Redécouverte hier soir du magnifique
Préparez vos mouchoirs, de ses immenses qualités (dialogues, acteurs...), de ses défauts (déjà le final dont il a un peu de mal à se sortir), et du coup petite filmo.
1963 :
Hitler, connais pas (documentaire)
J'en conserve très peu de souvenirs, d'autant que j'avais été surpris par sa forme documentaire et n'étais que peu entré dans le film.
1967 :
Si j'étais un espion (Breakdown)
pv
1974 :
Les Valseuses Une mine de réplique et la révélation de pas mal d'acteurs (Depardieu, Miou Miou, Dewaere, Huppert), mais aussi l'éclosion de plusieurs des thèmes de son auteur. L'un de mes films cultes, je me souviens d'une période durant laquelle je pouvais voir le film une ou deux fois par semaine sans jamais m'en lasser. Certaines répliques sont cinglantes ("Pas de doute, on est bien en France"), ce qu'on a tendance à oublier.
6/6
1976 :
Calmos Le film a déçu aussi bien la critique que le public, faisant près de 10 fois moins d'entrées que le précédent. Il reste quelques bons moments, dus principalement aux acteurs, mais je n'accroche pas.
2/6
1978 :
Préparez vos mouchoirs A priori, un sujet facile pour Blier, qui récupère le cannevas, les situations, et les thèmes des
Valseuses : toujours la femme frustrée, les hommes gauches, la difficulté des rapports, etc. Et toujours également cette France dégueulasse, entre pauvres gens et gros connards de bourgeois. Mais le film dévie pour aborder le sujet de la pédophilie avec une pudeur incroyable. Comme avec
Beau-père trois ans plus tard, Blier se lance dans un sujet casse-gueule sans jamais devenir vulgaire ou choquant. C'est aussi, me semble t-il, avec ce film que ses répliques se font plus simples, plus lisses. Elles restent tout aussi fortes et drôles, mais il acquiert une incroyable simplicité dans l'écriture, qui pourrait laisser croire à tout apprenti scénariste que c'est facile à pondre. Une réplique comme "
Soulève le, ton vieux coude", c'est tout con. Mais récitée par Dewaere, c'est la perfection. En revanche, on trouve déjà l'un des problèmes qui ponctuent son oeuvre à venir : il a un peu de mal avec la fin de ses films. Celle-ci dure en longueur sans qu'on sache vraiment où il veut en venir.
1979 :
Buffet froid Un pure film d'anticipation. Je l'avais découvert assez tôt, vers la fin des années 80, et avais beaucoup rit de ses acteurs, ses situations, ses répliques. Le film m'apparaissait comme burlesque, absurde. Aujourd'hui, ce film me fait peur, parce qu'il se rapproche finalement énormément d'un univers froid, égoïste, tel qu'on peut le voir aujourd'hui.
6/6
1981 :
Beau-père Je me souviens d'un film très pudique, très doux, bercé par le piano que joue le personnage. J'avais l'impression que le cinéma de Blier commençait à changer, s'effaçant derrière son sujet, gommant ses répliques cinglantes. Un film à part, très beau, que j'aimerais revoir.
5/6
1983 :
La Femme de mon pote Parenthèse sans intérêt dans la carrière de Blier, que l'on reconnaît le temps de deux répliques. Je n'ai jamais pigé pourquoi il avait fait ce film - il aurait du laisser tomber après le suicide de Dewaere initialement prévu. Restent les acteurs et un film qui se suit sans trop d'ennui.
2/6
1984 :
Notre histoireLà aussi je n’en conserve que peu de souvenirs, il me semble que le film est assez déconstruit et qu’il annonce la période à venir (à partir de
Trop belle pour toi), qu’il se regarde un peu trop mais qu’il est aussi relevé par l’incroyable jeu d’Alain Delon. Malgré les défauts, j’aime beaucoup la tristesse du film et de ses personnages.
4.5/6
1986 :
Tenue de soirée Je reste assez partagé sur ce film en raison de dialogues qui, pour une fois, vont sans doute un peu trop loin. Blier considère qu’il a atteint le point de non retour avec ce film, que les dialogues sont trop écrits, trop « parfaits ». J’ai beau me marrer tout le long, les dialogues sont justement trop forts pour laisser le film respirer et exister en dehors. Tout tourne autour des répliques et il ne reste plus grand-chose d’autre. Egalement, la fin apparemment ajouté en raison de l’apparition du Sida peu de temps avant, est un peu naze. Mais quelles répliques («
Une serrure, c’est comme tous les orifices : tu la démarres à la salive, et t’attends qu’elle se donne ») !
