Vieux-Gontrand a écrit:
Je ne suis pas sûr que le cinéma portugais ait été si fauché que cela... apparemment ils avaient un système de production à la française avec avance sur recette et financement par la télé publique, ainsi que d'un lien avec Paulo Branco qui permettait de tourner en coproduction avec la France . Le système a été attaqué de façon populiste lors du Blanche Neige de Monteiro (pratiquement son dernier film). Comme dit Tetsuo les films de de Oliveira ne sont pas des films fauchés. Non ou la Vaine Gloire de Commander multiple les decors et a été réellement tourné en Angola pour 30 minutes de film. En France il tournait avec Deneuve, Piccoli, Lonsdale. Agustina Bessa-Luis était reconnue.
Il était peut-être plus facile de monter un film d'auteur au Portugal qu'en Espagne ou en Angleterre (voire aux USA).
Comme en France, il y a une exception culturelle portugaise avec une politique de subvention publique et de concours de longue date, mais qui s'est trouvée menacée il y a une dizaine d'années et depuis, je ne sais pas où ça en est. Il y a eu de nombreux articles et au moins une pétition à ce propos. Le fait que le cinéma d'auteur portugais ait été soutenu par des institutions publiques ne signifie pas que les financements dont il bénéficiait, qui correspondaient aux besoins des réalisateurs, étaient mirifiques. Je ne comprends pas pourquoi vous voulez me faire dire ça.
Vieux-Gontrand a écrit:
Comme dit Tetsuo les films de de Oliveira ne sont pas des films fauchés. Non ou la Vaine Gloire de Commander multiple les decors et a été réellement tourné en Angola* pour 30 minutes de film. En France il tournait avec Deneuve, Piccoli, Lonsdale. Agustina Bessa-Luis était reconnue.
Il était peut-être plus facile de monter un film d'auteur au Portugal qu'en Espagne ou en Angleterre (voire aux USA).
Il n'y a pas de véritable contradiction entre films fauchés et économie de moyens, c'est ce que je me tue à expliquer. Le Portugal, avait sa propre économie, tu y ajoutes des financements français, cela permettait sans doute à Oliveira d'avoir des budgets confortables pour le Portugal et surtout de tourner à un rythme soutenu. Par ailleurs, les exemples sur lesquels vous vous appuyez comme
le Soulier de satin et
Non ou la Vaine Gloire de Commander font figure d'exception. N'oublions pas aussi qu'il a commencé sa carrière en 1944, avant une sorte de hiatus jusqu'à la révolution, et qu'il ne tournera ces deux films qu'une dizaine d'années plus tard.
Et ça n'a non plus de sens de comparer
Non ou la vaine gloire de commander avec
Kingdom of Heaven de Ridley Scott ou
Vercingetorix de Jacques Dorfmann, qui fut tourné avec 15 000 000 de dollars et en comparaison duquel, c'est un film fauché. Il est plus proche d'un Bresson qui fait
Lancelot du Lac ou Ermanno Olmi avec
Le métier des armes.
Il a certes tourné relativement tardivement avec des "stars" (Mastroianni, Irène Papas, et d'autres encores), dont j'ignore le cachet, c'est pourquoi je citais l'exemple de Rity Pahn ou de Hong Sang-Soo.
*la partie en Angola fut tournée au Sénégal, ce qui n'est pas important, tout ça pour dire, pas sûr que ça revienne plus cher qu'un tournage à Paris, non ?