges de son 3ème essai sur Twin Peaks, portant sur la saison 3. Il développe cette piste de manière très satisfaisante.

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Vous avez tenté de regarder les deux derniers épisodes en parallèle ? J'avais lu qu'ils avaient été probablement montés ensemble pour se répondre.

Putain il faut à présent l'intervention du Saint-Esprit pour percevoir que Twin Peaks se passe aux States. Quelle époque de fous.

Lu aussi, mais pas testé.

Sinon pour revenir sur la question du portrait par Lynch de l'amérique contemporaine de cette saison 3, j'ai été frappé aussi par la manière dont il correspond aux très belles paroles de "One Time, One Night" de Los Lobos (qu'on peut entendre notamment au générique d'ouverture de Colors de Dennis Hopper), par ce mélange de néo-country métissée et naïve, de poésie aux images à la fois simples et cryptiques et cette évocation de faits divers représentatifs d'une grande impuissance généralisée : https://genius.com/Los-lobos-one-time-one-night-lyrics

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