5/6
1989 :
Trop belle pour toi Peut être mon préféré avec
Les Valseuses. Blier révèle deux actrices (Bouquet et Balasko) que l’on savait douées mais pas à ce point. Il parvient à retrouver l’équilibre magique pour ses répliques, ici de nouveau fabuleuses mais qui fonctionnent avec le film et les personnages sans les étouffer. Puis il déconstruit totalement son scénario, mélange les temps, les lieux, et donne quelque chose d’absolument neuf dans le cinéma français de l’époque. Je me souviens de la mine déconfite de mes parents devant le palmarès des Césars cette année là, eux qui n’avaient strictement rien pigé au film. Enfin, j’ai l’impression que le cinéma de Blier n’est jamais aussi beau que lorsqu’il utiliser la musique classique.
6/6
A partir de là, c’est le début de la fin.
1990 :
Merci la vie A revoir. Je n’avais pas pigé grand-chose mais je l’avais vu à l’époque de sa sortie. Je n’aime pas trop l’actrice principale Anouk Grinberg, ni dans ce film ni dans les suivants (d’ailleurs elle a fait quoi, à part des Blier ?). Puis le mélange des époques, le rapprochement entre le Sida et l’invasion allemande, me semblent peu pertinents.
3/6
1993 :
Un, deux, trois, soleil Là encore, j’aimerais le revoir. Blier continue dans les scénarios déconstruits, mais j’ai le souvenir de quelque chose d’assez joli, drôle, et lumineux. Une sorte d’image idéalisée de la banlieue.
4/6
1996 :
Mon homme Lanvin est énorme dans le film. A part lui, y a-t-il quelque chose d’intéressant ? Je n’en ai pas souvenir.
2/6
2000 :
Les Acteurs J’aime la froideur du film, ses aspects sombres, ses lumières bleues. Mais… Que c’est chiant !
1/6
2003 :
Les Côtelettes J’aurais tendance à être d’accord avec ça :
http://forum.plan-sequence.com/les-cotelettes-bertrand-blier-2003-t4968.htmlC’était qui, déjà, l’abruti de foruméen hyper chauvin qui trouvait que ce film méritait la palme d’or ?
1/6
2005 :
Combien tu m'aimes ? La durée d’un film, on croit Blier revenu. Il film de nouveau ses acteurs avec douceur, arrête de les faire hurler leurs dialogues comme au théâtre, les berce de musique… Sans jamais atteindre les sommets de sa carrière, le film est ponctué de suffisamment de bons dialogues, de situations burlesques et autres pour que l’on passe un bon moment.
5/6
2010 :
Le Bruit des glaçons«
Je n'irai pas par quatre chemins : ce film est une merde, peut être le pire de son auteur. En tout cas du niveau des ses Côtelettes ou des Acteurs, films avec lesquels il entretient quelques correspondances dans les thèmes (la mort) ou le ton (extrêmement froid). C'est principalement ce ton qui m'a fait chier. Là où la froideur, bien présente, était contrebalancé par de nombreux éclairs de génie dans Buffet froid (prenons un exemple au hasard), ici c'est du froid posé sur des dialogues de merde. Que dis-je, les dialogues sont pour certains parfaitement honteux, et je regrette de ne pas en avoir retenu certains pour les citer ici. Puis les acteurs... Ah Myriam Boyer... Elle est pas morte, elle ? Elle devrait être privée de cinéma en tout cas, depuis longtemps. Si Dupontel est très bien (malgré certaines répliques absolument interdites) et surtout très "Blier" (à l'image de Depardieu qui se fond sans problème dans ce cinéma), Dujardin a déjà un peu plus de mal. Il n'est pas mauvais, il n'est juste pas à sa place, comme s'il n'y croyait jamais vraiment. Par charité chrétienne, je ne vais pas évoquer le gamin insupportable qui joue le fils de Dujardin. » (9 oct. 2010)
1/6
1/ Les Valseuses
Trop belle pour toi
3/ Buffet froid
4/ Préparez vos mouchoirs
5/ Tenue de soirée / Beau-père