La vie en société est elle si monotone et prévisible que le parcours qu’emprunte ce train chaque année ?
Snowpiercer – Le Transperceneige décrit une nouvelle ère glaciaire qui apparaît en 2031. Les derniers survivants ont pu se réfugier à bord d’un train condamné à tourner autour de la Terre sans s’arrêter.
Un nouvel OVNI (oeuvre visuelle non identifiée) est mis sur les rails par Joon-ho Bong et ça roule plutôt bien. A peine le temps d’une courte introduction textuelle et on embarque directement pour un voyage de 2h06 qui se promet quelque peu mouvementé.
Il y a 2 sens de lecture à ce film :
Le premier est un film d’action peu banal. Un groupe de personnes démunies à l’arrière d’un train (surnommés les queutards) veut mener une révolte afin d’arriver à l’avant et avoir les mêmes privilèges que les autres classes.
Ce point de vue nous livre quelques clins d’œils à l’univers vidéo-ludique. En effet, c’est à la manière d’un FPS, que se déroule par exemple une des batailles « nocturnes » du train. Le spectateur accompagne le protagoniste niveau par niveau (illustrés par les wagons) jusqu’à la fin du jeu. Une fin qui ne vous apporte pas forcément satisfaction car on vous apprend que vous pouvez recommencer la partie avec un niveau de difficulté plus relevé, mais qu’il n’y aura aucune nouveauté. Reste tout de même une fin alternative si vous avez fait les choses dans l’ordre…
Le second semble nous peindre un tableau beaucoup plus sombre et inquiétant : Comment résumer à échelle réduite, ce qu’il se passe dans le monde actuel ?
Cette fois ci, ce point de vue peut simplement se résumer à sa couleur… je m’explique. Si on observe bien, on peut remarquer que le jaune est très présent dans tout le film. C’est d’ailleurs la toute première couleur que l’on peut découvrir dans l’environnement très sombre et gris des « queutards ».
Elle symbolise la puissance teintée de traîtrise via la femme de l’avant du train (secrétaire du grand patron) qui vient enlever son enfant à la pauvre Tanya.
Mason (apparenté à une 1 ère ministre) porte également le jaune, mais sous son manteau « royal », on peut voir qu’elle dévoile une tenue violette qui symbolise une mélancolie, une solitude. Contraste d’un personnage qui se sent piégé dans sa propre caricature.
Mais on retrouve également le jaune dans les différents wagons, comme si cette société artificielle n’était que mensonge, un mensonge assumé. Cela cache quelque chose, le maître du train n’a certainement pas les « pleins pouvoirs », il est dépendant d’une chose bien supérieure.
En Corée (nationalité du réalisateur), cette couleur a pour signification la Terre. Volonté du réalisateur de l’associer à son oeuvre et d’induire que le train est le nouveau monde.
L’ascension du héros Curtis ne se soldera de toute façon pas par une victoire, on nous y prépare tout le long de son chemin. Après tout, qu’y a t-il au bout ? La vérité ? Le pouvoir ? Le bonheur ? Ce n’est pas ce que nous laisse penser tous ces indices.
Alors tout est donc désespoir ? Pas tout à fait, il existe peut être une alternative à cette société bricolée.
Le train se veut symbole d’éternité mais aussi celui d’un tombeau d’acier …